La marche était trop haute pour l’UST

C’était la fête dimanche dernier à Tonnellé. Un beau soleil, des tribunes bondées, une ambiance de folie. Un joli match. Une victoire devant Aramits (17-6). Il fallait trois essais d’écart. A l’arrivée, il en manque un pour décrocher un billet pour les huitièmes de finale. Même si la réaction d’orgueil a eu lieu, soyons honnêtes, les Béarnais, venus avec un précieux matelas de 24 points, n’ont pas volé leur qualification…

« On a retrouvé des hommes ». Formule lapidaire mais pleine de vérité de Quentin Barré, ancien joueur devenu préparateur physique adjoint. Avant une désillusion bien compréhensible, c’était surtout un sentiment de fierté qui habitait dirigeants et supporteurs de l’UST. Au travers de ce succès, ils étaient unanimes pour reconnaître que Taylor et ses petits copains avaient enfilé le bleu de chauffe pour faire honneur à nos couleurs.

Ils ont attaqué ce seizième de finale retour tambour battant, avec un cœur énorme. Une entame de feu récompensée par une pénalité de Lemaître (3-0, 3e). Pris à la gorge, les Béarnais s’appuyaient sur une défense intraitable. Etouffant dans l’oeuf toutes velleités tourangelles. Et pourtant, elles ont été nombreuses : Lebrault (14e, 40e), Labergère (16e), Courty (20e et 22e) et Lemaître (38e) ont fleurté avec l’essai. Mais, sans s’affoler, Aramits a su mettre les barbelés. Débutait alors une longue période de résistance. Comble d’infortune, Aramits venait deux fois dans notre camp et Arostéguy faisait mouche à deux reprises (3-6) au repos.

Le Baut et Techer font renaître l’espoir

Sans un seul essai au compteur, en première mi-temps, la tâche de nos Tourangeaux relevait de la mission impossible. Pourtant, à l’heure de jeu, à force d’insister, les protégés du duo Dubarry – Jamain trouvaient l’ouverture. Par Le Baut tout d’abord (10-6, 60e), puis par Techer, deux minutes plus tard (17-6). Le bouchon avait sauté. Dans les travées de Tonnellé, l’espoir renaissait. L’impensable exploit redevenait possible. Il restait dix huit minutes…

Elles furent longues, interminables, voire insoutenables. Hélas, pour nos « orange et bleu », le score n’évoluera plus.

Dubarry « chapeau à mes joueurs »

Même s’il rongeait son frein intérieurement, Thibault Dubarry tenait à rendre hommage à ses joueurs. « Il faut leur tirer un grand coup de chapeau, nous sortons la tête haute, admettait le coach de l’UST. Les mecs ont vu ce qu’était un vrai match de rugby. Quand tu finis exténué, le capot ouvert et que tu ne peux plus parler…On y a cru, enchaîne Dubarry. On a eu 80 % des ballons. On joue, on s’accroche. Il nous a manqué un brin de lucidité dans la finition. Sur l’ensemble de la saison, on rate un match, le plus important. On le paie au prix fort. Il faudra retenir la leçon pour la saison prochaine. »

Appuyé sur ses béquilles, Alain Jamain, victime d’une rupture du tendon d’Achille la veille, tenait le même discours. « On a montré notre vrai visage. On rend une belle copie, je suis fier de nos troupes. Il ne manque pas grand chose. C’est positif et encouragant pour l’avenir. Ce groupe va grandir. »

Même s’il ressentait une énorme frustration, l’expérimenté Thomas Soulié livrait une analyse lucide. « Sur notre saison, on méritait d’aller plus loin. C’est rageant. Cependant, après la déception du match aller (NDLR : défaite 39-15), où nous avons connu un énorme trou d’air, j’ai envie de dire que nous ne méritions pas de passer. Une équipe ne se bâtit pas d’un coup de baguette magique, on a changé de staff, beaucoup de joueurs sont arrivés. Un groupe se construit sur la durée. Nous avons de solides fondations. A nous de bosser et de ne pas avoir la mémoire courte. Cette saison, nous avons un peu triché deux ou trois fois. En tirant au flanc et en ne venant pas à l’entraînement…. Si on veut grandir, il faut gommer de telles attitudes. »

Ce groupe est jeune. L’avenir lui appartient, à condition de retenir la leçon. Et de faire le job à… l’aller, et pas uniquement au retour.

BERTRAND BOURGEAULT

Pierre Le Baut débloque enfin le compteur essai de l’UST sous l’oeil d’Alexis Dupuy (Photo Philippe Maître)

TOURS – ARAMITS : 17-6 (3-6). Arbitre Anthony Destan (Ile de France).

Tours : deux essais de Le Baut (60e) et Techer (62e). Une pénalité (3e) et deux transformations de Lemaître.

Aramits : deux pénalités (7e, 26e) d’Arostéguy.

Carton blanc. Aramits : Bonne (31e). Jaune. Tours : Raguin (26e), D. Boutet (80e). Aramits : Bernues (14e).

Evolution du score : 3-0, 3-3, 3-6, mi-temps, 10-6, 17-6.

Tours. Lebrault – Courty (Techer, 48e), Bénard, Balmens (Le Baut, 69e), Labergère (Le Bodo, 79e) – (o) Lemaître (Penglaou, 66e), (m) Dupuy – Raguin, M. Boutet (Soulié, 49e), D. Boutet – Taylor, Fabien – Le Bodo (Chouteau, 56e), Gomez Novaro (Guilbaud, 62e), Bernabé (De Lauzon, 46e).