Dans la vie trépidante de tous les jours, dans la société actuelle, on avait un peu oublié ce qu’était la solidarité, la vraie. Avec cette pandémie de coronavirus, l’entraide retrouve ses lettres de noblesse. A l’instar du rugbyman Bakary Meite, le 3e ligne de Carcassonne, formé à Domont dans le Val d’Oise par Xavier Blond, l’ancien 3e ligne ligne international du Racing, puis du Stade Français, qui s’est porté volontaire comme agent d’entretien dans un hôpital parisien (voir l’article du Parisien en pièce jointe), ils sont des milliers de Français à s’être manifestés en tant que bénévoles pour apporter leur soutien aux soignants et aux personnes dans le besoin. Les idées et initiatives de ces femmes ou de ces hommes, de tous âges, sont formidables et inspirent le respect.
Aujourd’hui, sur le site de l’US Tours, nous avons tenu à mettre en exergue les actions de Sandrine Tilmant, éducatrice auprès des jeunes de l’école de rugby, et de Morgan Hélène, chargé d’affaires de l’agence Le Cervo et partenaire du club. Bravo à eux pour leurs actions.
Sandrine, avant tout, au service des autres
Un don de soi et un sens du partage chevillés au cœur. Voilà résumé succinctement la personnalité admirable et touchante de Sandrine Tilmant, à l’US Tours depuis 2011, où elle intervient auprès des moins de 8 et de 6 ans, deux fois par semaine à Tonnellé. Le mercredi après midi, elle apporte aussi son soutien au groupe de jeunes de l’Institut médico éducatif de Luynes, dont s’occupe Emile Tirmache, deuxième ligne de l’UST. Comme Sandrine foisonne d’idées, elle entend s’orienter vers le rugby à 5 sport santé et bosse pour l’obtention de ce diplôme, qui lui permettrait d’intégrer à ce groupe des femmes en rémission du cancer du sein, puisque la pratique du rugby est recommandée, pour la guérison, vu qu’on sollicite le haut du corps.
Au niveau de ses multiples occupations, nous serons complet lorsque nous aurons ajouté que Sandrine intervient également auprès de la section tennis de table handisport de la 4S. Voilà pour le côté sportif, dans la vie quotidienne, Sandrine est formatrice en langue dans différentes écoles (Courteline, Tunon et la MFR). Comme ses quatre employeurs l’ont mise au chômage partiel, depuis l’arrivée du coronavirus, Sandrine s’est retrouvée sur la liste des réservistes civiques, système mis en place par le Gouvernement et relayé par la Direction Départementale de la Cohésion Sociale d’Indre et Loire (DDCS).
« Ma volonté, raconte Sandrine, était de venir en aide aux personnes âgées, en situation de handicap ou malades. Après m’être inscrite sur le listing via internet, comme je ne voyais rien venir, je me suis résolue à aller frapper chez les gens et les solliciter. »
Habitant dans le quartier Lamartine à Tours, Sandrine a cherché et déniché rapidement chez ses voisins d’immeuble. Une, deux, trois personnes. « Très vite, mentionne-t-elle je me suis retrouvée à la tête d’un groupe d’une vingtaine de membres. Avec entre autres, une dame seule confrontée à des problèmes sociaux, un monsieur en fauteuil, puis un couple de nonagénaire. » Bref, pas le temps de s’ennuyer.
« Je vais aux Halles leur faire les courses, poursuit Sandrine, je passe à la Banque, à la pharmacie. Tous les jours, depuis pratiquement le début du confinement. Je fais mon petit tour, je prends régulièrement les escaliers, cela me permet de faire du sport. Quand on ne travaille pas, les journées sont longues. Autant rendre service et leur apporter un peu de chaleur humaine. Un sourire en retour, voilà le plus beau des cadeaux. En plus, en leur venant en aide lors des tâches quotidiennes, on parvient un peu à rompre leur situation d’isolement. »
La dévotion de Sandrine ne s’arrête pas là. Pour occuper ses moments de détente, elle cuisine. Des tartelettes et des pizzas. Avec son grand cœur, elle en distribue à tous. Une démarche appréciée et admirable. « Même si on ne peut plus sortir, on peut aider » rétorque-t-elle avec modestie.
L’attitude de Sandrine a suscité d’autres vocations méconnues. Des anonymes, sans doute éducateurs sportifs, l’ont contacté pour allonger cette chaîne de l’amitié. « Je leur ai conseillé d’agir comme moi. Les personnes dans le besoin ne viendront pas quémander. Ils n’osent pas. Il faut aller vers eux et frapper aux portes. »
Preuve que Sandrine a tout compris.
L’autre vision de Morgan
Être au soutien. Voilà un terme souvent employé dans le monde d’ovalie. En cette période délicate, cette expression prend toute sa signification. Même s’il n’agit pas dans le même registre que Sandrine Tilmant, le comportement de Morgan Hélène est tout aussi magnifique. Il se manifeste à un autre niveau.
A titre personnel, ce dernier, partenaire de l’UST avec l’agence de communication Le Cervo, a rejoint une communauté de « makers », autrement dit dans le jargon français cela signifie les « gens qui font ». A l’arrivée, ils sont deux cent membres à s’être mobilisés et la communauté ne cesse de croître. Le but est simple ! Il consiste à confectionner des masques à oxygène en adaptant des masques de plongée et des visières de protection pour aider les hôpitaux et les soignants.
Dans un premier temps, des contacts ont été pris avec le personnel médical des hôpitaux de Tours pour savoir exactement leurs besoins. Ils manquent notamment de protection pour faire face à cette épidémie. D’où la volonté de les « armer » du mieux possible. Les échanges sont incessants et, visiblement, très positifs et constructifs.
« Le projet avance bien, assure Morgan. Nous avons vu notamment qu’il était possible d’aider nos soignants à l’aide d’imprimante 3D. Nous nous sommes regroupés bénévolement. Certains impriment des pièces jour et nuit. D’autres trouvent des fournisseurs ou organisent des tournées d’approvisionnement et de collecte. D’autres, enfin, réfléchissent sur des techniques pour améliorer les produits. Le but du jeu est de confectionner 150 masques à oxygène et 4.500 visières de protection. Dans cette optique, au départ, une cagnotte Leetchi a été rapidement ouverte. »
Au départ trois ou quatre masques ont été achetés à titre de prototypes. Sollicité pour leur venir en aide, le magasin Décathlon Tours Nord a fourni gratuitement un stock de cinquante masques de plongée au CHRU de Tours. En les transformant en imprimant des raccords en 3D, il est possible d’en faire des masques à oxygène. Niveau matériel, d’autres grandes surface comme Leroy Merlin Tours Nord, Bureau Vallée et Cultura ont aussi prêté leur concours en fournissant du matériel. Mais les besoins sont énormes. Aussi tous les généreux donateurs seront les bienvenus, car la pandémie est loin d’être finie. Pour boucler le dossier, ces bénévoles recherchent encore différentes matières premières, comme des feuilles transparentes, des élastiques ou encore des pochettes plastiques pour le conditionnement. Les personnes susceptibles de les épauler peuvent prendre contact à l’adresse suivante (makers.touraine@gmail.com). Leur appui leur sera d’un précieux secours.
BERTRAND BOURGEAULT
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