Popelin: « On va à Biarritz pour gagner »

7 novembre 2020

Popelin: « On va à Biarritz pour gagner »

Formé à l’UST, Pierre Popelin a débuté sa carrière à la Rochelle (2013-2017), en Top 14, avant d’être international à 7 la saison suivante. Ensuite, il rebondira à quinze, signant à Vannes, en Pro D2, où il attaque sa troisième saison. Samedi soir, il évoluera face aux Basques à Aguilera et annonce la couleur.

Dans les années seventies, Tours et Vannes se sont souvent croisés en Troisième Division. C’était l’époque, côté tourangeau, des Morice, Billy, Pichonnière, Laval, Vignau, Darbas ou encore Bouygues. Et en face, notamment, des frères Berthe, Alain, décédé l’an passé, et Pascal. Cinquante plus tard, le R.C Vannes est en haut de l’affiche ou presque. Sous les feux de l’actualité…

Dans une semaine, en effet, si la Covid-19 le permet, le stade de la Rabine, l’antre des Bretons, accueillera le XV de France de Fabien Galthié, qui affrontera les Fidji lors de la Coupe d’automne des Nations. En attendant, Vannes, l’inattendu leader de Pro D2, avec sept victoires en huit matches, ira défier, samedi soir, Biarritz, le quatrième, contraint au repos forcé depuis le 11 octobre après son succès devant Carcassonne (37-10), en raison de plusieurs cas de Covid.

Pendant ce temps, Vannes, stoppé dès la deuxième journée, à Aix par Provence Rugby (24-10), enchaînera six victoires d’affilée devant Valence (36-10), Béziers (29-26), Grenoble (19-14), et, surtout, trois obtenus en déplacement à Mont de Marsan (19-15), Rouen (23-19) et à Nevers (35-22), la semaine dernière. Un parcours époustouflant, qui ne surprend pas outre mesure Pierre Popelin.

« Malgré de nombreux départs à l’intersaison, le groupe a su, très vite, se souder à l’occasion de plusieurs soirées d’intégration. De plus, fait remarquer l’enfant de Tonnellé, nous avons eu la chance d’être la seule équipe à disputer la totalité de nos matches. Contrairement aux autres, nous n’avons pas, en effet, été atteints par la Covid. C’est un énorme avantage. » Voilà comment Vannes, demi finaliste en 2019, est en train, à la surprise générale, de s’installer solidement dans le haut de tableau de la Pro D2 . Dans cette équipe euphorique, Popelin se régale au poste d’ouvreur. De sortie en sortie, il progresse et fait son trou. Fan de surf et de pêche, le Tourangeau mesure le chemin parcouru depuis son arrivée dans le Morbihan.

« Au début, se souvient-il, j’avançais sur la pointe des pieds. Je partageais mon temps de jeu, à l’arrière, avec Anthony Bouthier. Jusqu’au jour où il est parti pour Montpellier et le Top 14. Il m’a libéré la place. Du coup, j’ai engrangé du temps de jeu et acquis de l’expérience. » L’été dernier, les dirigeants bretons réalisaient un superbe coup en enrôlant Nick Abendanon, l’arrière international anglais de Clermont. Le staff proposait alors à Popelin de monter à l’ouverture. Ce sera une totale réussite.

« Je retrouve le poste de mes débuts à la Rochelle, se réjouit Popelin. Pour moi, c’était un challenge. Je savais que j’avais la vitesse et les appuis. En cinq, six ans, j’ai pris de la maturité, je me suis calmé, je pense être moins foufou. En dix, c’est différent. On pèse plus sur le jeu. Les responsabilités sont plus importantes. Ca me plaît. Sincèrement, je me sens épanoui, avoue Pierre sans détours. J’ai retrouvé mes repères et je ne me pose plus de questions. C’est devenu naturel. »

Jean Noël Spitzer, le manager, ne doit pas regretter son choix. Popelin et son pied gauche (57 pts déjà au compteur) ont, en effet, fait très mal à leurs adversaires. Le week-end dernier, Midi Olympique lui a décerné l’étoile de la semaine. C’est dire si Popelin (25 ans) est devenu un pion essentiel du RC Vannes.

Remplaçant à Biarritz, Popelin aborde ce choc très déterminé. « Ce sera un nouveau test pour nous, prétend le buteur breton. Une équipe se construit à l’extérieur. De nouveau, il faudra faire preuve de caractère. Même si les Biarrots n’ont pas joué depuis un mois, ce ne sera pas une mince affaire. Néanmoins, nous visons une huitième victoire. Si nous sommes derrière au score, nous ne lâcherons rien. Comme face à Béziers, où nous étions menés 26-9 à vingt minutes de la fin… »

Popelin s’interrompt et n’en dira pas plus. Ce jour-là, il claquera le drop de la victoire (29-26) à la dernière minute.

Et si… l’histoire se répétait à Biarritz. Avec un drop de Popelin. Nul doute que, du côté de Saint Genouph, Joël et Sylvie, ses parents, feraient des bonds de joie dans le canapé…

BERTRAND BOURGEAULT

BIARRITZ – VANNES, ce soir 21h (en direct sur Canal + Sport) au stade Aguilera.

 

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