Carp : la bonne pêche de l’UST

Après avoir fait signer un ancien champion de France avec Thibault Dubarry, l’UST réalise un second joli coup, en enrôlant, cette fois, un international roumain U20 en la personne d’Edouard Carp, ancien demi d’ouverture du Creusot (Fédérale 2). Certes, cette nouvelle recrue n’est capée qu’en moins de 20 ans, mais, tout de même, c’est déjà une référence. Ce joueur (21 ans, 1,75m, 78 kg) semble prometteur. Découverte.

Sa venue en Touraine relève un peu du hasard. Explications. En fait, c’est Grégory Turisini, l’entraîneur du Creusot, qui a vu sur les réseaux sociaux que l’UST cherchait un buteur. Comme il est ami avec Franck Cohen pour l’avoir côtoyé en sélection cadets de Bourgogne, il l’a aussitôt appelé. Voilà comment l’affaire s’est enclenchée. Les relations de Cohen ont bien fait les choses, puisque la priorité de Carp était de trouver un club susceptible de lui fournir un emploi BPJEPS. Et comme Tours répondait à ce critère, Cohen a contacté Carp et le joueur est venu, jeudi dernier, sur Tours pour finaliser l’opération.

Hébergé à l’Hotel du Faisan à Saint Avertin chez l’ami Bourgueil, Carp a d’abord été accueilli par Thierry Neveu et Hugues Sollin, respectivement responsable de la commission sportive et secrétaire du club. Il a ensuite subi des tests de contrôle chez Thomas Soulié, directeur de la salle de gym, Melting Forme, avant de passer à l’entraînement faire la connaissance de ses futurs partenaires et de Franck Cohen, l’entraîneur. Une tendinite sous le pied droit l’a empêché de montrer ses talents de buteur. La découverte de son nouveau club l’a ensuite conduit à Tonnellé, où il a partagé le dîner avec le Président Benoît Sebillet. Thomas Balmens, Paul Lebrault, Paul Girardeau et Thomas Soulié étaient également présents.

« J’avais des contacts avec Mazamet (Fédérale 1) et Montélimar (Fédérale 2), raconte Carp, mais ma priorité était de pouvoir poursuivre mes études. » Or, l’UST était le seul club, qui lui proposait ce qu’il recherchait. Titulaire d’un Bac pro de technicien du froid et du conditionnement de l’air, Carp avait besoin d’un emploi BPJEPS pour préparer son brevet pro. Du coup, Edouard sera en formation deux jours par semaine à Orléans. Le reste du temps, il sera apprenti salarié au club, où il s’occupera de l’école de rugby, de l’opération Drop quartier avec des interventions dans les écoles primaires.

Sa passion du rugby lui vient de son père Panaït, demi d’ouverture du club roumain de Grivita Rosie à Bucarest. Ce dernier a même été international à quatre reprises à la fin des années 90. Avec Helena, sa mère, le couple arrive en France en 1992. Carp senior jouera à Evreux en deuxième division, avant d’atterrir à Roanne (Loire). C’est là qu’Edouard voit le jour le 4 janvier 1999. « Bon sang ne saurait mentir ». Très jeune, son père l’inscrit à l’école de rugby à Roanne. Il y restera jusqu’à sa première saison seniors. L’année suivante, il émigre à Andrézieux-Bouthéon (Fed. 3). C’est là, en 2019, qu’il sera sélectionné dans l’équipe de Roumanie des U20 pour le tournoi de Coïmbra au Portugal. Il affrontera l’Espagne, les Pays Bas et la France. Sur sa lancée, Carp décide de viser plus haut et signe au Creusot en Fédérale 2.

Après avoir débuté à l’arrière contre Dôle et à Meaux, il évoluera à l’ouverture, son poste de prédilection, à Orsay. « La suite de la saison me sera moins favorable, déplore-t-il. Quand j’ai muté, je ne savais pas qu’un autre ouvreur, venu du niveau supérieur, venait également. Si je l’avais su, je n’aurais jamais signé. » Barré par Kevin Catinot, un dix expérimenté passé par Chalon, Saint Nazaire, Rumilly en Fédérale 1 et, surtout, Oyonnax en Pro D2, Carp a basculé en réserve, sans jamais démériter. Du coup, il cherche un autre club, qui sera l’UST.

« Le style de jeu de Tours, basé sur la rapidité, me convient bien. Ce club a l’ambition de monter. J’espère être à la hauteur et qu’avec mon jeu au pied, je saurai être l’homme de la situation. » Emule d’Owen Farrell, l’ouvreur du XV d’Angleterre, Edouard Carp arrivera fin juillet en Touraine. On a hâte de le découvrir.

BERTRAND BOURGEAULT