En quittant la Baule, les Tourangeaux, défaits (31-25), pouvaient nourrir des regrets. Venus pour triompher Rougebec et les siens ont dû se contenter du bonus défensif arraché dans les arrêts de jeu grâce à un essai de Paul Lebrault.
Si ce choc au sommet est revenu au RC Baulois, ce n’est pas scandaleux, car Tours, qui avait les moyens de s’imposer, n’a pas mis tous les ingrédients nécessaires pour réussir dans son entreprise. Les propos de Franck Cohen, à chaud étaient révélateurs. « Si nous avions joué sur notre vraie valeur, déplorait l’entraîneur de l’UST, nous avions les moyens de les embêter un peu plus, voire de l’emporter. »
Pas totalement faux. Et Cohen d’argumenter. « En première mi-temps, nous ne sommes pas vraiment sur le terrain. Nous sommes spectateurs, nous les regardons jouer et nous évoluons avec le frein à main. » Endormis par le faux rythme imposé par les Baulois, l’UST a été incapable d’enflammer le jeu. Ou du moins sur la durée. « Nous avions prévu de mettre de la vitesse, regrettait Cohen. Je suis déçu de notre prestation derrière. Nous avons été trop timorés. Deux fois, en attaque, nous franchissons, mais nous n’avons pas insisté. Dans ce genre d’explication, c’est insuffisant pour espérer l’emporter. Je ne cesse de leur répéter, mais il faut qu’ils prennent conscience de leurs moyens et qu’ils se libèrent. Notre équipe est de qualité, mais nous manquons encore d’expérience. »
Gabory : six semaines d’arrêt
A la décharge de l’UST, il faut signaler que Gabory, puis Ravilly, les deux talonneurs, sont sortis très rapidement. Le premier, sorti au bout d’une vingtaine de minutes, souffre d’une luxation d’un doigt. Le ligament est touché avec arrachement osseux en prime. Avant de rentrer en Touraine, Gabory a dû faire un crochet par l’hôpital de Saint Nazaire. Il ne sera pas opéré mais indisponible jusqu’à fin janvier vraisemblablement. Quant à Ravilly, entré plus rapidement que prévu, il a ressenti une douleur aux cervicales sur la première mêlée. D’où son remplacement par Chartrin, dès la reprise.
La perte, coup sur coup, de ses deux talonneurs a sans aucun doute pesé dans la balance. Résultat des courses, la conquête en touche n’a pas été à la hauteur de sa réputation. Plusieurs ballons ont été vendangés. « Cela a joué, insiste Paul Girardeau. Ces deux sorties ont déréglé nos lancements. » Par ailleurs, l’UST – ce n’est pas une nouveauté – a payé cher son manque de réussite dans les tirs au but. Douze points se sont envolés. Rivière ratant deux pénalités (5e et 25e) et deux transformations, alors que Giffard voyait la sienne renvoyée par la barre. Pendant ce temps Bau, le buteur adverse, ne ratait qu’une fois la cible. Il totalisera seize points (quatre pénalités et deux transformations).
Malgré tous ces avatars, les Tourangeaux ont su hausser le ton dès la reprise pour rivaliser avec leurs adversaires. Soulié (50e), dont la rentrée a été très remarquée, et Lebrault, auteur de deux essais (63e et 85e), sauront redonner espoir à l’UST. Distancée (31-20), l’UST trouvera les ressources pour aller chercher le bonus défensif (31-25). « Nous avons eu peur de faire des erreurs, regrette Cohen, alors que nous devions jouer sans pression. Enfin, nous sauvons les meubles. »
Après ce point grappillé, Thomas Soulié, revenu de Dubaï, cherchait à positiver. « Tout le monde est un peu aigri et frustré, constatait-il.Je pense qu’on peut être content de la copie rendue. En face, il y avait une belle équipe bien en place. Il faut retenir le positif. Nous avons réussi à faire des animations inhabituelles au centre du terrain. Derrière, nous avons retrouvé un Paul Lebrault qui transperce. Tout cela est porteur d’espoirs pour la suite. »
Dans l’histoire, le titre honorifique de champion d’automne revient à la Baule. Cela ne semble pas inquiéter Soulié. « Il ne faut pas oublier que nous nous sommes déplacés chez le premier, le troisième et le quatrième, fait remarquer le numéro 8 de l’UST. Si nous sommes sérieux, notamment à Trignac, le calendrier retour nous est plutôt favorable. »
Alors que la trêve des confiseurs approche, Dominique Ledoux, sur la route retour de la Baule, dressait un premier bilan. « A mi-parcours, nous sommes dans les clous, se félicitait le vice président de l’UST. Contrairement à l’an passé à la même époque, nous ne sommes pas largués. » La différence est énorme. Il faut se souvenir, en effet, que l’US Tours, au soir de la défaite à Guéret (20-19) virait en septième position avec seulement 27 pts. Cette année, Tours est deuxième avec 40 pts. Faites les comptes 13 pts d’écart. C’est énorme.
BERTRAND BOURGEAULT
La Baule – Tours : 31-25 (18-10) Arbitre Vincent Adam (Ligue d’Ile de France).
La Baule : trois essais de Desnues (10e), Geldenhuys (21e), Tabary (55e). Quatre pénalités (3e, 40e, 70e, 78e) et deux transformations (10e, 55e) de Bau.
Tours : quatre essais de Balmens (15e), Soulié (50e) et Lebrault (63e et 85e). Une pénalité (25e) et une transformation (15e) de Rivière.
Carton blanc. La Baule Gaudin (36e). Tours : Labergère (36e), Biet (78e).
Evolution du score : 3-0, 10-0, 10-7, 15-7, 15-10, 18-10, mi temps, 18-15, 25-15, 25-20, 31-20, 31-25.
Tours. Lebrault – Etamé, Pionneau, Balmens, Labergère (Perchais, 64e) – (o) Rivière (Giffard, 60e), (m) Mery – Breil (Guillemet, 60e), Lépine (Soulié, 41e), Biet – Guyou (Diarra, 41e), Girardeau – Grelle, Gabory (Ravilly 25e, Chartrin, 41e), Rougebec (cap).
Onzième journée
Saint Malo – Fougères 53-12
Auray – Saint Nazaire remis
Chinon – Poitiers 13-18
Trignac – Angers 36-8
Plouzané – Le Mans 44-20
La Baule -Tours 31-25
Classement. 1. La Baule 45 pts; 2. Tours 40; 3. Poitiers 38; 4. Trignac 35; 5. Saint Nazaire 32; 6. Saint Malo 28; 7. Chinon 24; 8. Plouzané 20; 9. Auray 17 ; 10. Le Mans et Angers 12; 12. Fougères 5. (Le Mans, Poitiers, Auray et Saint Nazaire un match en moins).
Match en retard (dimanche 22 décembre) : Le Mans – Poitiers.
Prochaine journée (dimanche 12 janvier) : Fougères – Tours, Saint Nazaire – Saint Malo, Auray – Poitiers, Chinon – Angers, Trignac – Le Mans, Plouzané – La Baule