Sacré champion d’automne, en compagnie de son adjoint « Wanny » Dubois, sorti numéro deux national derrière les Girondins de Lormont à l’issue de la phase aller, Christophe Courtillé, l’entraîneur de la réserve de l’UST, entrevoie des lendemains qui chantent… Ecoutons-le.
S’il y a bien un garçon pondéré qui reste les pieds sur terre à l’UST, c’est bien Christophe Courtillé. Jamais un mot plus haut que l’autre, cet ancien talonneur, au club depuis octobre 1979, amoureux du travail bien fait, connaît la musique. Neuf victoires, deux défaites contre Nantes (30-25) pour l’ouverture, puis à Poitiers (26-21). Huit bonus en poche. Deuxième défense de la poule, troisième attaque : la réserve tourangelle tient le haut du pavé. Courtillé apprécie et savoure.
« Nous ne sommes pas là par hasard »
« Sincèrement, notre excellent parcours me surprend, confesse Courtille, qui fêtera ses 54 ans le mois prochain. Même si nous survolions la situation en Fédérale 3, en montant d’un échelon, je m’attendais à ce que nous souffrions un peu plus et que nous descendions de niveau. Avec un effectif sensiblement identique, nous sommes parvenus à poursuivre sur le même tempo. C’est la preuve que nous ne sommes pas là par hasard. Nous récoltons le fruit d’un travail en profondeur commencé par Franck (Cohen) et poursuivi par Pascal (Sassi) et son staff. A Tours, il fait bon vivre. Les garçons bossent bien et les résultats suivent. C’est une suite logique. »
Même si la réserve de l’UST a viré en tête, à mi-parcours, devant Courbevoie et Nantes, deux grosses écuries, où Tours se déplacera dès la reprise, le coach reste lucide. « Désormais, nous allons être attendus tous les dimanches, prévient-il. Tout le monde va vouloir faire tomber le leader. Il va falloir assumer ce nouveau statut et démontrer que nous ne sommes pas là par hasard. Ce maillot jaune, nous devrons prouver qu’il est mérité pour savoir le conserver jusqu’au bout. »
Et après ? En fin limier, Courtillé s’attendait à la question et ne se dérobe pas. « Passer, en fin de saison, deux, trois tours en phases finales constituera le premier objectif, affirme ce Tourangeau pure souche. Atteindre les quarts me plairait bien, mais ce sont des matches couperets et cela n’est jamais facile. » Quand on le titille un peu plus, Courtillé sourit et lâche malicieusement. « Dans son for intérieur, tout entraîneur rêve de jouer une finale et de remporter un titre…»
Il n’en dira pas plus. Tout le monde a compris. Nous n’en sommes pas encore là, mais il faut bien reconnaître que ce groupe semble promis à un bel avenir.
« Progresser dans la gestion de l’évènement »
De ce brillant parcours, Courtillé ressort deux rencontres. Les deux dernières. Celle face à l’ACBB (41-11). « La plus aboutie sans aucun doute, se fécilite Courtillé. Ils étaient leaders. Nous developpons un jeu bien léché et inscrivons six essais. Nous avons su les prendre à la gorge, sans jamais se relâcher. » Puis l’autre, une semaine plus tard, au Rheu (28-27). « Nous gagnons miraculeusement sur le fil, se marre Christophe. Nous n’étions pas redescendus de notre nuage. Nous étions encore dans l’euphorie. En fait, nous sommes arrivés les mains en haut du guidon, en pensant que ce ne serait qu’une simple formalité. A l’arrivée, le couperet n’est pas passé loin. Preuve qu’il faut apprendre ce nouveau rôle et retenir que notre suprématie peut n’être qu’éphémère. Dans la gestion de l’évènement, il va falloir progresser. »
Et de ce côté-là, nous pouvons faire confiance à ce père la rigueur, qui saura remettre le groupe au travail s’il venait à s’endormir sur ses lauriers. « Quand tu goûtes au gateau, tu n’as pas envie de replonger dans la galère », avoue ce principal adjoint de collège en Seine Saint Denis. Avec des joueurs aussi talentueux et prometteurs, l’UST a les atouts en main pour confirmer lors de la phase retour.
« Nous pouvons nous appuyer sur un secteur défensif bien au point, reconnait-il. Depuis le début du championnat, nous avons utilisé 56 joueurs. Malgré ce turnover important, nous conservons nos bases solides. Le projet et les schémas de jeu restent bien ancrés. A l’avenir, nous allons bosser pour mettre de nouvelles stratégies au point pour tendre vers un rugby total. A nous d’avoir plus de continuité dans le jeu pour boucler les matches plus vite et ne pas trembler inutilement. »
Même s’il préfère louer les qualités du groupe, l’entraîneur tourangeau reconnaît que certains comme Martin Raguin, le capitaine (joueur le plus utilisé avec 640 minutes) ou Clément Pionneau, proche de la grande forme, demeurent les moteurs de l’équipe. Sans oublier la prometteuse classe biberon incarnée par les Al Kassar, Goury, Drilholle et le blondinet Marolleau, qui lui apporte de grosses satisfactions. « Il y a aussi le jeune pilier Le Nizet, ajoute Courtillé pour terminer qu’il faut encore maintenir au chaud. »
Bref, il y a de qualité et de la vitesse. A Raguin et ses copains de poursuivre ainsi et de continuer à ravir les habitués de Tonnellé.
BERTRAND BOURGEAULT
> Bilan chiffré
Classement. 1. Tours 44 ; 2. Courbevoie 43 ; 3. Nantes 42 ; 4. ACBB 37 ; 5. Le Havre 27 ; 6. Sarcelles 25 ; 7. Gennevilliers 24 ; 8. Poitiers 22 ; 9. Plaisir 20 ; 10. Le Rheu 14 ; 11. Domont 7 ; 12. La Baule 2. (La Baule et Gennevilliers un match en moins).
Attaque. 1. Nantes 455 pts ; 2. Courbevoie 450 ; 3. Tours 415…12. La Baule 107.
Défense. 1. Courbevoie 178 pts ; 2. Tours 218 ; 3. Nantes 224…12. La Baule 476.
Bonus. 1. Tours 8 ; 2. Courbevoie 7 ; 3. Le Rheu 6…12. La Baule 0.
Essais inscrits. 1. Tours 59 ; 2. Nantes 58 ; 3. Courbevoie 54…12. La Baule 16 ;
Essais encaissés. 1. Courbevoie 19 ; 2. Nantes 22 ; 3. Tours 26…12. La Baule 65.
Essais. 1. Techer 7 ; 2. Raguin 6 ; 3. Marolleau 5 ; 4. Al Kassar, Goury 4 ; 6. Pionneau, Etamé, Fabien, Drilholle, Foyang 3 ; 11. Ledoux, Marquez, Gabory, Gnabaly 2 ; 15. Bernabé, Diarra, Morisseau, Saudau, Lemaître, Blanchard, Dramé, Augier, Guerche, Sassi 1.
Buteurs. 1. Rivière 54 pts ; 2. Marolleau 37 ; 3. Lemaître 17 ; 4. Pionneau 10 ; 5. Ledoux 2.
Réalisateurs. 1. Marolleau 62 pts ; 2. Rivière 54 ; 3. Raguin 30 ; 4. Pionneau 25 ; 5. Lemaître 22 ; 6. Al Kassar et Goury 20; 8. Ledoux 12.