la Bandassoiffee dimanche à Tonnellé !

Savoir se régaler, à Tonnellé, d’un rugby en fanfare

Recevoir l’adversaire, certes. Mais savoir le recevoir en fanfare ! Dimanche 3 mars 2019, pour honorer la venue de Poitiers, l’UST a choisi d’inviter la « Bandassoiffée ». L’antre antique de Tonnellé vibrera ainsi une nouvelle fois aux harmoniques des cuivres et des tambours. Une nouvelle fois, tribunes d’honneur et populaire vibreront aux sons contagieux – ceux qui enflamment les gradins, délient les langues, libèrent les hanches, ouvrent les gosiers, aident à pousser en mêlé et, qui sait, à oser la chistera que l’on ne ratera pas.

Le vieux béton du stade comme les eaux qui courent sous son gazon n’ont pas la mémoire. Point besoin de les ausculter : Tonnellé se souvient des harmoniques et des rythmes du passé. A commencer par celles et ceux de « La Fallope » quand, le printemps revenu, potards et carabins venaient en découdre sur ce pré. Bacchus rencontrait alors Cupidon, match arbitré par Eros. Et à la fin la Médecine écrasait la Pharmacie. Régalades à tous les étages sur le gazon et dans les vestiaires.

« La Fallope » n’est plus mais « La Vaginale » lui a heureusement succédé. Et, comme celle qui jouera dimanche, les « bandas » sont apparues dans le paysage ligérien. Attention, ici, aux confusions dans les flonflons. Car on ne saurait confondre « fanfares » et « bandas ». On rappellera, sans cuistrerie que la première est principalement composée de cuivres auxquels s’adjoignent souvent des instruments à percussion. On peut voir là une métaphore nous rapprochant du rugby et de la célèbre image des déménageurs et des joueurs de piano. Les percussions de l’avant, les deux fifres de la charnière, les saxophones at autres flûtes traversières des lignes arrières. Sans oublier les clairons et autres hélicons parfois entonnés dans l’ombre des vestiaires. Sans oublier non plus l’alerte cornet à piston  du juge-arbitre promu chef d’orchestre.

Avec les « bandas » c’est une autre histoire, celle de « fanfares déambulatoires » qui ont vu le jour à partir des années 1930-1940 entre Dax et Bayonne. Elles sont les filles de la  « banda de música », orchestre accompagnant au sein des arènes les différents actes de cette tragédie qu’est la corrida. La sortie de l’arène se fit tout d’abord dans les Landes sous le ciel gascon, la musique accompagnant alors les réjouissances locales, de bar en bodéga, lors des ferias. Instruments principaux : trompettes, trombones, tubas, sousbassophones, saxophones, clarinettes, flûtes piccolo, caisses claires, grosses caisses et cymbales.

Puis, progressivement, les bandas entrèrent dans les stades. Leurs harmoniques épousèrent celles du jeu de rugby. Et ces fanfares déambulatoires et remontèrent bientôt vers le nord. Bordeaux … Angoulême… Poitiers … et, enfin, la Loire et Jardin de la France. Et c’est ainsi que la  « Bandassoiffée » sera, dimanche, dans le vieil antre de Tonnellé.

Jean-Yves Nau