Avant de retrouver Chinon pour un derby toujours aussi attendu, l’UST a vécu une semaine mouvementée et morose, en raison notamment d’un contexte sanitaire de plus en plus compliqué. Avant le couvre feu, dans les deux camps, on a tenu à jouer à tout prix. Alors profitons-en et place au jeu.
Un retour aux sources. Alors qu’une sérieuse menace plane sur la poursuite des compétitions amateurs, le discours de Franck Cohen, l’entraîneur de l’UST, ne laisse planer aucun doute. « Nous devons nous adapter et faire fi de tout l’environnement, prévient-il. Ce week-end, nous avons le droit de jouer. Derrière, je ne sais pas s’il y en aura d’autres, alors savourons et prenons du plaisir. Les vestiaires seront fermés, nous n’aurons pas la possibilité de nous doucher. Tant pis, il faudra savoir passer outre. Cette partie se disputera dans des conditions particulières. Cela va nous permettre de revenir aux sources, au rugby d’antan, à celui de notre enfance, l’époque où nous nous déshabillons en tribune. Tu te prépares à l’ancienne, en cinq minutes et tu rentres sur le pré. Tout juste le temps de mettre la vaseline et le bandeau. Pour couronner le tout, nous n’aurons même pas droit à la … douche. Qu’importe depuis le début de la saison, nous sommes habitués à remonter sales dans la voiture. Tout cela nous ôtera peut-être la pression toujours importante lors d’un derby. »
Sans Techer, ni Dubarry. Semaine mouvementée, disions-nous plus haut en introduction. Cohen et Velez, les deux entraîneurs, se seraient bien passés d’enregistrer deux forfaits supplémentaires. Lors de l’entraînement de mercredi, Techer (entorse du ligament interne du genou), était le premier à rester au tapis. Le lendemain à l’échauffement, c’était au tour de Thibault Dubarry de renoncer suite à une déchirure aux ischios jambiers. La vitesse du premier et l’expérience du second constitueront un handicap de taille pour les Tourangeaux.
« Devant, déplore Cohen, nous risquons de manquer un peu de densité. Il va falloir être capables de mettre de la vitesse et d’emmener les ballons vers les extérieurs. Chose que nous n’étions pas parvenus à faire lors de notre dernière confrontation (NDLR : défaite 20-18 le 29 février). Nous étions venus nous empêtrer entre la conquête et le centre du terrain. Si nous tombons dans leur jeu, nous connaîtrons des problèmes car ils sont solides. »
Pour prolonger sa série de cinq succès consécutifs et rester invaincu, Tours misera aussi sur son buteur Edouard Carp. « C’est un atout de taille, souligne Cohen. Cette fois, la donne sera différente. Si nous les mettons sous pression et les poussons à la faute, nous serons en mesure de marquer des points au pied. Cela change la vie. »
Tout a été mis en œuvre. Ordres et contre-ordres. Ces derniers jours ont été pénibles et épuisants pour les dirigeants de l’UST. Pour que ce derby puisse avoir lieu dans les meilleures conditions possibles, chacun a fait le maximum. Malgré tout, ce ne sera pas la panacée. Mesures sanitaires obligent. Il n’y aura ni bar, ni restauration comme à l’accoutumée. Un plateau repas sera servi aux arbitres dans la salle panoramique. Une formule avec un package « drive » sera proposée aux partenaires.
Afin de respecter scrupuleusement les consignes préfectorales, les vestiaires resteront fermés. Les joueurs pourront toutefois mettre leurs affaires personnelles à l’abri sous des barnums, livrés vendredi par les employés municipaux et montés dimanche matin par les bénévoles.
Le couvre feu … sans doute le coup fatal. Ce match contre Chinon sera-t-il le dernier pour l’UST, avant une longue interruption ? Cela est fort probable. Désireux de maintenir l’activité rugby, Bernard Laporte s’est, néanmoins, démené comme un beau diable ces derniers jours. Le président de la F.F.R s’est fendu d’une lettre de trois pages auprès du Premier Ministre, qu’il espère rencontrer, ainsi que de la Ministre des Sports pour leur demander d’harmoniser les règles, notamment sur l’ouverture des vestiaires. « Nos clubs sont excédés, ils sont à bout », déplore Laporte. Une décision devrait être prise rapidement, sans doute mardi prochain. La saison pourrait être arrêtée jusqu’au 15 janvier en espérant que la situation puisse s’améliorer d’ici là, et les phases finales supprimées.
« Tout arrêter serait, à mes yeux la solution la plus sage, estime, pour sa part, Franck Cohen. Ce serait plus facile à gérer pour nous. » Mais auparavant, l’UST n’a qu’une idée en tête : jouer et gagner face à Chinon. Avant d’évacuer Tonnellé, où tout le monde devra être parti dimanche pour 20 h.
BERTRAND BOURGEAULT
TOURS – CHINON, dimanche 15h au stade Tonnellé. Arbitre Julian Jacquemin (Ligue Ile de France).
Tours. 15. Ruiz – 14. Labergère, 13. Balmens, 12 . Barré, 11. Etamé – (o) 10. Carp, (m) 9. Giffard – 7. Breil, 8. Soulié, 6. Biet – 5. Kellogg, 4. Taylor – 3. Grelle, 2. Gabory, 1. Rougebec (cap). Remplaçants : 16. Attencia, 17. Ribbes, 18. Hardouineau, 19. Raguin, 20. Méry, 21. Pionneau, 22. Penglaou. Entraîneurs : Cohen et Velez.
Sixième journée (dimanche 15 heures) : Montluçon – Sancerre, Châteauroux – Guéret, Auxerre – Joué, Issoudun – Blois, Tours – Chinon, Pithiviers – La Châtre.
Classement. 1. Tours 22 pts ; 2. Blois 18 ; 3. Châteauroux 15 ; 4. Issoudun 14 ; 5. Auxerre 12 ; 6. Sancerre, Guéret 10 ; 8. Montluçon, Chinon 9 ; 10. La Châtre, Pithiviers 5 ; 12. Joué 4. (Montluçon deux matches en moins, Chinon et la Châtre un).
La réserve de l’UST jouera à 13h 30 dans la composition suivante : 15. Caillé – 14. Masi, 13. Thuret, 12. Madic, 11. Al Kassar – (o) 10. Guerche (cap), (m) 9. Blanchard – 7. Berthault, 8. Naud, 6. Ronceret – 5. Monnereau, 4. Duval – 3. Morisseau, 2. Ravilly, 1. Chartrin. Remplaçants : 16. Malpel, 17. Bonard, 18. Fabien, 19. Guyou, 20. Foyang, 21. Lacroix, 22. Perchais. Entraîneurs : Courtillé et Sassi.
