Tours annonce la couleur !

Cette fois, l’UST n’avance plus masquée. Lors du déplacement à Plouzané, le week-end dernier, les joueurs ont clairement annoncé au staff leur intention de viser la montée en Fédérale 2. La venue de Saint Nazaire, dimanche, à Tonnellé, marquera la première étape, la mise à feu, en quelque sorte de la fusée UST, sur la route de l’accession au niveau supérieur, en fin de saison. Explications.

« Il n’y a plus à tergiverser, prévient Thomas Rougebec, le capitaine tourangeau. A Tonnellé, nous nous devons impérativement de gagner contre les gros de la poule, Saint Nazaire, Poitiers et la Baule, si nous voulons assumer nos ambitions. » Désormais, les objectifs sont clairs. Le vieux club tourangeau, qui a fêté ses 120 ans, la saison passée, veut redorer son blason.

« Nous en avons pris l’engagement, résume le bouillant Bastien Biet. l’un des anciens de la boutique. Les dirigeants ont fait des efforts, au niveau des partenariats notamment, maintenant la balle est dans notre camp. On n’a pas le choix, il faut grandir et redevenir attractif, en accédant à la division supérieure. La Fédérale 3 ne fait pas rêver, ce niveau s’avère insuffisant. Il faut s’inspirer de l’UTBM, en basket ou des filles de Chambray, en handball. Sans parler du TVB en volley. Ils véhiculent tous une autre image. A nous de revenir sur un pied d’égalité. Nous sommes l’ombre de ce qu’a été l’UST par le passé. Si nous entendons attirer les meilleurs joueurs du cru, il faut repasser devant Orléans et Chartres, afin de redevenir le club phare du département et de la Ligue. »

Le défi est de taille, mais les Tourangeaux se sont engagés à le relever. A Plouzané, la mise en scène avait été secrètement imaginée par Franck Cohen, l’entraîneur. «Il voulait un déplacement sur deux jours pour qu’on puisse tout mettre à plat, confie Thomas Soulié et savoir très exactement nos intentions. » Le samedi soir, la grande famille de l’UST était conviée à un dîner, à l’auberge de jeunesse de Brest. Etienne Sebillet, Germain Ribbes et Marius Labergère, les cadres de la Turonière s’étaient occupés du menu. Les premières et deuxièmes lignes se chargeaient des entrées, les troisièmes lignes et les demis du plat de résistance et, enfin, les trois quarts des desserts. Charge aux entraîneurs de s’occuper des… boissons (vin rouge et bière). Les tâches étaient bien réparties et les provisions n’ont pas manqué pour ce buffet « diététique », chargé en charcuterie, mais Il fallait bien être à la hauteur pour les 69 ans de l’ami Kader.

Une fois les agapes terminées, il a fallu passer aux choses sérieuses. Franck Cohen a alors fait passer une circulaire aux 44 joueurs ayant évolué en première depuis le début de saison. Trois questions y figuraient. Tout d’abord, le nombre de points visé sur le match de Plouzané, la place à laquelle chacun voyait l’UST terminer et, enfin, l’objectif des phases finales. Tout le monde a joué le jeu. Le staff passait ensuite au dépouillement. Sur la première question, la plupart envisageait quatre points. Sur la deuxième, une majorité se dégageait pour la deuxième place. Quant à la dernière, elle ne soulevait pas la moindre hésitation. Tout le monde entendait monter en Fédérale 2. Au moins, le doute n’était plus permis.

Cependant, certaines conditions étaient notifiées. « Avec l’équipe actuelle, prétend Thomas Soulié, nous ne pourrons pas survivre en Fédérale 2. Il faudra donc que le club se livre à un recrutement conséquent. » Lucide, Bastien Biet ne se voilait pas la face. « L’effectif est correct, mais, actuellement, nous sommes déficients à certains postes clefs. Nous sommes loin du niveau d’un milieu de tableau de Fédérale 2. L’été sera donc chaud », prévient-il.

Beaucoup ont souligné cette obligation légitime. D’autres ont précisé que, s’ils étaient prêts à se lancer à fond dans l’aventure, la saison prochaine, ils prendraient du recul pour raisons diverses : investissement plus important, risque de déplacements plus lointains, impacts plus physiques. Autant de motifs respectables. Nous n’en sommes pas encore là, mais c’est bien que chacun ait donné sa version. Reste à savoir maintenant que l’objectif est affiché, si l’UST a les moyens de ses ambitions…

Passer sur courant continu

« La volonté est manifeste, assure Rougebec, le capitaine. A nous de continuer à travailler. Les matches sur le courant alternatif sont à bannir. Il faut passer sur le continu. Le groupe a mûri. Nous avons les moyens et la capacité d’y arriver. A nous les anciens d’accompagner les minots pour qu’ils explosent. Des garçons comme Paul Lebrault, Robin Ledoux ou Rémy Perchais prennent la main sur le jeu. C’est encourageant. Léo Guillemet et Thomas Raguin possèdent un énorme potentiel. C’est l’avenir du club. Et derrière, d’autres gamins vont pointer leur nez. »

Pour avoir vécu la glorieuse saison 2016-2017, où l’UST sera privée du titre de champion par Périgueux (46-6) et rétrogradé en Fédérale 3 administrativement, Soulié ne peut s’empêcher d’établir un parallèle. « Ce n’est pas comparable, estime le patron de Melting Forme. Nous étions une bande de copains, qui voulait prouver que la F.3 n’était pas notre niveau. Cette année, nous sommes sur un projet sportif. Nous voulons voir ce qui se passe au dessus. Pas question d’être champions de France, nous voulons uniquement prendre l’ascenseur. »

Dans l’histoire, Bastien Biet se veut prudent. « La montée, c’est réalisable, mais cela ne se fera pas en claquant des doigts, prévient l’inamovible numéro 6 de l’UST. Pour le moment, nous ne sommes que troisièmes de la poule. A Plouzané, nous avons rendu une copie très propre, mais nous sommes aussi capables d’être catastrophiques. A nous d’avoir une ligne de conduite et de s’y tenir. Ca commence face à Saint Nazaire. »

Tout est dit. Les cadres ont planté le décor. On attendra dimanche qu’ils passent encore et toujours à l’action, car le terrain, c’est bien connu, détient toujours la vérité.

BERTRAND BOURGEAULT

Tours – Saint Nazaire, dimanche 15 heures au stade Tonnellé. Arbitre Pierre Lonchambon (Ligue Ile de France).

Tours. 15. Lebrault – 14. Etamé, 13. Pionneau, 12. Balmens, 11. Perchais – (o) 10. R. Ledoux, (m) 9. Blanchard – 7 ; Soulié, 8. Lépine, 6. Biet – 5. Girardeau, 4. Diarra – 3. Thibault, 2. E. Sebillet, 1. Rougebec (cap). Remplaçants : 16. Ravilly, 17. Grelle, 18. Taylor, 19. Breil, 20. Mery, 21. Rivière, 22. Labergère. Entraîneurs : Cohen et Velez.

Quatorzième journée (dimanche 15h) : Fougères – Poitiers, Saint Malo – Angers, Auray – Le Mans, Chinon – La Baule, Trignac – Plouzané, Tours – Saint Nazaire.

Classement. 1. La Baule 53 pts ; 2. Poitiers 52 ; 3. Tours 50 ; 4. Saint Nazaire 42 ; 5. Trignac 41 ; 6. Chinon 32 ; 7. Saint Malo 28 ; 8. Plouzané 21 ; 9. Auray 18 ; 10. Angers 16 ; 11. Le Mans 13 ; 12. Fougères 5. (Auray et Saint Nazaire un match en moins).

Prochaine journée (dimanche 16 février) : Angers – Fougères, Le Mans – Saint Malo, La Baule – Auray, Plouzané – Chinon, Trignac – Tours, Poitiers – Saint Nazaire.

La réserve de l’UST jouera en lever de rideau à 13h 30 dans la composition suivante : 15. Lacroix – 14. Lavergne, 13. Mouapi, 12. Madic, 11. Masi – (o) 10. Guerche, (m) 9. Denormandie – 7. Ronceret, 8. Naud, 6. Guillemet – 5. Scicluna (cap), 4. Duval – 3. Ribbes, 2. Chartrin, 1. Royer. Remplaçants : 16. Launay, 17. Ksoureli, 18. Barthélemy, 19. Kellogg, 20. Berthault, 21. Augier, 22. Denis. Entraîneurs : Courtille et Bonnefoy.