Ruiz : « Je vais partir un peu à reculons… »

Après avoir débarqué en début de saison en Touraine, Pierre Ruiz, futur ingénieur dans le génie industriel de 22 ans bouclera ses valises le 22 décembre pour mettre le cap sur Stockholm. Etudes obligent. Découverte d’un garçon, terriblement attachant à la tête bien pleine, qui, à peine arrivé, s’est imposé à l’ouverture de l’UST.

Sans le savoir, Tours a sans aucun doute touché une pépite. Tant professionnellement que sportivement. En discutant brièvement avec cet étudiant originaire du Gard, on sent que le môme pétille d’intelligence et de spontaneité. Julien Darthevel, son entraîneur, ne tarit pas d’éloges à son sujet.

« Pierre est arrivé sur la pointe des pieds au club, raconte-t-il. Il ne connaissait personne et sortait de nulle part. En cinq mois, il s’est imposé. C’est incontestablement la bonne surprise. S’il est jeune et manque encore d’expérience, il est doté d’énormes qualités. Très bon défenseur, Pierre est aussi un animateur de jeu au potentiel certain. Sans cesse à l’écoute, il a envie d’apprendre. Il essaie de bien faire et parfois même de trop. Il sait se mettre au service du groupe. D’entrée, nous lui avons confié la responsabilité de mener le jeu. Il a endossé le numéro dix et ne l’a plus quitté. » Depuis le début du championnat Ruiz s’est imposé comme un titulaire à part entière. Formant avec Jules Denormandie la paire de demis de l’US Tours.

Qui est-il ? D’où vient-il ?  Ecoutons-le…

« Je suis natif de Pont Saint Esprit à côté de Nîmes. A la limite du Gard, de l’Ardèche et du Vaucluse. Très jeune, j’ai fréquenté l’école de rugby de Bagnoles Marcoule au RCBM. De sept à dix huit ans de mini poussins à la dernière année juniors, mon père a été mon entraîneur. Toujours comme ouvreur, même si je voulais évoluer demi de mêlée comme Fabien Galthié mon idole. En dehors du rugby, j’ai touché à d’autres sports comme le tennis, puis des sports extrêmes comme le ski, le parapente ou le BMX. »

Titulaire d’un Bac S, Pierre a ensuite fait deux ans de prépa sur Toulouse, avant de rallier Grenoble. En universitaire, Ruiz poursuit parallèlement le rugby à l’Institut national polytechnique (INT) dans les deux villes, avant d’attaquer trois ans d’ecole d’ingénieur dans le génie industriel à Grenoble. Avec pour spécificité la conception de produits sur logiciel.

L’été dernier, dans le cadre de ses études, Ruiz recherchait une entreprise dans le domaine de la pêche, qui est l’une de ses passions. Voilà comment il a atterri en Touraine et à Ballan Miré plus particulièrement dans l’entreprise Delalande. Un parcours assez atypique. « Une fois arrivé, j’ai cherché à rejouer au rugby et à rencontrer du monde », poursuit Ruiz, qui loge Place de la Liberté. Voilà comment cet adepte de la nourriture japonaise a envoyé un mail au club et pris contact avec Franck Cohen.

Une certitude, Ruiz ne regrette pas sa venue sur Tours. « C’est la première fois que je montais dans le Nord de la France (sic), l’expérience m’a bien plu. Passé du rugby universitaire à la vie en club, c’est très enrichissant. La région est jolie et sympa. Je me suis fait beaucoup d’amis. Je vais partir un peu à reculons… »

Ce week end, Catherine et Guy, ses parents, sont venus le voir, avant qu’il ne parte le 22 décembre pour un stage de six mois à l’Université de Stockholm. Contre La Châtre, Ruiz jouera sans doute son avant dernier match à Tonnellé. Un succès le comblerait avant de refermer (momentanèment) la parenthèse tourangelle.

« Il part sur un nouveau projet en Suède, mais j’espère qu’il conservera un excellent souvenir de son passage chez nous, confesse Darthevel. On ne le récupérera pas cette saison, mais s’il veut revenir, la porte lui est naturellement ouverte. C’est quand il veut. »

Une éventualité que le jeune et prometteur demi d’ouverture de l’UST n’exclut pas, tant il a noué de solides attaches en Touraine.

                             Bertrand Bourgeault