Quand reverra-t-on l’UST ?

Cette question est sur toutes les lèvres et taraude les esprits de tous, mais bien malin, qui peut avancer une réponse sans risquer se tromper. Personne ne sait quand aura lieu le prochain match de rugby à Tonnellé. Dans cette période de confinement, où chacun doit avancer masqué, Franck Cohen navigue en plein brouillard. Sa seule certitude provient du fait qu’il a pris une année supplémentaire.

Normalement, ce dimanche, l’UST aurait dû accueillir Guéret pour le compte de la 8e journée du championnat de France de Fédérale 3. Il n’en sera rien. En raison du Covid-19, l’UST est à l’arrêt. Après le déplacement à Sancerre, le 8 novembre, ce sera donc, en tenant compte de la coupure du 1 novembre, le troisième week-end de repos. Sans être devin, tout laisse à penser que les rencontres contre Joué, Blois, Auxerre et Châteauroux, prévues avant la trêve des confiseurs, connaîtront le même sort. Cela fera donc six matches de retard. Soit deux blocs entiers à replacer. Et rien ne dit que les confrontations face à Montluçon, Issoudun, Pithiviers, la Châtre et Chinon, programmées en janvier et février, pourront se disputer à la date initialement prévue. Bon courage aux décideurs de la Fédération, qui devront repenser le calendrier.

Du coup, confinement oblige, Franck Cohen, l’entraîneur des « orange et bleu » aura tout loisir, ce week-end, de fêter ses 41 printemps en famille, chez lui à Orléans. Et il n’est pas prêt de mettre sa tournée pour arroser son anniversaire. L’horizon semble, en effet, bien bouché et Cohen ignore quand il pourra remettre les pieds à Tonnellé.

Après l’annonce, jeudi 29 octobre, de la F.F.R, suite au confinement, de suspendre l’ensemble des compétitions amateurs jusqu’à début janvier, l’entraîneur tourangeau semblait soulagé, même si cette trêve impromptue, comme tout le monde d’ailleurs, ne le réjouissait guère.

« Cela ne me gêne pas que les instances aient choisi de supprimer les phases finales, faisait remarquer Cohen. Nous savions que nous allions vivre une saison compliquée, aussi, il était nécessaire de prendre des décisions et de raccourcir le championnat, car nous ne pourrons pas tout caser. Maintenant, il va falloir avoir des dates et connaître les options, afin de pouvoir planifier la suite. » Dans un premier temps, comme il n’était plus possible de s’entraîner, Thomas Soulié, le préparateur physique a concocté des programmes individuels d’entretien pour chacun.

Cohen : « Eviter le carnage… »

Depuis trois semaines, les joueurs sont livrés à eux-mêmes et cela risque de durer encore longtemps. Aucune fumée blanche ne sort de Marcoussis. Difficile d’avancer, d’autant que la durée du confinement pourrait vraisemblablement aller au minimum jusqu’aux fêtes. Dans cette période de flou artistique, chacun tente de se projeter. Cohen le premier. Il a sa petite idée. « L’idéal serait de purger, en priorité, les matches en retard, estime Cohen. Dans notre poule, Montluçon en compte trois. Soit un bloc entier. Cette période permettrait aux autres, comme nous, qui n’en avons pas de jouer des rencontres amicales.»

Pour la suite, Cohen a des craintes et met en garde. « Je souhaite que nos dirigeants gardent en tête qu’il ne faut pas de blocs trop longs, sinon les joueurs vont exploser comme des popcorns et ce sera un carnage. Il faut l’éviter. Mieux vaut étirer le championnat et finir mi-juillet. Les finances des clubs s’y retrouveraient avec des rencontres aux beaux jours. » L’idée est loin d’être saugrenue.

Franck Cohen (à g.) et Sébastien Velez (à dr.), les deux entraîneurs semblent soucieux. Ils scrutent l’horizon, mais ne voit pas …les joueurs revenir sur le pré (Photo Philippe Maître)

118 matches en retard

Pour tenter d’y voir plus clair, nous nous sommes livrés à une étude approfondie de l’état actuel du championnat de Fédérale 3. En six journées, 118 matches ont été remis sur un total de 540. Soit 22% de rencontres en retard. Le record est intervenue lors de la dernière journée avec un pourcentage de 44% de matches remis (40 sur 90). Sur l’ensemble des 180 clubs, ils ne sont que 40 à avoir, comme Tours, disputé l’intégralité des rencontres. Soit encore 22%. En allant encore plus loin, on recense 50 équipes à 4 matches au compteur et 20 à 3. La palme revient à l’Avenir de Barcus, commune des Pyrénées Atlantiques, proche d’Oloron, qui n’a joué que deux fois.

A la lumière de tous ces chiffres, on peut se demander ce que vont décider les instances fédérales. S’il est encore trop tôt pour présager de l’avenir, certains bruits circulent. Il se murmure qu’une péréquation serait envisagée au niveau des rencontres, qui n’ont pu se jouer avant la date du 25 octobre. Quant à la suite, à partir de la 7e journée, tout pourrait être décalé à partir de la date de reprise du championnat.

Pour être plus clair, imaginons une reprise d’entraînement début janvier avec reprise du championnat quatre semaines plus tard. Avec les trois blocs à recaser, cette projection nous amènerait avec la fin du championnat, si tout se passe bien, autour de la mi-juillet. Et d’autant, si la reprise est repoussée. Pas simple du tout et guère réjouissant…

En attendant des éclaircissements dans les prochaines semaines, Cohen cherche à positiver. « Cette longue trêve hivernale nous permettra de récupérer la totalité de nos blessés. Il faut voir le bon côté des choses.»

Il est vrai que l’infirmerie de l’UST est actuellement bien garnie avec Diarra (arthroscopie du genou), Dubarry (déchirure aux ischios jambiers), Lebrault (pubalgie), Scicluna (fracture d’un os du coude), Techer (genou), Guillemet (possible rupture partielle d’un ligament du genou). Au moins, ils auront le temps de se refaire une santé.

BERTRAND BOURGEAULT

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