Il n’y aura pas de match ce week-end à Tonnellé, où il était prévu que l’UST reçoive Angers, avant d’aller dans une semaine à Auray et de finir ce bloc de trois rencontres par la venue du Mans, dans quinze jours. En raison de la propagation de la pandémie du coronavirus et des annonces gouvernementales de la veille, la F.F.R, chargée du domaine amateur de la Fédérale 1 à la quatrième série, a été la première à dégainer, vendredi matin, en annonçant « l’arrêt de toutes compétitions, rassemblements et entraînements jusqu’à ce que les conditions sanitaires permettent leur reprise. »
« Sincèrement, jusqu’à jeudi, je pensais que nous jouerions, déplore Franck Cohen, le patron du rugby à l’UST, d’autant que nous avions l’aval de la préfecture et la confirmation de la tenue des élections municipales. Cette décision est pénible pour tout le monde, mais nous n’avons pas le choix. Et puis, il y a des choses plus graves qu’un match de rugby. »
Et Cohen de vite tenter de rebondir. « Nous ferons une réunion lundi soir avec les dirigeants pour voir comment nous allons nous organiser pour que le sportif puisse continuer à s’entraîner de manière individuelle, puisque tout collectif est interdit. On verra avec Thomas (Soulier), le préparateur physique, si les salles de sport resteront ouvertes, car il va falloir que les joueurs s’entretiennent, soit en courant, soit en faisant du vélo. Désormais, il va falloir être patients et bons citoyens. »
Vu qu’aucune date de reprise n’a été fixée, c’est le flou artistique total et, du coup, cette situation laisse libre cours à toutes interprétations possibles. Est-ce que la saison va pouvoir reprendre ? Et quand ? Et sinon le championnat va-t-il être gelé ? La saison annulée ? Quid des montées et des descentes ?
Dans les colonnes du Midi Olympique, Bernard Laporte, le président de la Fédération, a tenté de calmer le jeu. « Pour le moment, rien n’a été envisagé du tout, déclarait-il. On attend de voir comment cela va évoluer. On a des réunions de crise tous les jours, mais on ne peut pas parler maintenant sans savoir. Est-ce que nous rejouerons dans quatre ou cinq semaines ou dans deux ou trois mois ? C’est tout cela qui dicte la suite des compétitions. Nous travaillions sur tous les scénarios y compris sur le décalage de la fin de saison, mais nous ne pourrons pas faire de tour de magie. Nous avons la possibilité de tout reporter de trois semaines, mais au delà, ce sera difficile. »
Même s’il semble bien difficile de se projeter, on peut raisonnablement penser que le bloc des trois prochains matches n’aura pas lieu. Dans ce cas, la F.F.R pourrait opter pour un système de péréquation. Ce qui ne ferait pas forcèment les affaires de l’UST. « J’espère qu’on pourra finir la saison, souhaite Franck Cohen, mais je n’ai pas la réponse. Tout est possible, y compris une saison blanche. Dans ce cas, il faudra voir comment on envisage la saison prochaine pour être plus performant. »
Comme tout entraîneur, Cohen s’interroge sur la suite. « Aucune solution ne contentera tout le monde, estime-t-il à juste titre. Je souhaite que les élus sondent les présidents de clubs, afin qu’une solution participative soit retenue et qu’il y ait un vote. Si les championnats ne peuvent aller à leur terme, il est peut-être encore envisageable de jouer uniquement les 32e et 16e de finale, soit les matches de montées et d’arrêter là. »
C’est une simple proposition. Elle vaut ce qu’elle vaut. En cette période bien troublée, il est possible de se projeter et de faire une simulation. Si le championnat s’arrêtait à ce jour, Tours finirait quatrième de poule et se qualifierait. En 32e, les coéquipiers de Thomas Rougebec tomberaient sur Bourges, avant de retrouver, en seizièmes, en cas de victoire, le vainqueur du match Mérignac ou Nontron – Saint Léger des Vignes. Autant dire, un parcours semé d’embûches, mais attendons. Inutile, pour le moment, de faire des plans sur la comète…
BERTRAND BOURGEAULT