Depuis le 9 septembre, l’US Tours s’est lancée dans une action innovante. Accueillir des enfants âgés de 8 à 10 ans et leur proposer une journée non-stop de 8h30 à 17h. Une initiative appréciée de tous, Enfants mais aussi parents. Découverte et explications avec Jean Louis Béraudy, responsable administratif de la formation au club.
Un retour gagnant pour l’UST. Revenu à l’UST à l’intersaison, après y avoir joué durant de nombreuses années dans les années 60-70, Jean Louis Béraudy a intégré la cellule formation. Après avoir fréquenté les bassins à Joué-les-Tours, « Beru », le maître-nageur, est revenu à ses premières amours. « Notre initiative des mercredis continus connaît un franc succès, se félicite l’ancien troisième ligne aile. Et encore nous n’en sommes qu’aux balbutiements. »
La paternité d’une opération appelée à avoir un retentissement national revient à Kenny Daamouche, éducateur à l’école de rugby ainsi que de la structure et à Baptiste Beaufils, responsables des jeunes. « Si les premiers jalons ont été posés en mai 2020, précise Béraudy, après mon arrivée, nous avons réfléchi ensemble. Grâce à mes connaissances dans le milieu, notamment auprès de la Jeunesse et des Sports, nous avons pu mettre un coup d’accélérateur pour ouvrir à la rentrée scolaire et lancer les mercredis continus. »
Un fonctionnement simple, encore fallait-il y penser. « Le mercredi, jour de congés des enfants, est parfois un problème pour les parents, concède Béraudy. Pour répondre à leurs attentes, l’idée a donc été de mettre sur pied un centre de loisirs d’accueil à objet sportif sans hébergement (ALSH). C’est ainsi que nous prenons en charge les gamins dès 8h 30 et que nous les occupons jusqu’à 17h. »
Tout a été réglé avec minutie. Les parents déposent leurs gamins à Tonnellé, dans la salle polyvalente au premier étage. La topologie des lieux permet d’avoir tout à disposition dans la même unité de lieu. « On a la chance inouïe de tout avoir à portée de main, se félicite Béraudy. Une salle dotée d’un grand espace de vie, un bureau équipé avec un coin infirmerie, des toilettes, une cuisine, un club house pour les repas et goûters et, surtout, le terrain de rugby à proximité. Au niveau des installations, c’est exceptionnel. Sous cette forme, c’est une première en France. La force de l’UST a été d’avoir pu et su mettre tout en place. »
Activités multiples et variées. Dès leur arrivée, les enfants sont pris en charge. « Nous ne voulons surtout pas de temps morts et qu’ils s’ennuient, prévient Béraudy. Des jeux de carte, des jeux de société ou des mikados sont à leur disposition. Dans le découpage de la journée, nous veillons à ce que chaque plage horaire soit minutieusement respectée. Nous insistons sur la nécessité des temps calmes et de repos. »
Au hasard des matinées, les enfants ont, tout à tour, découvert le jardinage et la flore du Jardin Botanique, à deux pas du stade, pratiqué le hockey en salle, dans un gymnase jouxtant Tonnellé, le tennis de table, la lutte ou encore appris la poterie grâce au talent caché de Manuela, la gracieuse secrétaire du club. D’autres activités multiples et variées figurent au programme de l’année. « Nous irons taquiner le goujon au lac des Bretonnières, a prévu Béraudy, ou faire des parcours d’accro-branche. » Le côté culturel ne sera pas oublié avec des visites adaptées aux enfants du Grand Théâtre, du Museum d’Histoire Naturelle ou encore du Musée d’Art Moderne Olivier Debré.
Après le repas, les minots rejoignent leur groupe de l’école de rugby (EDR), avant de déguster leur goûter et de terminer par une partie de baby-foot ou de billard. Mercredis continus ludiques placés sous la surveillance de Baptiste Beaufils et Kenny Daamouche, éducateurs diplômés et de leurs adjoints, Edouard Carp, numéro 10 de la première et Samy Daoud, titulaire d’un service civique. Sans oublier Sylvie et Marco Coulon, les deux inoxydables et dévoués bénévoles de l’UST. Toujours aux petits soins pour les petits. Ni, bien sûr, l’indispensable Joël, le gardien du Temple..
Un bénéfice appréciable. Cette formule, lancée uniquement par le truchement du bouche à oreilles et quelques affichettes, a porté ses fruits au delà de toutes espérances. « Nous aurions pu accueillir plus d’enfants, commente Béraudy, mais nous avons voulu avancer prudemment. Lors du premier mercredi, nous étions 19. Rapidement, nous avons atteint la barre de 24. D’où un apport de 24 licences supplémentaires pour une rentrée non négligeable de 6240 €.
Il faut savoir que différents tarifs ont été mis en application : 260€ pour la saison entière, soit 33 mercredis d’ici fin juin. Hors vacances scolaires, 170€ pour 17 mercredis ou encore autour de 8€ la séance. Tout est compris : licences, cotisation, repas, goûters et frais annexes.
Actuellement, au niveau des mercredis continus, Tours est en pointe sur le sujet. Des expériences identiques ont vu le jour à Tignes (Savoie), Vitrolles (Bouches du Rhône), Pont-de-Vaux (Ain), ainsi qu’à Perpignan (Pyrénées-Orientales), mais il faut prendre un bus pour rallier le stade, alors qu’à Tours, tout est au même endroit. Dernièrement, une petite dizaine des cadres techniques de la Ligue Centre Val de Loire est venue visiter la nouvelle structure élaborée par l’UST.
Inutile d’ajouter que cette initiative comble de bonheur, bien évidemment, les parents reconnaissants envers le club. Pour terminer, ajoutons qu’une aide aux études, encadrée par Dominique Souvent, inspecteur de l’Education nationale à la retraite, est à l’étude pour la saison prochaine. Rien n’est donc laissé au hasard.
BERTRAND BOURGEAULT