L’horizon semble se dégager. Le mardi 2 juin a marqué l’heure des retrouvailles pour les rugbymen de l’UST. Après de longues semaines sans pouvoir courir ensemble, ni se faire la moindre passe, joueurs, entraîneurs et dirigeants ont pu se revoir. Même si tous arboraient de larges sourires, il régnait néanmoins une ambiance particulière à la Chambrerie. Occasion aussi de faire le point avec l’entraîneur Franck Cohen.
Présence à l’entraînement facultative. Contrairement aux habitudes, les joueurs arrivent en tenue. Sitôt la séance terminée, ils remontent dans leur voiture pour filer se doucher chez eux. Vu la situation exceptionnelle, il a fallu mettre en place des règles de vie inhabituelles. « Comme il faut respecter les consignes sanitaires, souligne Franck Cohen, on se croise plus qu’on ne se retrouve. C’est loin de nos attitudes rugbystiques, où on a toujours l’habitude des grands collectifs et des grandes embrassades. »
« La présence aux entraînements n’est pas obligatoire, précise Cohen. Il y a ceux qui habitent loin, ceux qui ne veulent pas encore se mélanger, à l’image d’un joueur dont la copine est asthmatique. Pour faire de la course à pied, ils peuvent rester chez eux. En revanche, tous doivent se rapprocher de Thomas (Soulié), le préparateur à physique, pour être en mesure d’effectuer le travail de remise en forme. Nous bossons dans la confiance. »
Déjà au stade 3. Après une première semaine, où vingt huit joueurs, sous le regard de Thierry Neveu, le responsable de la commission sportive, ont dû se contenter de bosser le physique tout en respectant les distances, ils ont pu passer la vitesse supérieure, mardi dernier, puisque la Fédération avait autorisé les clubs à passer au stade 3. Ils étaient trente à négocier ce virage important. Même si les joueurs ne peuvent pas encore se toucher, ils ont l’impression de rejouer au rugby. « Je ne suis pas médecin, souligne Cohen, mais tous les voyants semblent passer au vert. Autant j’étais pessimiste au début, autant, maintenant, je reprends confiance. »
Autant dire que Cohen et Velez ont apprécié ces retrouvailles. Les deux hommes, en effet, ne s’étaient pas vus physiquement depuis le jeudi 12 mars, date du dernier entraînement avant la venue d’Angers. Soit un bail interminable de 81 jours. « Nous avions seulement échangé par visioconférences, précise Velez et bossé notamment sur le recrutement. »
Blanchard, le COVID manager. Vu que la FFR a envoyé à chaque club un protocole de reprise, les éducateurs se doivent de suivre les instructions à la lettre. Il a, entre autre, fallu nommer un Covid manager. Cette tâche ingrate incombe au dévoué Jean Baptiste Blanchard. Avant chaque séance, « JB » accueille les joueurs, en leur mettant du gel hydroalcoolique sur les mains. Les joueurs sont ensuite répartis par groupe de neuf avec un éducateur. Les plots, les ballons doivent être désinfectés avant et après l’entraînement. La mission du Covid manager ne s’arrête pas là. Il doit recenser tous les présents (prénom, nom, téléphone, mail) à chaque fois et envoyer le listing de chaque groupe à la Ligue. Mesure de prévoyance, qui, au cas où un joueur serait positif permettrait de retrouver les personnes avec qui il aurait été en contact.
Soulié toujours là. Si Cohen et Velez se sont partagés les séances, le mardi pour Velez, le Poitevin et le jeudi pour Cohen, l’Orléanais, Thomas Soulié n’a pas le choix. Comme l’accent est mis sur le physique, Soulié est en quelque sorte le patron durant tout le mois de juin. « Nous n’aurons jamais eu une période de préparation aussi longue avant la reprise du championnat », se félicite Cohen. Même s’il est hasardeux de pouvoir tout programmer, le staff a déjà établi un calendrier comme si tout se devait se dérouler normalement…
Deux matches amicaux avant les trois coups. La phase de remise en forme s’achèvera le vendredi 3 juillet. Place ensuite aux vacances, avec une reprise d’entraînement le mardi 28 juillet. Deux rencontres amicales sont envisagées : la première face aux Espoirs de Niort (lieu à définir) le week-end des 22 et 23 août, puis la réception d’Orléans (29-30 août). Repos le 6 septembre et, logiquement, ouverture du championnat le 13 septembre.
Un retour important, celui de Pascal Sassi. L’idée de se rapprocher du terrain devait titiller Pascal Sassi depuis un moment. Cette fois, l’ancien centre de l’UST et responsable du Pôle Espoirs à Vaucanson de 2009 à 2018 repique au jeu. Il rejoint l’encadrement seniors. « Il s’est proposé tardivement, se réjouit Franck Cohen. Je suis content, car nous partageons la même philosophie du rugby. Sa vision m’intéresse. Dans son cursus, il a beaucoup travaillé sur l’individu. Pascal est quelqu’un de compétent et de reconnu. On va gagner en qualité de travail. Même s’il interviendra plus sur la B aux côtés de Christophe (Courtillé), il sera mon adjoint sur les trois quarts. »
En dehors du retour de cet entraîneur expérimenté, l’UST enregistre l’arrivée de Thibaut Penglaou (23 ans), ouvreur, centre ou arrière de Joué les Tours et le retour de Dimitri Morisseau (29 ans), pilier ou talonneur, parti la saison dernière à Blois. On rappellera aussi qu’Erwann Malpel (18 ans), le pilier des juniors, intégrera le groupe de la première.
Quatre départs. Au niveau des départs, notons au niveau de l’équipe fanion ceux de Jules Denormandie et de Rémi Perchais. Tous deux contraints de quitter la Touraine en raison de leurs études. Le premier pourrait signer à Saint Médard.
Par ailleurs, en réserve, Maxime Guérineau a donné son accord à Joué les Tours et Thomas Chevereau à Saint Pierre.
BERTRAND BOURGEAULT
Simon Blanchard en action (Photo Justine Vaujour)
Côte à côte, on reconnaît Jean Jacques Etamé (à g.), le doyen de l’UST, qui fêtera ses 37 ans le mois prochain et Erwann Malpel (à dr.), jeune pilier de 18 ans, qui rejoint l’effectif seniors cette saison.