Après sept mois d’interruption, les interrogations étaient multiples avant le coup d’envoi de ce derby. En dominant largement Châteauroux (27-5), les Tourangeaux ont laissé entrevoir de réelles possibilités. Pour la plus grande joie de leurs nombreux supporteurs ravis et masqués de retrouver Tonnellé.
Au coup de sifflet final, Franck Cohen arborait un visage radieux. « Le résultat me comble, le contenu c’est différent. Néanmoins, je suis satisfait et content pour mes joueurs, car le contrat est rempli, se félicitait l’entraîneur tourangeau. Le visage affiché par mon équipe m’a bien plu. Tant au niveau du tempérament que par l’énergie déployée. Je savais que nous étions prêts à jouer dans le désordre, parce que nous l’avions beaucoup travaillé et, que, par contre, en conquête, cela pouvait être plus compliqué, car, après notre cas de Covid-19, nous n’avions pas assez bossé ce secteur. Cela s’est vu rapidement. Au bout de vingt minutes, nous avons été privés de ballon en touche et comme nous n’arrivions plus à mettre notre jeu en place, nous n’avons pas su prendre le large pour tuer le match. »
Concentrés sur leur sujet et prenant la direction des opérations, les coéquipiers de Thomas Rougebec avaient déjà creusé un écart intéressant. En mettant de la vitesse et en enchaînant bien les mouvements avants-trois quarts. Quentin Barre déchirait vite le rideau défensif pour inscrire le premier essai (7-0, 7e) et l’ouvreur Edouard Carp, pour ses débuts, ajoutait une pénalité (10-0, 16e). Malgré son pack lourd et puissant à l’image du Fidjien Sisi Koyamaibole (140kg), Châteauroux était en souffrance. Avec un brin de réussite, Carp aurait dû mettre son équipe à l’abri. Hélas, l’ancien ouvreur du Creusot ratera une pénalité de peu (19e), avant de toucher le poteau gauche (32e).
Sevrés de ballons, les Tourangeaux, dominateurs depuis l’entame, subissaient à leur tour. Une charge de trente mètres de Koyamaibole (25e) et un départ de Januarie, derrière sa mêlée, symbolisaient le réveil des Castelroussins, qui se rapprochaient grâce à un essai de Dubos (10-5, 29e). Même si la partie s’équilibrait, le score n’évoluera plus jusqu’à la pause.
Le second acte, en revanche, sera nettement à l’avantage de Tours, auteur d’un 17 à 0 net et sans bavure. Thomas Soulié viendra conclure, par un essai entre les poteaux, une action initiée par Thibault Dubarry (17-5, 51e). Puis, Edouard Carp passera une pénalité (20-5, 67e), avant que Paul Lebrault ne vienne alourdir l’addition (27-5, 72e) en inscrivant un troisième essai. L’UST avait pleinement réussi son retour à Tonnellé. Le staff pouvait savourer. « Quand Thibault (Dubarry) sort pour carton jaune, nous jouons avec Martin (Raguin) et Léo (Guillemet) en touche. Dans un moment chaud, les jeunes ont su prendre les décisions et leur piquer un ballon déterminant. C’est très positif, se félicite Cohen. De même devant, nous n’avons pas souffert de leur poids. Nous avons répondu présents dans le combat. »
Autant de motifs de satisfaction très prometteurs pour l’avenir. Tout comme les débuts réussis de Carp à l’ouverture. L’international roumain a su faire avancer l’équipe. « Son pied nous fait du bien, souligne Cohen. Cela change la donne. Il faudra qu’il l’utilise encore plus dans nos temps faibles. Enfin, je suis rassuré par l’état d’esprit général. Après cette coupure interminable, tout le monde était en plein doute. En plus, il était difficile de se préparer avec ce style de processus, qui nous oblige à aller par petis groupes dans le vestiaire. »
De son côté, Thibault Dubarry appréciait, lui aussi, cette première sortie. « Il faisait beau, il y avait du monde, le succès est au bout, voilà bien le principal, estimait le deuxième ligne de l’UST. Nous avons essayé d’envoyer du jeu, mais, avec les nouvelles régles, qui sont dures à appréhender, la partie a été hachée. Il va falloir s’habituer. Cela débouchera peut-être sur un jeu plus aéré, où il y aura moins de contacts. »
Après cet après midi pleinement réussi, on déplorera la blessure d’Hamed Diarra. Sorti à la 67e minute, le solide deuxième ligne souffrirait d’une entorse du genou droit. Si c’est le cas, il serait indisponible pour une durée de quatre à six semaines.
BERTRAND BOURGEAULT
TOURS – CHÂTEAUROUX : 27-5 (10-5). Arbitre François Oms (Ligue de Normandie).
Tours : trois essais de Barre (7e), Soulié (48e) et Lebrault (72e). Deux pénalités (16e, 67e) et trois transformations (7e, 48e, 72e) de Carp.
Châteauroux : un essai de Dubos (29e).
Carton blanc. Tours : Biet (47e). Châteauroux : Koyamaibole (35e).
Carton jaune. Tours : Dubarry (60e).
Evolution du score : 7-0, 10-0, 10-5 mi-temps, 17-5, 20-5, 27-5.
Tours. Lebrault – Etamé (Lacroix, 62e), Balmens (Pionneau, 49e), Barre, Techer – (o) Carp, (m) Méry (Giffard, 49e) – Guillemet (Breil, 41e), Soulié (Raguin, 62e), Biet – Diarra (Guillemet, 67e), Dubarry – Ribbes (Grelle, 41e), Gabory (Poisson, 41e), Rougebec (cap, Ribbes, 73e).
> LE POINT
Première journée
Chinon – Joué 23-12
Issoudun – Montluçon 12-18
Tours – Châteauroux 27-5
Pithiviers – Auxerre 12-7
La Châtre – Blois 20-13
Sancerre – Guéret 23-19
Classement. 1. Tours, Chinon, La Châtre, Montluçon, Pithiviers, Sancerre 4 pts ; 7. Guéret, Auxerre, Issoudun, Blois 1 pt ; 11. Joué, Châteauroux 0.
Prochaine journée (20 septembre) : Montluçon – Tours, Châteauroux – Pithiviers, Auxerre – La Châtre, Blois – Chinon, Joué – Sancerre, Issoudun – Guéret.
