Baker et Joubert, les pionniers

La venue de Lynch a, bien évidemment, ravivé de glorieux souvenirs chez les anciens de l’UST. A commencer par Jean Claude Morice, entraîneur lors de la saison 86/87 avec Alain Guérad et Reynald Boissavy, la mémoire vivante du club. Ils n’ont pas oublié que c’est justement le demi de mêlée néo-zélandais, Steve Baker, à l’origine de l’arrivée de Lynch, et le centre sud africain, Swiss Joubert, qui ont été les deux premiers étrangers à porter le maillot « orange et bleu ».

« Leurs venues ont tout changé, se remémore Bobby. C’est à grâce à eux, que nous sommes parvenus, par la suite, à gravir les échelons. Ils ont débarqué à Tours par l’entremise de Daniel Coumeigt, dirigeant à l’époque, aux côtés de Bernard Coutant, le président. Dans cette période faste, avoue Morice avec un brin de nostalgie, nous pouvions compter sur un public fidèle de 5.000 spectateurs environ. Je me souviens d’un jour où la pelouse de Tonnellé était gelée. Avec Steve Baker, qui était un fou de l’entraînement, j’avais emmené les joueurs pour un footing jusqu’à Saint-Genouph. » Autre temps, autres mœurs. Cette année-là, l’UST évoluait en Deuxième Division dans une poule parisienne en compagnie notamment de Clamart, du Métro, de l’ACBB et de Poissy. Au sein de l’équipe figuraient Faure à l’arrière, tout comme le trio Ensergueix-Lavollée-Lebrault en troisième ligne. Baker opérait à la charnière avec Dubois et Baker au centre avec Philippe Lafond. Boissavy se souvient d’une anecdote, qui prouve bien que Baker avait le culte de la gagne. « Steve n’admettait pas de perdre, raconte-t-il. Après deux journées, nous étions invaincus et on perd à Clamart. Dans le bus du retour, Didier Chassemont s’est mis à plaisanter. Baker n’a pas du tout apprécié et lui a mis un soufflon mémorable. »

Après ces deux pionniers, en 1988, est arrivé Howard Hinton, sans aucun doute le plus grand et le plus aimé de tous. Le célèbre Howie, resté présent à jamais dans le cœur de tous ceux qui l’ont connu. Jean Jacques Zander s’est ensuite chargé de recruter Kari Taper, le 3e ligne suédois. On citera encore deux solides deuxièmes lignes, qui ont fait aussi les beaux jours de l’UST avec Tom Coughlan (NZ) et Ronald White (Afs).

Par la suite, après une période plus calme au niveau des recrues, la liste s’est terriblement allongée après les années 2000. En fouillant dans les archives, nous avons relevé les noms des frères Bruno et Roland Vusek (Roumanie), de Koroi (Fidji), d’Urjukashvili et Zybrybadze (Georgie), Truelove, Raleigh (Angleterre), Kefu (Australie), Tian (Côte d’Ivoire), Aguirre (Uruguay), Lozada (Argentine), Penalva (Portugal), Moala (Tonga), Taele (Samoa), Ayekou (Côte d’Ivoire), Ungereanu et Harnagea (Roumanie), sans oublier l’excellent ouvreur All Black venu de Biarritz, Frano Botica, père de Ben, actuel numéro 10 de Bordeaux-Bègles.

BERTRAND BOURGEAULT