Déjà un derby XXL !

UST – Châteauroux dimanche à Tonnellé. On ne pouvait pas rêver d’une affiche plus somptueuse pour ouvrir le championnat de France de Fédérale 3. Cette confrontation opposera, en effet, deux des poids lourds de la poule 14. Deux équipes bâties pour jouer les premiers rôles et viser, en fin de saison, la montée en Fédérale 2.

Premier adversaire des Tourangeaux de Franck Cohen et Sébastien Velez, le R.A.C.C. s’est livré à un recrutement haut de gamme. Après s’être offert, l’an dernier, le demi de mêlée Springbok Ricky Januarie, le Rugby Athlétique Club Castelroussin a enrôlé le Fidjien Sisa Koyamaibole. Champion du monde à 7 avec les Fidji, en 2001, ce surpuissant numéro 8 (1,92m, 140 kg) possède un CV impressionnant. Fort de 48 sélections, il a disputé trois Coupes du Monde (2003, 2007, 2011). En France, il a porté les couleurs de Brive entre 2013 et 2018, après avoir joué à Lyon et à Bordeaux-Bègles. Il évoluait ces deux dernières saisons en Fédérale 1 à Bergerac. Avec ses 116 matches au compteur en Top 14, Koyamaibole (48 sélections) apportera au R.A.C.C sa solide expérience. Mais pour quelles raisons, cette star est-elle venue effectuer un dernier tour de piste dans le Berry ?

En fait, c’est l’entraîneur William Donnart, de retour au club, après un passage à la Châtre, qui est à l’origine de ce joli coup de filet. Il l’avait repéré lors du tournoi Paris Seven et s’était promis un jour de l’entraîner. Grâce à un ami commun, l’affaire a pu se réaliser. Marié et père de quatre enfants, Sisa se réjouit de sa venue à Châteauroux.

« Pour que mes enfants puissent progresser à l’école, avoue le Fidjien, je voulais me fixer quelque part. J’espère rester longtemps ici. » Désireux d’apprendre un métier, Koyamaibole a commencé début septembre à travailler dans l’aménagement paysager. Cet emploi lui servira pour l’avenir et sa petite exploitation agricole qu’il possède aux Fidji.

A Châteauroux, Koyamaibole retrouvera une autre légende du rugby mondial en la personne de Ricky Januarie, champion du monde avec l’Afrique du sud en 2007, avec qui il a joué à Lyon en 2011-2012. Cette association 8-9 risque de causer bien des dégâts dans les défenses adverses. On souhaite bien du courage à ceux qui voudront leur barrer la route. Avec son cou de taureau, ses épaules de déménageur et ses mollets épais comme des troncs d’arbre, Koyamaibole sera l’attraction du jour dimanche à Tonnellé.

Pour tenir la route, l’UST, de son côté, n’est pas restée inactive sur le marché des transferts. Le cru 2020-2021 s’annonce prometteur. En tête de gondole, on retrouve Thibault Dubarry (1,98m, 106 kg). Sacré champion de France en 2016 avec le Racing 92, ce solide deuxième ou troisième ligne amènera sa puissance, son métier et son vécu de joueur de haut niveau, après avoir opéré onze ans parmi l’élite à Brive, Biarritz puis au Racing. A 32 ans, il revient en Touraine « pour filer un coup de main », retrouver ses potes et aider l’UST à remonter dans la hiérarchie nationale. On note également les arrivées du centre Barré, des ouvreurs Penglaou et et Carp, de l’ailier Techer, du pilier Reid et du talonneur Poisson. Niveau départ, on enregistre ceux de Denormandie et l’arrêt de Girardeau. En revanche, l’ailier Perchais, annoncé sur le départ, a fait marche arrière. C’est une bonne nouvelle.

Ainsi constitué, l’effectif tourangeau a fière allure. Toutefois, après cette longue interruption, de multiples questions se posent, d’autant que les deux équipes, en raison d’un cas de chaque côté de Covid-19, n’ont pu disputer la moindre rencontre amicale de préparation. On aura un premier élément de réponse, dimanche soir, sur la valeur des deux voisins.

BERTRAND BOURGEAULT

> Tout ce qu’il faut savoir

Les mouvements

Arrivées : Aufrère (Papeete, Tahiti), Barré (Surgères), Carp (Le Creusot), Dubarry (Anglet), Laboudigue (Lille), Morisseau (Blois), Poisson (Nevers), Penglaou (Joué les Tours), Reid (Lanester), Techer (Chinon), Malpel, Sancho, Sassi (montent des juniors).

Départs : Barthélémy (études?), Chevereau (Saint Pierre), Denormandie (Saint Médard), Donneau (Joué les Tours), Girardeau (arrêt), Giraud (arrêt), Guérineau (Joué les Tours), B. Ledoux (raison professionnelle), Morange (?), Royer (arrêt), Tirmarche (Saint Pierre).

Effectif

Arrière. Foyang, Laboudigue, Lebrault.

Ailier : Etamé, Labergère, Lacroix, Lavergne, Perchais, Sassi, Techer.

Centre : Aufrère, Balmens, Barré, Bonnefoy, Madic, Mouapi, Pionneau, Sancho.

Demi d’ouverture : Carp, R. Ledoux, Penglaou, Rivière, Ruiz. Demi de mêlée : Blanchard, Giffard, Méry.

Troisième ligne : Biet, Breil, Guillemet, Kellogg, Lépine, Naud, Raguin, Soulié.

Deuxième ligne : Diarra, Dubarry, Guyou, Scicluna, Taylor.

Première ligne. Pilier : Grelle, Ksoureli, Malpel, Morisseau, Ribbes, Rougebec, Reid, Thibault.

Talonneur : Chartrin, Gabory, Poisson, Ravilly, E. Sebillet.

Blessés longue durée: Bonnefoy et R. Ledoux (retour espéré en février).

Entraîneurs : Franck Cohen, Sébastien Velez, Christophe Courtillé, Pascal Sassi.

Préparateur physique : Thomas Soulié.

Douze recrues (arrivées ou retours) étaient présentes lors de l’opposition du jeudi 3 septembre à Tonnellé. On reconnaît au premier rang (de g. à dr.) Carp, Al Kassar, Barré, Sassi et Malpel. Debout : Hainault, Poisson, Laboudigue, Sancho, Reid, Techer et Dubarry. Manquent Penglaou, blessé, ainsi que Morisseau et Aufrère, absents. (Photo Stéphanie Galland)