Tours veut prendre le train du Mondial

7 octobre 2020

Tours veut prendre le train du Mondial

Après avoir fait étape à Tours, lundi, le train de la Coupe du Monde de rugby 2023 a mis le cap sur le Havre. D’ici au 12 octobre, date du terminus à Saint Denis, il achèvera son Tour de France par Rennes, Vannes et Nantes. Pour promouvoir sa candidature et espérer être retenu comme camp de base lors de la dixième édition du Mondial, Tours ne pouvait rêver mieux comme invité de marque, que Bernard Laporte, fraîchement réélu à la tête de la Fédération. L’aventure paraît bien lancée. Etat des lieux.

Cyclisme et rugby. En ce début de semaine, Emmanuel Denis, le maire de Tours était très occupé à mener, de front, deux dossiers de candidatures, qui lui tiennent à cœur. Le premier concerne le Tour de France. La nouvelle pourrait être officialisée, dimanche prochain, lors de Paris-Tours. Selon toute vraisemblance, une étape pourrait démarrer de Tours, le 30 juin prochain. Après avoir eu dans la matinée, Christian Prudhomme, le patron de la Grande Boucle, au téléphone, Emmanuel Denis faisait un passage, court mais très apprécié, par la salle des mariages de l’Hôtel de Ville, pour échanger avec Bernard Laporte, Hughes Esquerre, directeur administratif et financier du G.I.P (Groupement d’intérêt public) et Michel Tachdjian, bras droit de Claude Atcher, directeur général du comité d’organisation. C’est dire l’intérêt que le maire écologiste porte à ce projet. Ses propos le laissent transpirer.

« Je n’imagine pas la Coupe du Monde de rugby sans la ville de Tours », a-t-il lancé sans hésiter au président de la F.F.R sur un ton taquin mais très persuasif. La réplique de Bernard Laporte a été aussi franche. « Même si je ne m’en occupe pas, je sais que le dossier de Tours est intéressant. Il y a ici toutes les conditions requises exigées par le cahier des charges. De plus, la proximité de Paris, Nantes ou Bordeaux joue en leur faveur. Les équipes, on le sait, ne veulent pas être hébergées loin des stades. J’ai été entraîneur de l’équipe de France durant huit ans, c’est quelque chose que l’on regardait avec attention. »

L’entrevue en mairie n’a pas duré des heures, mais elle s’est avérée fructueuse. Même s’il pleuvait, les représentants du G.I.P ont aussi apprécié la qualité du centre ville et le cadre somptueux de l’Hôtel de Ville. Autant de petits détails importants, qui peuvent peser au moment du vote.

Auparavant, dès 9 heures, tout le monde s’était donné rendez-vous en gare de Tours. Si Pierre Gilles Lakafia et Thibault Dubarry tenaient à merveille leur rôle d’ambassadeurs pour cette journée si importante, tous les élus avaient tenu à se regrouper pour pousser derrière le projet de l’UST et de la ville. La Ligue du Centre Val de Loire était représentée par René Rabineau, président délégué, qui remplaçait André Prigent, indisponible.

Tous derrière le projet

Après le discours inaugural de Bernard Laporte, Eric Thomas, adjoint et chargé des sports, a eu « l’honneur et le plaisir d’officialiser la candidature de la ville de Tours. Un magnifique projet que nous avons construit avec l’US Tours, soulignait-il. La consultation des entreprises vient d’être lancée et les équipements seront livrés en mai 2023. C’est une splendide opportunité pour le rugby dans notre région, qui ne se refuse pas. Cela permettra au club de conserver ensuite un formidable héritage de cette Coupe du Monde de rugby. La ville s’engage à mettre 2,5 millions d’euros pour la première tranche des travaux, qui concerne la réalisation de vestiaires et d’un club house à la Chambrerie à Tours Nord. Nous avons un vrai projet sportif, social et éducatif autour du rugby. En tout, nous sommes sur 4,5 millions d’euros. »

Avec ses collègues de la Métropole et de la Région, Eric Thomas formulait, en conclusion, le voeu que « Tours puisse accueillir une délégation étrangère en 2023. » Les appuis seront nombreux. A commencer par la Métropole.

« Certes, en Touraine, il n’y a pas de club parmi l’élite, mais Tours est une ville sportive, résume Laurent Raymond, son cinquième vice-président, délégué aux équipements sportifs et également maire de Saint Avertin. La Coupe du Monde est un événement planétaire. Pour le rayonnement du sport tourangeau, nous allons nous associer à ce projet et vous aider. »

Mohamed Moulay, en tant que vice-président de la Région Centre, résumait le sentiment général et croisait les doigts « pour porter haut et fort les couleurs de la région. Avec l’ensemble des collectivités, on se doit d’être au rendez vous, affirmait-t-il. Nous allons vous accompagner dans cette belle aventure et écrire ensemble une nouvelle histoire. » Benoit Sebillet et Bertrand Bourgeault, respectivement président de l’UST et de l’association Tours Rugby 2023-2024, ne pouvaient que se réjouir d’un tel soutien collectif.

Parmi l’assistance, on notait encore la présence de Fabienne Colboc et de Philippe Chalumeau, tous deux députés d’Indre et Loire. Pris par ailleurs, Jean Gérard Paumier, le président du Département, s’était excusé.

Visiblement, tout le monde semblait vouloir pousser derrière ce merveilleux projet afin que Tours puisse monter dans le train de la Coupe du Monde. Maintenant, l’attente risque d’être longue. La prochaine échéance importante est fixée au lundi 14 décembre, où aura lieu à Paris, au Palais Brongniart le tirage au sort des poules du Mondial. « Cela donnera une première indication », prétend Michel Tachdjian, l’ancien deuxième ligne international du Racing.

Par la suite, les délégations se verront proposer trois sites et viendront les visiter, avant de faire connaître leur choix. Nous serons alors en 2022, soit un an avant le début de la compétition (8 septembre-21 octobre). Les 53 sites retenus seront alors désignés. En attendant, le seul mot d’ordre est de bosser, afin d’avoir en main tous les atouts pour séduire le comité d’organisation.

URBAIN DE BERGERAC

Sur cette photo prise lors de l’inauguration du train en gare de Tours, on reconnaît (de g. à dr.) Bertrand Bourgeault, Fabienne Colboc, Eric Thomas, Thibault Dubarry, masqué derrière, Bernard Laporte, Mohamed Moulay, Laurent Raymond, Hugues Esquerre et Pierre Gilles Lakafia.

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