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UST – Stade Poitevin : une rivalité de 117 ans

Dimanche à Tonnellé se déroulera le énième derby entre l’US Tours et le Stade Poitevin. Un choc entre deux clubs voisins, distants d’une centaine de kilomètres. Une nouvelle fois, il sera bien évidemment question de suprématie régionale. On s’attend à une explication musclée entre le Stade Poitevin, actuel leader de la poule 7, et l’UST, seulement sixième, mais en net regain de forme depuis début janvier.

Ce rendez-vous, qui devrait draîner la grande foule à Tonnellé, ravivera bien des souvenirs aux anciens des deux clubs. Pour la petite histoire, on notera que les deux ont été crées sensiblement à la même époque. En 1898, Tours a été le premier à voir le jour. l’UST a d’ailleurs fêté l’an passé ses 120 ans. Le 30 mars 1900, soit deux ans plus tard, le Stade Poitevin lui a emboîté le pas.

Premier derby en 1902

En fouillant dans les archives, et grâce à l’ami André Guisiano, ancien troisième ligne et président de l’amicale des anciens du Stade Poitevin, on retrouve trace du premier affrontement en amical. Il a eu lieu à Poitiers, le 21 décembre 1902 dans le pré de Bloissac. Les deux équipes avaient fait match nul (6-6). Au retour, le 15 février 1903, l’UST s’imposait (5-0), sur un terrain situé face à la raffinerie Lesourd face à l’actuelle piscine du Lac. Une rivalité, qui dure donc depuis 117 ans.

Par la suite, l’UST se fixait dans le quartier du boulevard Tonnellé, sur le stade d’abord baptisé Rolland-Pilain en novembre 1924, avant de devenir Tonnellé beaucoup plus tard en 1952. Parcours similaire du côté de Poitiers, qui élit domicile au stade Paul-Rebeilleau en 1924 en souvenir de son regretté président décédé.

O’Callaghan, le premier all black

Au fil des années, Tours et Poitiers connaîtront leur période glorieuse. Le Stade Poitevin évoluera au sein de l’élite, en division nationale, en 1970-1971. Avec en vedette l’ailier Mike O’Callaghan, le premier all black venu en France, afin de poursuivre ses études de vétérinaire. Il faudra le grand Béziers, des Vaquerin, Estève, Palmié, Saisset, Astre, Cabrol, Cantoni. futur champion de France, pour éliminer à Montauban, en seizièmes de finale, le Stade Poitevin (19-0) des Gras, Perquia, Lhomme, Marchal, Laval, Bouygues, Grangeneuve et Vignaud.

Pisté par le Stade Toulousain, O’Callaghan filera dans la ville rose, où il restera trois saisons jouant notamment aux côtés de Pierre Villepreux et Roger Bourgarel. Il sera sacré par Midi Olympique meilleur ailier de France à trois reprises.

Pour sa part, l’UST décrochera deux titres de champion de France en 1997 et 2001 de deuxième division et de Promotion nationale sous la houlette de Robert Bernos puis de Jean Anturville.

Après la période des deux guerres, Tourangeaux et Poitevins croiseront leur route une petite dizaine de fois (voir ci dessous). Puis, en dehors de rencontres amicales, il y aura un long trou de près de vingt ans.

Au menu de la fin de semaine

D’ici dimanche, nous allons vous faire revivre ces temps chauds au travers de reportages avec Bobby Morice, qui a failli signer à Poitiers. Nous évoquerons la venue de Raymond Laval, Christian Grangeneuve, puis Bernard Bouygues, Bernard Vignau, Jean Claude Laparre. L’époque où l’UST, sous perfusion poitevine, allait retrouver une place plus en rapport avec son passé, après être descendue en division d’honneur.

Nous vous donnerons aussi la liste des joueurs ayant évolué sous les deux maillots. Le talonneur Claude Billy, formé à Tours, fut le premier à partir à Poitiers, à l’époque où il effectuait son service militaire, lors de la saison 67-68. Billy reviendra ensuite à l’UST. Les va et vient entre les deux clubs sont nombreux. Nous essayerons de n’oublier personne…

Enfin, nous évoquerons des derbies, qui ont marqué l’histoire de l’UST comme le huitième de finale, disputé à Thouars, à l’issue duquel les coéquipiers d’Hugues Lavollé décrochaient la montée devant Poitiers (22-9), le 18 mai 1997. Sans oublier les confrontations plus récentes du XXIe siècle après les années 2000. Avant de basculer sur la rencontre tant attendue de dimanche, où tout un programme a été mis sur pied, mais nous aurons le temps d’en reparler. Supporteurs et amis de l’UST bonne lecture. Et tous à Tonnellé dimanche !

Bertrand Bourgeault

> Les premiers derbies

23 novembre 1947: Tours – Poitiers 3-0

21 décembre 1947: Poitiers – Tours 15-8

29 octobre 1950: Poitiers – Tours 6-3 (challenge Laurencin)

14 mars 1951: Poitiers – Tours 14-0

4 décembre 1955: Tours – Poitiers 3-0

17 novembre 1957: Poitiers – Tours 9-6

2 février 1958: Tours – Poitiers 3-3

De 1978 à nos jours : léger avantage UST

Depuis 1978, les deux clubs se sont affrontées à 24 reprises. En faisant les comptes, on note un avantage d’une courte tête pour l’UST: 13 succès à 11. C’est dire si les deux formations sont proches l’une de l’autre.

Dans les années 80, le Stade Poitevin l’emportait le plus souvent. La donne s’est inversée depuis 2012, où l’UST a repris le dessus, menant 7 à 3. Dimanche à Tonnellé, on s’attend à un derby serré.

B.B

Troisième Division

5 novembre 1978: Poitiers – Tours 11-7

28 janvier 1979: Tours – Poitiers 14-4

Deuxième Division

5 octobre 1980: Poitiers – Tours 16-9

21 décembre 1980: Tours – Poitiers 4-7

Deuxième Division

25 novembre 1984: Poitiers – Tours 17-3

24 mars 1985: Tours – Poitiers 3-12

Deuxième Division

14 novembre 1996: Tours – Poitiers 23-9