Avec un bilan contrasté et une modeste cinquième place, l’US Tours connait une saison morose, bien loin des deux dernières, où le club tenait le haut du pavé. Après avoir repris le club dans une situation précaire, le président Benoit Sebillet mesure le chemin qu’il reste à parcourir pour retrouver un rang plus en rapport avec le passé de l’UST. On le sent toujours passionné et près de ses hommes. Confession d’un ancien joueur, qui, contre vents et marées, garde la foi.
Quel jugement portez-vous sur le rendement de l’équipe ?
Benoit Sebillet. Au delà du classement et du pur aspect comptable, nous sommes un peu déçus par la qualité du jeu déployé. Ne nous voilons pas la face, nous savions que l’équipe était moins forte qu’auparavant. Nous n’avions pas les mêmes arguments, nous nous attendions à souffrir. Avec un buteur, on compterait deux victoires supplémentaires (NDLR: deux défaites d’un point à Montluçon 16-15 et à Guéret 20-19) et, au moins, huit points en plus. On serait à hauteur de Nontron, troisièmes ou quatrièmes et tranquilles pour la qualification, alors que là, il va falloir batailler pour aller décrocher le précieux sésame.
Comment expliquez-vous cette baisse de régime ?
B.S. Nous avons perdu des joueurs de qualité. A des postes clefs, nous affichons un sérieux déficit. Nous n’avons pas les joueurs cadres capables d’emmener ce groupe de jeunes au combat. Nous en sommes tous conscients. Nous manquons d’expérience, de vécu, de leaders à certains postes. Quand je suis arrivé, la priorité était d’assainir les finances. Cette première étape est franchie, nous avons redressé le club. Maintenant, nous allons nous atteler à la seconde et tenter de se doter de moyens pour remonter dans la hiérarchie nationale. Nous n’avons pas délaissé le côté sportif, mais nous ne pouvions pas tout faire en même temps ou alors nous nous y sommes mal pris, car nous ne sommes pas des pros du recrutement.
Avez-vous vu les joueurs ?
B.S. Bien sûr, je les ai rencontrés, j’ai échangé avec le staff pour tenter de comprendre et d’améliorer la situation. J’ai l’impression qu’ils ont envie de bien faire, mais qu’ils se mettent trop de pression, notamment à Tonnellé. La deuxième mi-temps de Guéret en atteste. Ces gamins sont capables de mieux, à condition qu’ils se lâchent. En un mot, qu’ils prennent du plaisir sur le pré. Or, actuellement, je ne pense pas que ce soit le cas. Ils jouent avec le frein à main en permanence.
Quel a été votre discours ?
B.S. Rien de révolutionnaire. Avec les coachs, on leur a demandé de tout donner pour ne rien regretter. A notre niveau, en cinquième division nationale, on se fout de faire des fautes, de se faire intercepter un ballon. Le rugby est un jeu, il faut oser. La chance ne sourit qu’aux audacieux.
Tours est mal embarqué. Comment imaginez-vous la suite ?
B.S. L’infirmerie se vide peu à peu. A Riom, nous récupérons Grelle, Couté, Taylor, Lépine. Lacroix s’apprête à revenir. Ces retours vont nous permettent d’afficher un autre visage. Ce groupe a toute ma confiance. L’objectif reste une place dans les quatre premiers. La qualif ? Oui, j’y crois dur comme fer. Si nous y parvenons, nous aurons déniché un groupe soudé pour l’avenir. Le déplacement à Riom et la réception de Nontron, dans une semaine, vont donner le ton pour la suite. Il ne manque pas grand-chose. Il suffit d’un déclic et d’une victoire référence.
Propos recueillis par Bertrand Bourgeault