« Riom, un vrai test »

15 septembre 2018

« Riom, un vrai test »

Franck Cohen entraîneur adjoint de l’UST

A 38 ans, une nouvelle vie commence pour Franck Cohen. Remercié après un bail de seize ans au RC Orléans, le Bourguignon, responsable des lignes arrières, fera équipe cette saison avec Julien Darthevel pour entraîner l’UST. Découverte avant la venue du RC Riomois, dimanche à Tonnellé.

Comment s’est finie l’aventure orléanaise ?

Franck Cohen. Très mal. La pilule a été dure à avaler. Un entraîneur m’a savonné la planche. Je l’ai très mal vécu. Comme je pensais faire une coupure, je n’avais envoyé aucun CV. Mi juin, quand Olivier Esterez m’a appelé, cela m’a remis un peu les abeilles. Le discours de Benoit Sebillet m’a très vite séduit. Autant je ne me voyais pas à Chartres ou à Bourges, autant le projet de Tours ressemble à celui d’Orléans avec une formation qui tient la route. Ce club a des racines, une histoire. Avec un potentiel d’agglomération, qui fait qu’on peut espérer avoir un profil de club intéressant.

Qu’avez-vous aimé dans le discours des dirigeants ?

D’avoir un projet de jeu assez ambitieux, même si nous n’évoluons qu’en Fédérale 3. C’est très excitant de travailler avec les jeunes. Ce qui m’intéresse, c’est de construire et pas de consommer. Si c’est pour avoir une équipe de mercenaires, je ne suis pas l’homme de la situation. Avoir des jeunes investis dans le projet me plait, en gardant des choses raisonnées et raisonnables. Il y a tellement d’excès dans certains clubs. Donner le smic à des joueurs en Fédérale 3 ne me correspond pas.

Tourner la page et rebondir dans le club ennemi n’a pas dû être évident ?

J’ai une certaine ouverture d’esprit. Je n’avais aucune appréhension. Avant tout, je voulais discuter avec Julien (Darthevel) pour m’assurer que nous avions la même vision du rugby. J’avais joué face à lui, c’était un joueur intelligent. Très vite, nous nous sommes bien entendus, car nous étions en phase sur le projet de jeu. Julien a de bonnes idées et, moi, je vais apporter mon expérience. Nous allons nous appliquer à avoir un jeu tourné vers l’utilisation du ballon.

Comment allez-vous vous organiser ?

Ma femme, Sophie et mes deux enfants, Paul et Eva, resteront habiter sur Orléans. Je ferai les allers et retours après les entraînements et les matches. La saison dernière, j’étais employé à plein temps. Là, comme je suis au chômage, je vais entraîner et assurer ma reconversion dans l’immobilier. On verra si je peux gérer les deux de front. Après un an de contrat, on fera le point.

Quel regard jetez-vous sur le groupe ?

J’ai l’impression que nous avons un effectif un peu juste en équipe première. Nous avons beaucoup de travail à effectuer au niveau de la ligne de trois quarts. C’est un beau chantier. En trois ans, le club a perdu des joueurs qui avaient un niveau supérieur à la Fédérale 3. Tels Fabien Petit, Geoffrey Lallemand, Théo Bonnefoy, blessé, et dernièrement Paul Lebrault . A tout moment, ils pouvaient franchir la ligne. Ils vont nous manquer, mais nous avons une équipe volontaire et solidaire. A nous de faire bosser les jeunes, qui arrivent derrière pour être compétitifs. L’équipe est peut être un peu plus faible que par le passé. A nous de la rendre plus forte au niveau du collectif. Notre but est de construire une équipe en mesure de batailler en fin de saison pour jouer la montée.

A quoi ressemble la patte Cohen ?

Elle ressemble à la griffe Darthevel. On est vraiment sur le même projet de jeu, on partage les mêmes envies d’utiliser la largeur, de faire vivre le ballon. Il ne devrait pas y avoir de gros changements sur la photographie de l’équipe. Après, je vais tenter d’apporter derrière. J’ai eu la chance d’évoluer en Fédérale 1. C’était mon métier pendant douze ans, j’ai un niveau d’exigence important à l’entraînement, puis en match. J’aime que le jeu de trois quarts soit efficace, qu’on fasse avancer l’équipe, qu’on garde le ballon, qu’on soit capable d’imposer des séquences longues.

Comment voyez-vous cette première réception ?

Avec les absences dues aux indisponibilités de Jérémy Dioton, problèmes de santé, Pierre Alexandre Barré, absent quinze jours en raison de son mariage, Jean Baptiste Lépine pas encore repris, nous connaissons un début de saison perturbé et perturbant. La fédération ne nous aide pas  en programmant la reprise du championnat début septembre. Je ne vois pas l’intérêt. Pour les étudiants ou ceux qui ont des enfants, c’est trop tôt. On oublie que nous sommes amateurs.

Malgré tout, nous avons ouvert par une victoire à la Couronne (17-10). Avec la venue de Riom, nous sommes confrontés à  un gros morceau. Ils viennent de mettre une belle fessée à Guéret (31-5). Ce sera un vrai test.

                                                                    Propos recueillis par Bertrand Bourgeault

 

Tours – Riom, dimanche 15 h à Tonnellé.

Tours. 15. Baudimont – 14. Blanchard, 13. Balmens, 12. Soulié, 11. Lacroix – (o) 10. Ruiz, – (9) Labergère – 7. Pignata, 8. Siscluna, 6. Biet – 5. Taylor, 4. Faye – 3. Grelle, 2. Gabory, 1. Rougebec (cap). Remplaçants: 16. Attencia, 17. Boucavel, 18. Pelletier, 19. Girardeau, 20. Giraud, 21. Guerche, 22. De Normandie. Entraineur: Darthevel et Cohen.

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