Laporte : « Je serai lundi à Tours »

Fraîchement réélu, samedi midi à Marcoussis (Essonne) à la tête de la Fédération Française de rugby, Bernard Laporte effectuera sa première sortie officielle lundi à Tours, à l’occasion du passage du train de la Coupe du Monde 2023.

C’est un week-end particulièrement mouvementé et riche en émotions qu’a vécu Bernard Laporte. A la mi-journée, samedi, dans l’auditorium du C.N.R (Centre National du Rugby), il devançait d’une courte tête Florian Grill, le président de la Ligue d’Ile de France et son rival dans la course à la présidence.

Une confiance renouvelée à 51,47% contre 48,53%, soit très exactement 132 voix de différence. L’écart était faible mais suffisait au bonheur de l’ancien sélectionneur des Bleus.

« Etre élu, en 2016, sur des promesses est une chose, être réélu sur un bilan en est une autre » savourait l’enfant de Gaillac, radieux et soulagé, même s’il s’en défend, après une campagne houleuse et éprouvante. « Sincèrement, je n’ai jamais douté, avouait-il. La campagne n’a pas été facile, mais je l’ai vécue avec beaucoup de sérénité. Quand vous faîtes bien le job, les clubs vous reconduisent, sinon ils mettent quelqu’un d’autre. Ils n’ont pas été dupes. La démocratie a parlé. Je tiens à les remercier. », confiait-il.

Si son aura et ses talents d’orateur ont sans doute pesé dans la bagarre, ce succès de Laporte couronnait sa stratégie auprès des clubs amateurs durant la crise sanitaire, puis économique liée au Covid-19, via un plan de soutien massif de 35 millions d’euros.

Une heure à peine après avoir été réélu, Laporte, en fin tacticien, songeait déjà à l’avenir. « L’unité sera mon credo lors de ma seconde mandature, prévenait l’ancien stratège de Bègles. Il va falloir qu’on se serre les coudes et qu’on s’unisse. Tant au niveau amateur que professionnel. Certes, j’ai des désaccords avec certaines personnes à la Ligue, mais ce sont les clubs qui comptent. Je serai toujours à côté d’eux. »

Après avoir satisfait aux interviews, le soir, Laporte a respecté la tradition. « Les victoires, ça se fête » avait-t-il l’habitude de déclarer dans sa carrière. Une nouvelle fois, il n’a pas dérogé à la règle. Il a fait la fiesta avec tous ses colistiers. « Cette victoire, insiste-t-il, c’est celle d’une équipe, pas celle d’un homme. »

Les quatre années à venir s’annoncent difficiles. Laporte le sait. Sa tâche ne sera pas de tout repos, mais l’homme aime le combat. Avant de se replonger dans les dossiers chauds, avec la L.N.R notamment, Laporte va reprendre, dès lundi, son bâton de pelerin. Direction Tours. Explications.

C’est à Vierzon, le jeudi 3 septembre, où il tenait une réunion de campagne, que Laporte en a pris l’engagement. Ce soir-là, il croisait trois membres de l’US Tours : Olivier Esterez, l’ancien champion de France 2001, responsable des achats et infrastructures, Régis Radureau, coresponsable de la communication et des partenaires, ainsi que Bertrand Bourgeault, ex journaliste sportif du Parisien et chargé des relations presse et médias. Le dynamique Frédéric Mathieu, co-président du Tournoi Howard Hinton Sevens, les accompagnait.

Ravi d’apprendre que Tours s’était positionné pour devenir camp de base lors du Mondial 2023, Laporte promettait aux trois dirigeants de l’UST de venir à Tours, à l’occasion du passage du train de la Coupe du Monde. « Bernie » a tenu parole. Lundi, vers 9h30, il sera bien sur le quai de la gare aux côtés d’Eric Thomas, le chargé des sports, Benoît Sebillet, président de l’UST, Bertrand Bourgeault, président de Tours Rugby 2023-2024 sans oublier Pierre Gilles Lakafia et Thibault Dubarry, les deux ambassadeurs du rugby local.

En Touraine, nul doute que le président de la FFR prendra la parole pour réaffirmer ses objectifs pour la Coupe du Monde 2023. Il rêve à haute voix d’un double sacre mondial, d’abord en 2021 avec les filles, puis deux ans plus tard, au stade de France, avec les Bleus de Fabien Galthié. Il a aussi fixé aux équipes de France à 7 d’être championnes olympiques à Paris, en 2024.

Laporte est ambitieux. L’UST et la ville de Tours le sont également, puisqu’elles aspirent à accueillir une délégation étrangère pour l’occasion. Les All Blacks, les Australiens, les Springboks, les Anglais…tout est possible. Après tout, si cette journée s’inscrivait dans l’histoire du rugby tourangeau et marquait le départ d’une fabuleuse aventure. L’idée a déjà trotté dans la tête de certains membres de l’association Tours Rugby 2023-2024…

Ne brûlons pas les étapes. La route est encore longue et semée d’embûches comme celle de « Bernie », mais il en est sorti victorieux. Puisse le parallèle se poursuivre jusqu’au bout !

URBAIN DE BERGERAC