Les Bleus connaissent deux de leurs adversaires pour la Coupe du Monde 2023 : la Nouvelle Zélande et l’Italie. Un tirage qui ravit Jo Maso, l’ancien manager tricolore.
La Nouvelle Zélande dans la poule du XV de France ! Tout le monde en rêvait. A commencer par Claude Atcher, le patron du comité d’organisation et Sébastien Chabal, l’un des ambassadeurs de la Coupe du Monde 2023. Depuis hier midi, ce rêve est devenu réalité à l’issue du tirage au sort, qui s’est déroulé à Paris, au Palais Brongniart.
Si Guy Savoy a eu la main lourde en sortant de l’urne la Nouvelle Zélande, le célèbre restaurateur multi-étoilé a comblé de bonheur tous les amoureux de ballon ovale. C’est un peu comme un France-Brésil en football. Même si la tâche sera immense, Fabien Galthié, le sélectionneur des Bleus, ne cache pas son impatience. « C’est une équipe trois fois championne du monde, qui perd peu de matches. Pourquoi ne pas jouer la Nouvelle Zélande en match d’ouverture, ce serait excitant », estime l’ancien demi de mêlée.
Cet engouement, cette fièvre qui monte trois ans avant, c’est aussi la preuve de la renaissance du rugby hexagonal, qui n’a visiblement pas peur de se frotter à l’ogre néo-zélandais.
Comme tous les passionnés, Jo Maso, l’ancien manager des Tricolores, a suivi ce tirage avec intérêt. Soulagé de ne pas avoir hérité des Argentins. « C’est génial, savoure-t-il. On ne pouvait pas imaginer une affiche plus somptueuse. Ce serait fantastique. Cette perspective va maintenir tout le monde concentré. Le staff comme les joueurs. Les All Blacks, en ouverture au stade de France (NDLR : le 8 septembre 2023), c’est l’assurance d’une immense fête et, surtout, de jouer devant 80.000 spectateurs. Les Bleus seront portés par une ambiance de folie. C’est aussi la promesse d’une Coupe du Monde exceptionnelle. Les croiser d’entrée, insiste Maso, est aussi la certitude de ne plus retrouver avant la finale. » Dans trois ans, le Catalan aimerait bien que l’histoire se répète avec, si possible, une fin plus glorieuse. Il n’a pas oublié l’aventure de 2011. « En match de poule, nous prenons une correction (37-17), encaissant cinq essais, se souvient Maso. Et un mois plus tard, en finale, à Auckland, malgré l’essai de Thierry Dusautoir, nous échouons de justesse (8-7). »
L’histoire retient aussi que les Bleus ont souvent réussi des exploits de taille face aux Blacks. Personne n’a oublié la folle remontada, lors de la demi finale (43-31), à Twickenham, en 1999, orchestrée par Titou Lamaison et le regretté Christophe Dominici, ni l’exploit (20-18) de Cardiff, en 2007, suite à l’essai libérateur de Yannick Jauzion.
Malgré ces matches légendaires, on retiendra que les Blacks, s’ils font déjà saliver, ne sont pas les premiers venus. Ils n’ont jamais perdu un match de poules, réalisant le carton plein en neuf éditions avec un éloquent 31 sur 31. En leur infligeant un premier revers, les coéquipiers de Charles Ollivon finiraient premiers et éviteraient les Springboks, champions du monde en titre, en quarts de finale. Leurs adversaires seraient alors d’un autre calibre avec les Irlandais ou les ‘Ecossais.
« De toute façon, enchaîne Maso, on connaît la musique. Tu peux te permettre un faux-pas au départ, mais ensuite, pour être champions du monde, il faudra battre tout le monde à partir des quarts de finale. Tu n’affrontes que des grosses pointures. »
Pour être complet, nous ajouterons que, dans la poule A, la France retrouvera l’Italie. Reste à connaître l’identité des deux derniers adversaires. Sans doute les Etats Unis ou le Canada (premier ticket américain) et la Namibie, largement favorite devant l’Algérie, le Kenya, la Côte d’Ivoire ou le Maroc, pour l’Afrique.
BERTRAND BOURGEAULT
Les poules du Mondial . Poule A : Nouvelle Zélande, France, Italie, Amérique , Afrique. Poule B : Afrique du sud, Irlande, Ecosse, vainqueur Asie/Pacifique, Europe 2. Poule C : Pays de Galles, Australie, Fidji, Europe 1, vainqueur du dernier tournoi de qualification. Poule D : Angleterre, Japon, Argentine, Océanie 1, Amérique 2.
