« Il faudra être plus consistant dans la gestion »


Venu en voisin de Lourdes, Stéphan Garros, l’ancien demi d’ouverture de l’UST, a été séduit par la prestation d’ensemble des Tourangeaux. Après le septième succès de nos « orange et bleu » à Bazas (22-20), « Monsieur Drop » jette un œil toujours aussi critique et avisé sur son club de coeur.

Même s’il a été formé au FC Lourdais, où son père a joué de nombreuses années, puis évolué à Lannemezan, Stephan Garros a toujours gardé un excellent souvenir de Tours. Débarqué en Touraine, en 1993, Garros y demeura six ans. Avec le regretté Howard Hinton, il constituait une redoutable charnière, que les anciens n’ont pas oublié, avant de devenir entraîneur aux côtés de Robert Bernos et de décrocher le titre de 1997. « C’est toujours avec un énorme plaisir que je revois mes amis tourangeaux, confesse le Bigourdan. Et de voir que l’UST se porte plutôt bien me ravit. »

Sur le match de Bazas, Garros admet « avoir été agréablement surpris par l’entame tourangelle, tant offensivement que défensivement. On sent une machine bien huilée. Le staff a mis en place un jeu structuré et bien élaboré. C’est plaisant et attractif à voir. Ils ont mis la main sur le match. Avec notamment une bonne troisième ligne. » Au tableau d’affichage, cette nette domination se traduisait par trois essais rapides de Dimassi (19e), Techer (26e) et Labergère (34e). Totalement hors du coup, Bazas n’existait pas. Tours, qui virait largement en tête (22-6), à la pause, avec déjà le bonus offensif en poche. L’UST récitait son rugby et semblait partie pour une promenade de santé….

Changement de décor dès la reprise. Tours, après avoir maîtrisé la situation, allait montrer un tout autre visage en deuxième mi-temps. « Pour l’anecdote, raconte Garros, je livrerais que les dirigeants bazadais, lors du repas d’avant match auquel j’étais convié, m’avaient prévenu. Surtout, ne dis pas à tes amis tourangeaux, que le terrain est en pente et qu’il vaut mieux avoir la descente en seconde période… »

Est-ce la seule explication à la panne brutale de lumière de l’UST ? Sûrement pas. « La soufflante poussée par les coachs dans le vestiaire a dû peser, estime Garros. Ce petit club a une histoire. Certes, ils sont promus, mais ils ont de vraies valeurs. Après avoir été inexistants, ils ont montré leur force de caractère. Il fallait s’attendre à une réaction. Tours, privé de ballons, était réduit à défendre. Souvent, en pareille situation, l’équipe, sur le reculoir, est pénalisée. C’est ce qui est arrivée. Dur dans ces conditions de siffler celle qui joue. »

Et là, dans l’oeil du cyclone, l’UST a été sévèrement sanctionnée. Trop, diront certains. Après le carton de Labergère, l’arbitre sortait trois autres biscottes à Bernabé, Eloshvili et Sicot. En jouant même à 13 contre 15, nos « orange et bleu » ont eu le mérite de ne pas sombrer, préservant sur le fil un succès étriqué (22-20), qui ne reflète absolument pas la physionomie de la rencontre.

«Il n’y a pas eu de maîtrise dans le jeu côté tourangeau pour calmer le réveil de Bazas, déplore Garros. Notamment au niveau de la charnière. De même, Bazas était plus costaud devant, j’ai trouvé Tours un peu faible en mêlée. Je vois beaucoup de matches de Fédérale 2 dans le coin, pour passer un palier, il faudra être plus consistant devant et dans la gestion plus que dans l’organisation du jeu. Au niveau du cinq de devant et de l’engagement physique, il va falloir être plus virulent, plus agressif. Selon moi, pour l’avenir, c’est l’axe de travail essentiel. L’équipe est tournée vers le jeu, c’est évident, mais, parfois, il faut aller à la guerre. Etre présent en mêlée, précis en touche et gratter des ballons dans les rucks. »

BERTRAND BOURGEAULT

BAZAS – TOURS : 20-22 (6-22). Arbitre : Damien Defendi (Nouvelle Aquitaine).

Tours : trois essais de Dimassi (19e), Techer (26e) et Labergère (34e). Une pénalité (4e) et deux transformations (26e, 34) de Lemaître.

Bazas: deux essais de Dalbin (67e) et Saige (80e). Deux pénalités (14e, 24e) de Benaud. Deux transformations de Benaud (67e) et Lanneluc (80e).

Carton jaune. Tours : Bernabé (63e). Tours : Labergère (38e), Eloshvili (64e) et Sicot (71e).

Evolution du score : 0-3, 3-3, 3-8, 6-8, 6-15, 6-22, mi-temps,13-22, 20-22.

Tours. Lebrault (cap) – Saudau, Parena (Dupuy, 59e), Bénard, Techer – (o) Lemaître (L. Penglaou, 59e), (m) Labergère – Pinto De Silva, Soulié, Dimassi (Raguin, 43e) – Matamoros, Scicluna (Taylor, 52e) – Eloshvili (Bernabé, 49e), Guilbaud (Gomez Novaro, 49e), Imbola (Sicot, 42e).

LE POINT

Neuvième journée

Poitiers – Mérignac 11-29

Trignac – Surgères 22-21

Lormont – Gujan 25-29

Bazas – Tours 20-22

Castillon – La Roche 14-6

Rochefort – Casteljaloux 27-20

 

Classement. 1. Tours 35 pts ; 2. Rochefort 30 ; 3. Gujan 27 ; 4. Mérignac 26 ; 5. Casteljaloux 24 ; 6. Lormont 22 ; 7. Castillon 21 ; 8. Bazas 18 ; 9. Surgères 17 ; 10. Poitiers 14 ; 11. La Roche 13 ; 12 . Trignac 7 (Tours, La Roche 9 matches, tous les autres 8).

Prochaine journée (10 décembre) : Mérignac – Trignac, Casteljaloux – Surgères, Gujan Mestras – Poitiers, Tours – Lormont, La Roche sur Yon – Bazas et Rochefort – Castillon.