Retour gagnant, en Fédérale 2, pour l’UST, surprenante et superbe tombeur de Nantes (32-31). Animés par un appétit féroce et une volonté farouche de ne pas laisser le moindre mètre à leurs adversaires, les Tourangeaux ont déjoué tous les pronostics.
Une envie et une grinta. A part l’ami Kader et quelques inconditionnels, qui se reconnaîtront, personne n’aurait misé un kopeck sur une victoire tourangelle. Personne, sauf l’infatigable et dévoué dirigeant vacciné à l’orange et bleu, qui avait osé annoncer un succès (19-18). Incroyable mais vrai. L’UST l’a fait, au terme d’un match remarquablement maîtrisé. « Il s’est passé un truc, nous avons vécu un après midi de rêve, ne cessaient de répéter admiratifs Charly Pichonnière et Jean Louis Béraudy, les deux anciens compères des années seventies, admiratifs devant la qualité de la prestation des poulains de Pascal Sassi.
Certes, ce n’était pas du rugby champagne, mais une rencontre bien ficelée, où l’envie et la grinta tourangelle ont fait merveille. Sevrés d’ovalie depuis plus de trois cent jours, les habitués de Tonnellé ont poussé, vibré, puis retrouvé leur voix pour chanter comme à l’époque des heures glorieuses. Alors que Tours avait fait la course en tête pendant les trois quarts de la partie, comptant jusqu’à douze points d’avance (29-17, 65e), les Nantais usaient et abusaient de la puissance de leur pack pour repasser devant (31-29, 77e) sur un troisième groupé pénétrant gagnant signé Malefate. Tonnellé retenait son souffle. C’était compter sans le sang froid de Thibault Penglaou. L’ancien Jocondien ne tremblait pas. Prenant le relais de l’impeccable Edouard Carp, auteur de 24 pts et grand bonhomme de la partie, il libérait Tonnellé.
Ivres de bonheur, les Tourangeaux sautaient comme des cabris comme s’ils avaient décroché le Brennus. Pendant de longues minutes, une formidable communion s’engageait alors avec le public, ravi de retrouver une équipe et une vraie.
Dubarry : « la peur nous a fait avancer »
Auteur d’une prestation XXL, exténué mais aux anges, l’immense Thibault Dubarry fondait en larmes au coup de sifflet final. « Je suis très ému, lâchait-il d’une voix chevrotante. Trop content d’avoir gagné avec mes copains devant une équipe bien plus forte que nous. Nous n’avons pas livré un grand match, mais nous avons été énormes dans la solidarité. On s’était promis de l’emporter. C’est merveilleux. A Tours, on ne joue pas pour l’argent mais pour l’amour du maillot, pour nos dirigeants et nos supporteurs. Tout le monde nous promettait une branlée. Notre orgueil a parlé. C’est vraiment génial. La peur nous a fait avancer. Sur la fin, nous étions morts. Quand ils sont repassés devant, j’ai tremblé, craignant que nous n’ayons fait tout cela pour rien, mais on a su puiser dans nos réserves pour triompher. Maintenant, on va avoir la pancarte et être attendus partout. Je m’en moque. Nous assumerons. »
Carp : « Quand on a envie… »
Héros de ce match, qui fera date dans l’histoire du renouveau de l’UST, Edouard Carp savourait cette entame idéalement réussie. « Depuis le matin, je sentais des ondes positives, raconte l’ancien ouvreur du Creusot. On a joué sans pression, totalement libérés, on s’est lâché et on a pris des initiatives. Quand on a envie de tout casser, on peut renverser des montagnes. Sur un plan personnel, j’avais à cœur de me reprendre, je n’avais pas été brillant devant Chinon. Maintenant, il faut enchaîner devant Courbevoie. »
Cohen : « une équipe de cœur »
Franck Cohen, l’ancien entraîneur, ne regrettait pas son déplacement. « Je connais la maison, je ne suis pas surpris par le cœur des Tourangeaux, je savais qu’ils avaient les moyens de gagner. C’était le bon moment pour les prendre. Collectivement, les Nantais étaient plus forts. On l’a vu en mêlée fermée, dans les groupés pénétrants. En un contre un, les Tourangeaux étaient meilleurs. C’est une équipe de cœur. Le rugby reste un sport de combat. Quand on gagne les duels, on gagne les matches. Bravo à eux, ils ont fait le match parfait. »
Incapable de sortir le moindre mot à chaud, Pascal Sassi, pris par l’émotion, connaissait une première sortie de rêve. « Calou » pouvait être fier de ses « poulets ». Même s’il s’en défend, ce succès était aussi un peu le sien. Sur le paperboard, aux vestiaires, le coach de l’UST avait su trouver les mots justes. « Quand quelqu’un vous dit que c’est impossible, rappelez-vous qu’il parle de ses limites, pas des vôtres…Vous êtes une horde de sauvages, agressifs, rapides, mais lucides. »
Message reçu par Balmens et les siens. Ils ont prouvé qu’ils savaient être des compétiteurs.
BERTRAND BOURGEAULT
TOURS – NANTES : 32-31 (17-7). Arbitre : M. Gauzins (Ile de France). 1600 spectateurs environ.
TOURS : un essai de Soulié (36e). Neuf pénalités de Carp (7e, 15e, 28e, 31e, 43e, 56e, 61e, 65e) et Penglaou (79e).
Carton blanc : Grelle (74e). Carton jaune : Nicolaud (80e).
NANTES : 4 essais de Michaux (11e), Malefilate (51e, 77e) et Gonzalez (69e). Une pénalité (42e) et quatre transformations de Belleteste (11e, 51e, 69e, 77e).
Carton jaune : Charbonnel (26e), Ram (56e).
Evolution du score : 3-0, 3-7, 6-7, 9-7, 12-7, 17-7, mi-temps, 17-10, 20-10, 20-17, 23-17, 26-17, 29-17, 29-24, 29-31, 32-31.
Tours. Lebrault – Saudau, Lemaître, Balmens (cap), Techer (Etamé, 70e) – (o) Carp (Penglaou, 70e), (m) Thuret (Méry, 78e) – Guillemet, Soulié (Nicolaud, 77e), Biet – Dubarry, Guyou (Scicluna, 41e) – Mbokanga (Grelle, 66e), Guilbaud (Poisson, 52e), Grelle (Gabory, 41e).
Evolution du score : 3-0, 3-7, 6-7, 9-7, 12-7, 17-7, mi-temps, 17-10, 20-10, 20-17, 23-17, 26-17, 29-17, 29-24, 29-31, 32-31.
Le POINT
Première journée
Poitiers – La Baule 28-35
Gennevilliers – Plaisir 27-19
Le Havre – Domont 50-6
Le Rheu – Courbevoie 9-28
Sarcelles – ACBB 32-16
Tours – Nantes 32-31
Classement. 1. Le Havre, Courbevoie, Sarcelles 5 pts ; 4. Gennevilliers, La Baule, Tours 4 ; 7. Nantes 2 ; 8. Poitiers 1 ; 9 . Plaisir, ACBB, Le Rheu, Domont 0.
PROCHAINE JOURNEE (dimanche 19 septembre) : Nantes – Sarcelles, ACBB – Gennevilliers, Plaisir – Poitiers, La Baule – Le Havre, Domont – Le Rheu, Tours – Courbevoie.
La réserve de l’UST, en lever de rideau, s’est inclinée (30-25). Il s’en est fallu de peu que les coéquipiers de Julien Guerche ne viennent arracher la victoire dans les dernières minutes. Revenus dans la partie, après avoir été distancés, ils ont eu la balle de match en main sur la dernière touche, mais laissèrent filer leur chance.
Les Tourangeaux ont inscrits trois essais par Bernabé (37e), Diarra (40e) et Morisseau (60e). Corentin Rivière ajoutant deux pénalités et deux transformations.
