L’UST chante sous la pluie

Immense moment de bonheur, jeudi soir, à l’annonce de l’accession de l’UST en Fédérale 2. Président, entraîneurs, joueurs et dirigeants baignaient dans une douce euphorie. Même le ciel tourangeau a tenu à verser des larmes de … joie pour immortaliser l’événement, en déversant une pluie torrentielle sur Tonnellé. Retour en arrière et réactions.

Ecoutons avant tout Benoît Sébillet raconter cette fin de journée si particulière et si jouissive du 3 juin. « J’étais seul, je m’apprêtais à fermer mon bureau pour me rendre au stade, confesse le président de l’UST. En écoutant mon portable, je découvre un message vocal d’un dirigeant de la Fédération, qui m’invite à le rappeler rapidement pour avoir des nouvelles de notre dossier. Là, j’avoue que j’ai senti mes poils, qui se hérissaient, reconnaît Beubeu. Deux minutes plus tard, j’étais soulagé et fou de joie. Sans traîner, j’ai pris la direction de Tonnellé. »

En chemin, il prend soin de filer deux ou trois appels, pour avertir ses proches, avant d’annoncer à ses collaborateurs la bonne nouvelle, une fois arrivé au stade. « J’ai prévenu Pascal (Sassi) et ensuite j’ai parlé aux joueurs. » Cette montée en Fédérale 2 tant attendue se répand très vite comme une traînée de poudre. A peine remis de ses émotions, Sébillet précise. « Même si je suis d’un naturel optimiste, j’avoue qu’au fil des semaines, je commençais à douter. Pas évident de s’adresser aux entraîneurs et aux joueurs et de leur répéter, dans une semaine, nous saurons… Depuis le 15 mars, l’attente a été longue et insoutenable. Sincèrement, je commençais à me demander si la fumée blanche allait sortir de Marcoussis. »

Immense joie à tous les échelons

Une bière à la main pour fêter cette montée, Sébillet mesure le chemin parcouru. « Je suis super content, répète-t-il à l’envi. Quand je repense d’où nous sommes partis, je suis vraiment fier de notre parcours depuis cinq ans. Cette reconnaissance de la Fédération récompense tout le travail du groupe. D’une équipe soudée et déterminée. »

Dans un club house, où tous arborent des mines réjouies, Franck Cohen, l’entraîneur, n’est pas le dernier à se réjouir. «Je dédie cette montée aux dirigeants, à mes joueurs et à mes adjoints, avoue le natif de l’Yonne. Toutefois, cette montée sur invitation a un goût d’inachevé. Elle n’a pas le parfum habituel d’un match de phases finales. Quand tu es un compétiteur né, tu as envie d’en découdre et de gagner sur le pré. J’aurais aimé jouer tous les dimanches, sentir l’odeur des vestiaires et partager ces intenses moments de bonheur avec mes joueurs. Je suis fier d’avoir ramener l’UST, ce club que j’aime énormément, en Fédérale 2. Au vue du travail des dirigeants, de la formation et de tout ce qui se met en place, j’estime que Tours est à sa place à ce niveau. C’est une suite logique. Je vais peut-être paraître prétentieux, mais je pense que, sportivement, nous y serions arrivés. Nous avions les cartes en main pour réussir. Si nous n’étions pas montés, en revanche, j’aurais pu me dire que la Covid-19 nous a privés d’un bonheur mérité. »

Avant de reprendre la route d’Orléans pour l’une des dernières fois, Cohen jette un dernier coup dans le rétro. « C’était chouette, lâche-t-il. J’ai pris beaucoup de plaisir à Tours, où j’ai vécu une aventure merveilleuse. Les dirigeants m’ont fait confiance, je les en remercie. J’ai beaucoup de respect et d’amitié pour eux. Aucun regret d’arrêter, car je n’avais plus la flamme. Simplement, j’aurais aimé en croquer un peu plus. » Toujours aussi passionné, Cohen évoque déjà la saison prochaine avec sérénité. « J’ai confiance en mes successeurs, admet Franck. En ceux qui sont aux manettes, Choco (Vélez), Pascal (Sassi) et Christophe (Courtillé). Je sais qu’ils tiendront la route. » Au moment de passer le flambeau à Pascal Sassi, Cohen emploiera une jolie formule. « Parfois, il vaut mieux jeûner avec les aigles que picorer avec les poules… » Tout un programme.

Et maintenant recruter sans faire de folies

« J’étais confiant, résume Sassi, le nouveau boss des Bleu et Orange. J’y croyais. Notre dossier était solide. Le club est bien structuré, nos dirigeants sont compétents. Ils ont sur redresser la barre. C’est une juste récompense pour les joueurs qui se sont investis à fond. Maintenant, l’aventure commence. Il va falloir consolider tout ce qui a été construit jusqu’à présent. » Le futur entraîneur sait parfaitement que Tours doit se renforcer pour tenir la distance à tous les niveaux, physiquement et quantitativement après huit mois d’arrêt. « Certes, il faudra aller chercher deux piliers solides et expérimentés, un deuxième ligne et un troisième ligne, mais pas question de dépenser des sommes folles sur des joueurs, qui n’ont pas l’ADN du club. On conservera notre ligne de conduite, celle d’un bon père de famille. L’état d’esprit des gamins, que j’ai connus pour beaucoup tout petit, me branche. C’est la raison de mon retour à l’UST. J’ai confiance. Même dans les seconds couteaux, je sais qu’ils ne sont pas loin. En persévérant, ils peuvent faire le taf. »

Pour meubler la fin de saison, il était envisagé d’affronter prochainement Joué les Tours. « Le projet est tombé à l’eau, précise Sassi. Avec cette longue coupure, les joueurs, craignant se casser, préfèrent monter doucement en température et se contenter des séances d’entraînement en opposition. Quant aux coachs, ils vont devoir passer la vitesse supérieure dans le recrutement, afin de bien figurer lors du prochain exercice en Fédérale 2, que l’UST retrouve après cinq ans de purgatoire. Les propos de Benoît Sébillet sont clairs. « Nous ne montons pas pour finir dixièmes… »

BERTRAND BOURGEAULT