Ecrasés en Gironde (42-15), les coéquipiers de Thomas Rougebec ont pris leur revanche, hier après midi à Tonnellé devant Floirac (29-22). Victoire insuffisante toutefois, qui permet aux Girondins de se qualifier pour les seizièmes de finale et condamnent les Tourangeaux à des vacances prématurées.
Autant la troupe de Julien Darthevel méritaient des critiques à l’issue du match aller pour être passée totalement à côté lors des quarante premières minutes. Autant hier, au terme d’une rencontre aboutie – dans la lignée de la prestation à Plouzané selon Julien Darthevel – elle ne peut qu’être félicitée, même si l’élimination résonne comme un terrible coup de massue.
« Mes joueurs ont eu un comportement exemplaire, se félicite l’entraîneur de l’UST. J’attendais un sursaut d’orgueil, ils l’ont eu. Je suis fiers d’eux. Ils n’ont pas baissé les bras et ont répondu à mes attentes. Notamment devant, où ils ont livré un match sérieux devant un paquet plus que solide. nous ne perdons pas la qualification à Tonnellé, mais à Floirac pour avoir été aux abonnés absents lors du premier acte. L’an passé, il s’agissait d’un échec administratif et financier. Cette fois, il est sportif. Il va falloir en tirer les enseignements et se doter de moyens si nous voulons monter. »
Il ne faut pas se leurrer, Floirac, à l’inverse de Tours, est armé pour jouer la montée. Le groupe , costaud devant et complet dans toutes ses lignes, affiche une moyenne d’âge de 28-29 ans contre 23-24 à Tours. Ce paramètre est à prendre compte pour l’avenir.
Mourir en beauté
Très vite, le public de Tonnellé a pu se rendre compte que la marche proposée à l’UST était trop haute. Tours, pourtant prenait le match à son compte et investissait le camp visiteur. Malheureusement, Bonnefoy ratait deux pénalités (7e, 14e), qui aurait permis aux bleu et orange de faire la course en tête. Après avoir laissé passer l’orage, Floirac s’approchait de la ligne et, sur un premier groupé pénétrant d’école pointait en terre promise (5-0, 21e).
Après que Bonnefoy eut réussi une pénalité (5-3, 25e), la réplique ne tardait pas. Lebrault avait des fourmis dans les jambes. Il mettait le feu aux poudres de ses 22m, mais était repris à dix mètres de la ligne. Trois minutes plus tard, Tours était récompensé de ses efforts. Sur une prise de Girardeau en touche, Taylor s’infiltrait et aplatissait (10-5, 31e). Malheureusement pour Tours, sa défense allait connaître un sérieux trou d’air. Il n’en fallait pas plus pour que Thomas sème la panique et que le paquet visiteur s’écroule au pied des poteaux (10-12, 35e). Un départ de Beynies permettait à Delom de creuser l’écart juste avant la mi-temps (10-19, 39e).
Allait-on voir l’UST s’écrouler et subir le même sort qu’à l’aller ? On put le craindre, quand Dulong passait une pénalité (22-10, 48e), mais une nouvelle course folle de Lebrault (51e) sonnait l’heure de la révolte. L’arrière tourangeau était bouclé d’extrême justesse. Sur l’action suivante, Marmier marquait en coin et Bonnefoy transformait (22-17, 53e). Le chrono tournait inexorablement et si les Tourangeaux savaient que la qualification s’était envolée, ils voulaient mourir en beauté. Aussi jouaient-ils leur va-tout avec cran. Sur une superbe relance, Lacroix égalisait (22-22, 69e). La bande à Darthevel jetait ses dernières forces dans la bataille et devait être récompensée. Le puissant Lépine s’échappait avant de servir Barré pour l’essai de la victoire (29-22, 78e). Volontaires jusqu’au bout, les Tourangeaux obtenaient un succès de prestige amplement méritée.
Tandis que des chants de …défaite se faisaient entendre du vestiaire tourangeau, Benoit Sebillet, le président, saluait l’attitude de ses joueurs. « Ils se sont bien dépouillés, reconnaissait-il. C’est très important de terminer la saison sur une note positive. Je suis déçu, je ne le cache pas, j’aurais bien aimé monter de suite, mais je m’aperçois que eux sont prêts, pas nous. Autour de nous, il y a une grosse attente du public, des partenaires. Maintenant, il va falloir leur faire comprendre que nous bossons, qu’il faudra être patients et ne pas brûler les étapes. »
Après tout, même si la montée ne sera pas pour cette année, le bilan, avec quatre défaites et vingt victoires, est loin d’être catastrophique. Comme le disait fort justement Thomas Rougebec « avant de connaître la gloire, il faut peut-être connaître l’échec pour grandir ! »
Bertrand Bourgeault
Fiche technique
Tours – Floirac: 29-22 (10-19). Arbitre Mme Lematte (Poitou Charente). Spectateurs: 800.
Tours: 4 essais de Taylor (31e), Marmier (53e), Lacroix (60e), Barré (78e). Une pénalité de Bonnefoy (25e). Trois transformations de Bonnefoy (31e, 53e) et Calvet (78e).
Floirac: trois essais collectif (21e, 35e) et Delom (39e). Une pénalité (48e) et deux transformations (35e, 39e) de Dulong.
Floirac. Carton blanc: Guerrero (24e).
Evolution du score. 0-5, 3-5, 10-5, 10-12, 10-19 mi-temps, 10-22, 17-22, 22-22, 29-22.
Tours. Lebrault (Morange, 60e) – Soulier, Bonnefoy, Barré, Lacroix – (o) De Lauzon (Calvet, 49e), (m) Dioton – Sebillet (Pelletier, 40e), Lépine, Scicluna – Girardeau, Taylor (Faye, 44e) – Grelle, Marmier (Rougebec, 72e), Rougebec (cap, Thibault, 49e)