Lakafia : « nous visons un podium à Tokyo »

Après la médaille de bronze décrochée au Tournoi du Cap, mi décembre, avec l’équipe de France à 7, Pierre Gilles Lakafia, l’international formé à l’UST, fait le point et annonce la couleur.

Après les deux premières étapes du Circuit mondial de rugby à 7 à Dubaï, où les Bleus ont été sortis en quarts par l’Angleterre (19-12), puis au Cap, en Afrique du sud, où les hommes de Jérôme Daret et Nicolas Le Roux ont obtenu une superbe médaille de bronze en disposant des Fidji (29-24), pour la première fois depuis 2015, Pierre Gilles Lakafia est venu se ressourcer en Touraine, où il a retrouvé sa famille. Après avoir fêté dignement sa quarantième sélection en inscrivant trois essais devant l’Espagne, l’Argentine, puis l’Angleterre, portant son total personnel à 52 essais, soit 260 pts.

Avant le prochain rendez-vous à Hamilton, en Nouvelle Zélande, les 25 et 26 janvier, où les coéquipiers de Jean Paul Barraque retrouveront, en poule, l’Espagne, le Canada et l’Irlande, Lakafia, 32 ans, dresse un premier bilan.

Quel jugement portez-vous sur le début de saison des Tricolores ?

Pierre Gilles Lakafia. Nous sommes dans la continuité de l’année dernière. Des tournois de Vancouver, Hong Kong et Londres. Nos sorties concluantes sont le fruit de notre travail. Désormais, tous les postes sont doublés. Le niveau de jeu ne baisse pas, quand les remplaçants entrent sur le terrain. Il y a une bonne et saine concurrence. Ca nous permet de maintenir de la fraîcheur. Sincèrement, il ne nous a pas manqué grand chose pour triompher des Springboks chez eux.

Dans quel secteur avez-vous progressé ?

P.G.L. En défense sans aucun doute. C’est devenu notre point fort. Nous avons pris une autre dimension. L’autre secteur, où nous nous sommes améliorés, c’est dans les renvois. Le retour d’Antoine Zeghdar (1,98m) a été déterminant. Il a chopé tous les ballons contre les Fidjiens. Nous les avons privés de munitions. En discutant avec nos adversaires, on s’aperçoit que le discours a changé. Nous commençons à être craints et plus personne n’a envie de tomber contre nous, car nous ne sommes pas faciles à manoeuvrer.

Où se situent les motifs de satisfaction après le tournoi du Cap ?

P.G.L. Ils sont multiples. Nous avons toujours l’image de la petite équipe, mais la vérité du terrain est tout autre. Au Cap, nous finissons premiers de poule. Désormais, nous ne nous contenterons pas de cela, nous visons plus haut. L’appétit vient en mangeant. Nous avons réussi à épingler l’Angleterre (33-12), qui nous avait battus à Dubaï. En demi finale, malgré la défaite, nous réalisons un match incroyable devant l’Afrique du sud et, derrière, nous allons chercher la médaille de bronze en prenant le meilleur sur les Fidji (29-24). C’est énorme. Ils ont été champions olympiques à Rio en 2016.

Quel est votre objectif pour la saison ?

P.G.L. De match en match, nous mettons la pression sur nos adversaires. Si nous pouvions remporter un tournoi, nous enverrions un signal fort à nos futurs rivaux. Notre but est simple, nous visons un podium aux J.O de Tokyo (24 juillet – 9 août). Certes, le chemin est encore long, mais nous sommes ambitieux. Il faut travailler, encore et encore, afin de décrocher notre qualification lors du Tournoi de Biarritz, les 20 et 21 juin. Personnellement, j’ai déjà participé aux J.O de Rio. Cette fois, je veux plus. J’aimerais décrocher une médaille.

Les Bleus, avec leur médaille de bronze autour du cou, laissent éclater leur joie après avoir disposé des Fidji. Au premier plan, on reconnait Pierre Gilles Lakafia (Photo D.R)

Propos recueillis par BERTRAND BOURGEAULT

Les résultats du tournoi du Cap. France – Espagne (40-7), France – Ecosse (24-19), France – Angleterre (33-12). Quarts : France – Argentine (19-10). Demi finale : France – Afrique du sud (14-21). Pour la troisième place : France – Fidji (29-24).

Classement mondial. 1. Nouvelle Zélande 41 pts ; 2. Afrique du sud 41 ; 3. France 29 ; 4. Argentine, Angleterre 24 ; 6. Fidji 23 ; 7. Samoa 19 ; 8. Australie, Etats Unis 18 ; 10. Irlande 17.