Mardi dernier, 28 juillet, à la Chambrerie, Christophe Courtillé et Pascal Sassi ont dirigé la reprise d’entraînement de l’US Tours. Néanmoins, à 47 jours de l’ouverture du championnat, prévu normalement le 13 septembre à Tonnellé avec la venue de Châteauroux, le flou artistique est de rigueur.
Quarante quatre joueurs présents le mardi, en comptant Charles Taylor, venu en spectateur, car il finit de soigner une pubalgie tenace. Trente cinq le lendemain à Tonnellé, puis trente et un le jeudi de nouveau à la Chambrerie. Des chiffres encourageants, qui donnaient le sourire à tout le staff, à commencer par Thierry Neveu, responsable de la commission sportive. « Pour une reprise fin juillet, ce n’est pas mal du tout, se réjouissait l’ancien talonneur, cela montre que l’envie est bien présent après une saison tronquée par le Covid. »
Parmi les présents, on notait quatre nouveaux venus à savoir Edouard Carp, l’ouvreur du Creusot, Teddy Techer, l’ailier de Chinon, Alexi Laboudigue, passé par Touraine Plus et, de retour, après des études à Lille et Caomhan Reid, le pilier de Lanester. Pendant 80 minutes, tous ont sué à grosses gouttes sous les ordres de Christophe Courtillé et Pascal Sassi, les deux entraîneurs, qui dirigeaient la manœuvre en compagnie de Thomas Soulié, le préparateur physique.
Comme il est de coutume à cette époque de la saison, l’accent était mis sur le physique. « Cela me rappelle de mauvais souvenirs, commentait Courtillé. Avec les gros, de mon temps, nous n’aimions pas trop cette période de reprise, où il faut s’employer pour éliminer les kilos superflus. Je me réjouis de voir que les garçons sont appliqués et volontaires, on sent qu’ils ont faim. Certes, nous ne maîtrisons pas tous les paramètres, mais, sur le plan physique, je suis sûr qu’ils seront prêts. » Dans une dizaine de jours, après avoir bossé le foncier, le groupe entrera dans le vif du sujet et rejouera au rugby.
Velez, le grand absent. Normalement, en l’absence de Franck Cohen, qui sera de retour ce mardi, Sébastien Velez devait assurer la reprise d’entraînement. Malheureusement, un contretemps fâcheux l’en a privé. Après être descendu se ressourcer dans le Béarn et dans les Landes à Hossegor, « Choco », à son retour à Poitiers, a dû se faire opérer en urgence, sous anesthésie générale, d’un décollement de la rétine. « Me voilà arrêté pour un mois, déplore l’entraîneur adjoint. Je dois rester allongé avec interdiction de conduire. »
Girardeau renonce. Pièce maîtresse du cinq de devant, le deuxième ligne Paul Girardeau, après avoir donné son accord pour poursuivre, est finalement revenu sur sa décision. A bientôt 29 ans, il a préféré prendre du recul et privilégier sa vie familiale. « C’est toujours embêtant, à cette époque, de perdre un joueur qui tenait une place importante dans le groupe, déplore Velez. Paul avait effectué une belle saison. Il nous avait donné son accord. Nous comptions sur lui, il va falloir faire sans. Chacun a sa vie, nous respectons son choix. Avec Franck (Cohen), nous réfléchissons actuellement pour savoir comment nous allons gérer ce problème. Il reste encore des joueurs sans club. Nous ne sommes pas dans une recherche active, souligne Choco, mais nous restons à l’écoute. Si de bonnes occasions se présentent, nous y regarderons de plus près. »
Dubarry approche. Au fil des semaines, l’effectif devrait prendre de l’épaisseur. Le centre poitevin Quentin Barré est espéré cette semaine. Penglaou, Poisson et Morisseau ne devraient pas tarder. Quant à Thibault Dubarry, il profite de ses derniers moments de vacances au Pays Basque. Son déménagement est prévu autour du 21 août. Velez a profité de son séjour dans le Sud Ouest pour le rencontrer et passer un moment avec lui.
Encore beaucoup de zones d’ombre. Même si certains dirigeants prendront des vacances lors de ce mois, tout le monde réfléchit et s’efforce d’envisager toutes les solutions à mettre en place d’ici la reprise. Même si le sport reprend lentement, l’avenir demeure incertain. Il se dit beaucoup de choses. Force est de reconnaître que le coronavirus est de retour. Alors prudence…
Personne, actuellement, n’est en mesure d’affirmer que le championnat de Fédérale 3 – tout comme les autres d’ailleurs – reprendra bien à la date prévue. Et si c’est le cas, sous quelles conditions ? Impossible d’y répondre avec certitude en ce moment. L’heure est aux supputations, aux questions de tous genres. Quelle jauge de spectateurs ? La date de reprise sera-t-elle repoussée ? Vivra-t-on de nouveau une saison tronquée ? Les semaines à venir seront déterminantes. La sagesse impose de vivre au jour le jour et de continuer à avancer masqué…
BERTRAND BOURGEAULT