Dubarry : « J’ai l’impression de boucler la boucle »

Après plus de six mois d’interruption, le rugby reprend (enfin) ses droits dimanche à Tonnellé avec un alléchant UST – Châteauroux. Un derby particulier pour Thibault Dubarry, la recrue phare du club. Seize ans après avoir évolué en Crabos, ce solide gaillard (1,98m, 106 kg) retrouve un environnement qu’il a bien connu. Impressions.

Arrivé voici maintenant près de trois semaines, en provenance du Pays Basque, en compagnie de Carole et d’Olivia, sa femme et sa petite fille, Thibault prend lentement ses marques. On le sent diablement heureux de revenir en Touraine. « C’est génial, avoue-t-il. Je suis comblé et très content de revoir des têtes connues. Cela fait du bien. Il me faut simplement prendre mes marques pour concilier ma vie professionnelle, sportive et familiale. »

Désireux de s’investir à fond dans sa formation à l’institution Notre Dame La Riche, afin de pouvoir décrocher son brevet pro et de devenir professeur d’éducation physique (EPS), Dubarry connait un emploi du temps hyper chargé. « Deux jours à l’école, trois sur le terrain, cela me convient à merveille », avoue-t-il.

A quelques heures de revenir sur une pelouse, qu’il a bien connue, après avoir débarqué de Chartres pour jouer à l’UST et à Touraine Plus, deux sentiments prédominent. « Un immense bonheur, mais aussi beaucoup d’émotion », confesse l’ancien joueur de Brive, Biarritz et du Racing. Ce passage à Tours, j’en garde un excellent souvenir. C’était le temps des copains. » En Crabos, avec les Dioton, Barré, Chaudun, Pluviaud notamment, il avait affronté et épinglé les Agen, Bordeaux, Montauban et Toulouse. « De telles confrontations nous ont fait progresser » reconnait-il. Ce fut une merveilleuse rampe de lancement, à vrai dire, avant d’évoluer onze ans parmi l’élite du rugby hexagonal, couronnés par le titre de champion de France, en 2016, avec le Racing 92.

A 32 ans, après avoir connu le très haut niveau, Dubarry a décidé de venir « filer un coup de main » à l’UST, un club qu’il aime profondément. Resté neuf mois sans jouer, il s’apprête à remettre le bleu de chauffe aux côtés de ses amis Rougebec, Soulié et Biet. Toutefois, il n’a pas oublié sa dernière sortie à Anglet, en Fédérale 1, le 22 décembre dernier, contre Bergerac. Triste souvenir. « J’ai pris un mauvais coup d’un type qui aurait dû être radié à vie, s’insurge-t-il. Comme il n’y avait aucune vidéo, il n’y a eu aucune sanction. » Meurtri dans sa chair, Dubarry, malgré la souffrance, avait tenu à remonter sur Tours pour les fêtes. Son réveillon de Noël, il le passera à l’hôpital Bretonneau. Pour une délicate intervention. Depuis, il a tourné la page et s’est projeté sur son avenir à Tours. « J’ai l’impression de boucler la boucle, concède Dubarry. Juste un peu plus tôt que prévu. »

Affronter Châteauroux et ses deux champions du monde Ricky Januarie, le Springbok et Sisa Koyamaibole, le Fidjien, le ramène quelques années en arrière. « C’était la belle époque. Nos chemins se sont souvent croisés, témoigne Dubarry. Ce ne sont pas des mecs violents. Comme moi, ils sont là pour aider leur club et amener leur expérience. » La présence de ces trois joueurs prestigieux sur le pré donne encore plus de relief à ce derby. Franck Cohen est le premier à se réjouir de la venue de Dubarry.

« C’est une vraie valeur ajoutée, se félicite l’entraîneur de l’UST. On sent qu’il prend son rôle très à cœur. Il n’hésite pas à donner de la voix, voire même à gronder parfois. Dans ses attitudes et ses déplacements, c’est un exemple. Il est notre véritable relais sur le terrain. Il rassure, recadre et paie de sa personne. C’est une immense joie d’avoir un garçon aussi charmant, souriant et intelligent au sein de notre effectif », jubile le duo Cohen – Velez. Avec son passé et sa carte de visite, on aurait pu imaginer que Dubarry hérite du capitanat. « La question ne s’est même pas posée, explique Cohen en toute sérénité. Avec « Choco » (Velez), nous étions très satisfaits de Thomas (Rougebec) comme capitaine. Comme il avait envie de poursuivre, pour nous c’était une évidence qu’il continue.»

Cela n’empêchera pas Dubarry de tenir un rôle prépondérant dans l’équipe. Dans l’histoire, l’UST en sort gagnante. Avec ces deux guerriers de premier ordre, elle dispose de deux éléments de très grande qualité. Avec pour ambition en fin de saison de monter en Fédérale 2.

BERTRAND BOURGEAULT

TOURS – CHÂTEAUROUX, dimanche 15 heures à Tonnellé. Arbitre François Oms (Ligue de Normandie).

Tours. 15. Lebrault – 14. Etamé, 13. Balmens, 12. Barre, 11. Techer – (o) 10. Carp, (m) 9. Méry – 7. Guillemet, 8. Soulié, 6. Biet – 5. Diarra, 4. Dubarry – 3. Ribbes, 2 . Gabory, 1. Rougebec (cap). Remplaçants : 16. Poisson, 17. Grelle, 18. Breil, 19. Raguin, 20. Giffard, 21. Pionneau, 22. Lacroix. Entraîneurs : Cohen et Velez.

En lever de rideau, à 13h30, la réserve de l’UST alignera: 15. Laboudigue – 14. Perchais, 13. Sancho, 12. Guerche, 11. Foyang – (o) 10. Ruiz, (m) 9. Blanchard – 7. Scicluna, 8. Lépine, 6. Kellogg – 5. Taylor, 4. Guyou – 3. Morisseau, 2. Attencia, 1. Chartrin. Remplaçants : 16. Reid, 17. Berthault, 18. Duval, 19. Monnereau, 20. Caille, 21. Manteau, 22. Al Kassar, 23. Lavergne. Entraîneurs : Courtille et Sassi.

Thomas Balmens est l’heureux papa depuis vendredi d’une petite fille. Cyrielle, la maman, se porte bien. Félicitations aux parents et tous nos vœux de bonheur à Lilly.

> LE POINT

Première journée. Samedi: Chinon – Joué 23-12. Dimanche 15 heures : Issoudun – Montluçon, Tours – Châteauroux, Pithiviers – Auxerre, La Châtre – Blois, Sancerre – Guéret. Prochaine journée (20 septembre) : Montluçon – Tours, Châteauroux – Pithiviers, Auxerre – La Châtre, Blois – Chinon, Joué – Sancerre, Issoudun – Guéret.-