Sassi : « Je manquais de compétence »

Le rideau tombera dimanche sur la saison rugbystique à Tonnellé, lors de la venue du Rheu. Dans l’histoire de l’UST, une page se tournera, puisque ce sera la dernière sortie de Pascal Sassi et Sébastien Velez, les deux entraîneurs. Explications.

Pascal Sassi est un homme de parole. On le savait. Quand à l’été 2020, en promenant son chien, il lui est venu l’idée, un matin, de venir frapper à la porte de l’UST, son club de cœur, pour proposer ses services et épauler Christophe Courtillé dans le staff de la réserve, il nous avait déclaré « si çà marche tant mieux, sinon je passerai à autre chose. Si je réussis avec les seniors, j’aurai une corde supplémentaire à mon arc. Je suis un homme de défi. Le relever me plait. ..»

Moins de deux ans plus tard, Pascal, entre temps choisi pour succéder à Franck Cohen, à la tête de l’équipe première, tire sa révérence. Même si « Calou » est réputé pour avoir une grande gueule, il est aussi franc comme l’or. Son franc parler lui a déjà joué des tours, car il n’est pas un adepte de la langue de bois. Dur avec les autres, Pascal sait aussi se montrer intransigeant avec lui même.

Avec franchise, Sassi revient en arrière et raconte. «  Très vite, je me suis rendu compte que la mission n’était pas faite pour moi et que je manquais de compétence. Dès le 21 octobre, je l’ai annoncé aux dirigeants. Fin janvier, après la défaite à Domont, j’ai prévenu les joueurs, dans le vestiaire, que j’arrêterai en fin de saison. »

Une double confession, qui honore Sassi. Il n’est pas évident, en effet, d’avouer qu’on n’est pas à la hauteur. Si Sassi a réussi par le passé au niveau des jeunes avec le Pôle Espoirs de Vaucanson, il sait aussi où il a pêché.

« Je pense avoir de bonnes idées, je prônais un jeu aéré. Il m’aurait fallu plus de temps pour bosser avec les joueurs. Pour différentes raisons, je n’ai pas eu la possibilité de le mettre en place. Il aurait fallu un autre effectif, afin d’avoir plus de munitions. Au départ, nous étions tout feu, tout flamme sur le jeu. Derrière, on s’est rendu compte que nous manquions d’expérience et que nous commettions trop d’erreurs. Du coup, nous avons été obligés de revenir à un style de jeu plus restrictif. »

Tours va terminer huitième. Un bilan honorable pour un promu. «  Nous sommes à notre place, estime le coach tourangeau. En bordure de qualif. Finir dans le top 6 aurait constitué une satisfaction supplémentaire, mais les joueurs sont rincés. Alors se qualifier pour uniquement faire plaisir aux gens, je ne vois pas l’intérêt. Nous n’avions pas les moyens de viser la montée en Fédérale 1. J’estime que le club n’est pas prêt. Personnellement, je suis satisfait du comportement des joueurs. Cette saison d’apprentisage nous aura servi. On n’a jamais jouer la peur au ventre. »

« Je vais essayer d’être plus zen à la maison »

Sur un plan personnel, Sassi avoue avoir vécu une saison difficile. « J’étais mal à l’aise en permanence, car je sentais que je suis capable d’apporter, mais je n’y arrivais pas… C’est une expérience enrichissante, mais je n’ai pas envie d’aller plus loin dans ce domaine. Mon avenir sera sans le rugby pour le moment, car j’ai besoin de digérer et de me ressourcer auprès de Maïté, ma femme et de mes enfants. Je ne suis déjà pas facile à vivre mais là…je te dis pas. Je vais essayer d’être plus zen à la maison. »

Velez : « La place n’appartient à personne »

Arrêt de Sassi et par voie de conséquence de Velez. Arrivé à Tours en 1996 comme joueur, Sébastien Velez sera de la grande époque de l’UST et du titre de champion de France de deuxième division, en 1997, contre Limoges. Le deuxième ligne béarnais y restera trois saisons (96-99) sous les ordres de Robert Bernos. Très attaché au club, il ne se fera pas prier pour revenir près de vingt ans plus tard, quand son ami Franck Cohen le sollicitera. Après une autre aventure de trois ans, Velez vit cette fin sans amertume. Il comprend la décision de ses dirigeants.

« C’est la fin d’un cycle, reconnaît Velez. Une page se tourne. Certes, j’aurais pu rester plus longtemps, d’autant qu’avec la Covid nous avons connu deux années tronquées. La place n’appartient à personne. J’ai vécu trois belles années. L’arrêt de Pascal entraîne d’autres décisions. C’est la vie des clubs de retrouver des projets, de régénérer. Il faut avancer. Je pars en bons termes, je n’ai aucun souci avec l’UST. En ayant été très raisonnable lors de l’intersaison sur la gestion du groupe, j’estime que, pour une équipe qui monte, notre bilan est loin d’être mauvais. »

Toujours aussi passionné, Velez n’envisage pas de prendre du recul. « En terme de rugby, j’ai horreur du vide, je sais que je ne peux pas m’en passer. Comme je prend plaisir à entraîner à tous les niveaux, j’ai déjà trouvé une solution pour la saison prochaine. »

En attendant, Sassi et Velez rêvent d’un dernière séance aboutie afin d’offrir une belle sortie aux joueurs, qui joueront leur dernier match à Tonnellé. A commencer par Bastien Biet.

BERTRAND BOURGEAULT

Christophe Courtillé et Wenceslas Dubois, les coachs de la réserve, ont, eux aussi, pris la décision d’arrêter. Toutefois, les deux compères feront du rab, pour quelques semaines, voire quelques …mois, puisqu’ils disputeront avec leurs protégés les phases finales. Nous aurons donc le temps de les mettre à l’honneur. En attendant merci à tous pour votre collaboration et bonne chance pour la suite.

Les U 16 de l’UST joueront contre Albi, en seizièmes de finale du championnat de France, le dimanche 24 avril. Terrain neutre à désigner.