L’UST pleure Kiki Grangeneuve

Invité pour le derby face au Stade Poitevin, voici à peine quinze jours, Christian Grangeneuve, l’ancien centre de l’US Tours, trop affaibli, avait décliné l’invitation. Six jours plus tard, Kiki, âgé de 76 ans, disparaissait emporté par la maladie.

Cette bien triste nouvelle a affecté tous les amis de Kiki et ils sont nombreux, tant Christian Grangeneuve a laissé d’excellents souvenirs en Touraine, lors des deux saisons où il a porté le maillot orange et bleu. Dans la vie, Kiki était un excellent camarade, un joyeux lurron, jamais en reste dès qu’il y avait une bétise à faire. Tous ses potes de l’époque se souviennent sans doute du réveillon 71 à l’Univers, la brasserie située en plein centre ville.

Ce soir-là, quelle joyeuse rigolade, quand Kiki est arrivé en curé avec Jacques Darbas, Bernard Alexandre, Patrick Cormery et Alain Bissirier, lui aussi disparu. Une folle soirée. Kiki donnant la bénédiction aux clients de l’Univers, cela valait son pesant de cacahuètes. C’était Kiki, jamais avare de plaisanteries. Toujours prêt à faire la fête.

Si Kiki aimait s’amuser, sur un terrain, en revanche, il ne rigolait pas. « C’était un guerrier, assure Raymond Laval, autre grand bonhomme des années 60-70. Il aimait tamponner et mettre des cartouches. » Robert Bébien, dirigeant de l’UST, avait eu la main heureuse en le faisant signer à Tours.

Avec les Grangeneuve, Laval, Darbas, puis ensuite Bouygues et Vignau, l’UST s’était dotée d’un quintette, qui devait relancer le rugby en Touraine.

C’est à Joué, que Kiki, directeur des sports à la ville, a connu Bernadette, sa future épouse, fille de Raymond Lory, maire de Joué les Tours pendant 39 ans.

« C’est une page de ma vie qui se tourne, témoigne très ému Jean Louis Béraudy. Kiki, c’était l’amitié avant tout. Il m’avait embauché au service des sports. Je lui dois beaucoup. Il était passionné, ouvert et fêtard. Redoutable défenseur sur le pré. Un adepte des placages cathédrales… »

De la grande époque du Stade Poitevin

Avant de jouer à l’UST, Grangeneuve, originaire de Poitiers, débutait, à 17 ans au Stade Poitevin. Avec son pote André Guisiano, qui l’hébergea plus tard en face du Rugby Bar, il fut sacré champion juniors du comité Charente Poitou, en disposant de la Rochelle. Militaire à Périgueux, Grangeneuve joue en Première Division face notamment au FC Lourdes des Gachassin, Arnaudet et Campaès. Ensuite, il revient à Poitiers (69-71) et joue là encore en Première Division aux côtés de l’international néo zélandais, Mike O’Callaghan. Il fallut le grand Béziers de Raoul Barrière pour stopper Poitiers (19-0), en seizièmes de finale à Montauban.

Viendra ensuite le passage à Tours. Après avoir rangé les crampons, ce passionné de rugby devant l’éternel finira comme délégué sportif pendant de nombreuses années. Il est décédé, samedi dernier, à Châtelaillon en Charente Maritime, où il résidait.

L’US Tours adresse ses sincères condoléances à Bernadette, son épouse, ainsi qu’à Pierre, Joanne et François, ses enfants.

BERTRAND BOURGEAULT

Ses obsèques auront lieu jeudi à 11h en l’église de Châtelaillon-Plage.

La fameuse soirée à l’Univers. On reconnaît Alexandre, Kiki et Cormery (debout) et Bissirier et Darbas (devant).
Laval, Darbas et Grangeneuve, un trio de qualité, qui a fait les beaux jours de l’UST.