Son dernier match remonte au 28 octobre à Poitiers. Après deux mois et demi d’absence, Gauthier Lacroix revient avec la rage de vaincre. Il entend bien la communiquer à ses partenaires.
Pourquoi une si longue absence ?
Gauthier Lacroix. En fait, j’ai longtemps joué avec une fracture du pied gauche. Je sentais une douleur et, au fil des matches, je souffrais de plus en plus. Au retour de Poitiers, cela devenait insupportable. J’ai consulté un médecin du sport. A la radio, on ne voyait rien. Du coup, j’ai passé scanner et IRM. Le diagnostic est tombé. J’avais le pied cassé.
« Je n’étais plus acteur »
Comment avez-vous vécu cette longue indisponibilité ?
G..L. Jamais, je n’avais été arrêté aussi longtemps. J’avais déjà eu une fracture de la malléole, une acromio, mais rien d’aussi important. J’étais mal à l’aise, l’équipe connaissait des difficultés, j’avais l’impression de lâcher les copains, alors qu’ils étaient dans le dur. Ce n’est pas facile à vivre de se retrouver spectateur en tribune. Bien sûr, je les accompagnais en passant aux entraînements et en venant au match, mais je n’étais plus acteur.
Des tribunes, quel regard portez-vous sur le jeu de l’UST ?
G.L. Certes, on a perdu des joueurs, mais j’ai l’impression qu’on a moins d’envie, on manque de cohésion, sur le terrain, on ne se parle pas assez. Il est urgent de rectifier le tir. A Riom, il y a eu du mieux. Plus de cohésion entre avants et trois quarts. Il faut persévérer dans cette voie. Si on continue à prendre du plaisir, je suis persuadé que les résultats vont suivre.
Dans quel état d’esprit revenez-vous ?
G.L. Très content de remettre les crampons, même si je ne m’estime pas totalement prêt. Je n’ai que trois entraînements dans les jambes. C’est peu. J’ai discuté avec les coachs, j’aurais bien aimé rejouer un match avec la réserve pour retrouver le rythme de la compétition. Je ne suis qu’à 60 % de mes moyens, mais je vais serrer les dents. L’envie est là. Je veux aider les copains à relancer la machine et à retrouver le chemin de la victoire. Je suis revanchard, j’ai faim et soif de succès. J’espère qu’on va retrouver une bonne dynamique. Personnellement, j’entend communiquer mon envie. Sur un terrain, je ne me pose pas trop de questions, je vais oser et me lancer à corps perdu dans la bagarre.
Allez-vous buter ?
G.L. Je ne pense pas. En mon absence, d’autres ont pris le relais. Je vais leur laisser cette mission. Si la réussite n’est pas là, je m’y collerai. Je préfère me concentrer sur mon jeu et mes jambes.
Quel souvenir gardez-vous du match aller à Nontron ?
G.L. Ce match me reste en travers de la gorge et je ne suis pas le seul. Nous n’avions pas été à la hauteur. A la mi temps, nous étions encore dans la partie (6-0), mais ensuite, on a pris le bouillon (32-0). Certes, nous étions diminués, nous devions perdre, mais nous n’aurions pas dû encaisser autant de points. Nous n’avions pas fait honneur au premier capitanat de Charles Taylor. A nous d’effacer ce mauvais souvenir.
Qu’attendez-vous de cette rencontre ?
G.L. Nous avons ramené le bonus défensif de Riom. Le groupe a pris du plaisir sur le terrain. Je l’ai ressenti cette semaine à l’entraînement. Je souhaite que nous confirmions ce regain de forme. Depuis deux ans, Tonnellé était considéré comme une forteresse imprenable. Depuis le début de saison pour diverses raisons, nous n’affichons plus le même état d’esprit. Je voudrais que nous démontrions à nos futurs adversaires que nous sommes chez nous et que nous entendons rester les patrons. A l’époque, les visiteurs avaient un peu peur de venir à Tonnellé. Il faut retrouver cette dynamique. A l’aller, nous avons pris une bonne branlée chez eux. A nous de leur rendre la monnaie de leur pièce. On ne leur fera aucun cadeau.
Pensez-vous que l’UST puisse encore décrocher la qualification ?
G.L. Bien sûr. J’y crois. Les années précédentes, cela ne posait aucun souci. A mi-pacours, nous l’avions déjà en poche. Se qualifier était une évidence. Cette saison, nous sommes mal partis, mais cela reste possible. Nous sommes des outsiders. C’est une situation nouvelle. Il va falloir cravacher, mais, si on s’en donne les moyens, on va aller la chercher. Cela passe par une victoire bonifiée dimanche. Ce serait l’idéal pour repartir sur de bonnes bases.
Propos recueillis par Bertrand Bourgeault