Les Tourangeaux ont senti souffler le vent du boulet dimanche lors du derby. Jamais sans doute, Chinon n’est passé aussi près d’un succès à Tonnellé. Il a fallu une pénalité de plus de quarante mètres de Jules Denormandie à deux minutes de la fin pour que la victoire (8-7) change de camp.
Près de deux mille spectateurs à Tonnellé, voilà sans doute le motif de satisfaction majeur de l’après midi. Il y avait bien longtemps que l’on n’avait pas vu le stade aussi garni. La tribune pleine comme un oeuf. De l’ambiance et un derby extrêmement disputé, les amateurs de rugby ont dû se retirer satisfaits. Dommage toutefois que la pluie ne se soit invitée. Les conditions météoroliques et la pelouse vite transformée en cloaque ont sans doute nui à la qualité des débâts. Que les coéquipiers de Thomas Roiugebec se soient imposés sur le fil n’est pas une injustice, mais un score de parité n’eut pas, non plus, constitué un scandale, tant les deux formations étaient très proches l’une de l’autre en ce 11 novembre.
« Ce choc entre voisins a été conforme à ce que j’attendais , reconnaissait Jean Charles Pichonnière, ancien joueur et entraîneur dans les deux clubs. Chinon pouvait fort bien triompher. Cette équipe est en progrès constants. Côte chinonais, j’ai bien aimé les prestations du guerrier Guy Borde en numéro 8 et celle de Valentin Gilbert à l’ouverture. En face, Bastien Biet a été omniprésent. Son essai, au tout début de la seconde mli-temps, a bien servi l’UST. Il a redonné confiance à un groupe sous pression qui commençait à douter. »
Pas faux, car Tours, même s’il n’avait jamais été en danger lors du premier acte, n’était pas parvenu à inscrire le moindre point. Ledoux (8e) manquait une pénalité des 25m en face et Gabory échappait un ballon d’essai sur une perçée rageuse de Biet (25e). Le bilan était maigre. A 0-0, tout pouvait arriver.
Sans doute sécoués aux vestiaires par leurs entraîneurs, les Tourangeaux haussaient un peu le rythme dès la reprise. L’ailier Jean Jacques Etamé, très en vue, récupérait un ballon au milieu du terrain. Par sa puissance et sa vitesse, il venait casser le premier rideau défensif de Chinon. Denormandie relayait pour Biet.. Ce dernier ne se posait pas de questions. Tout en puissance, il faisait exploser les derniers défenseurs pour signer l’essai libérateur (5-0, 43e). On pensait alors que l’UST, libérée, allait prendre le large et faire le break. Il n’en sera rien. Cela nous vaudra un derby accroché jusqu’au bout. ..
« Notre succès a été long à se dessiner, admet Bastien Biet. Ca a été compliqué. Toutefois, je trouve que nous avons répondu présents au niveau de l’envie et de l’état d’esprit., même si le contenu n’y était pas. Dans les têtes, ce match peut servir de référénce pour la suite de la saison. On a eu les ressources nécessaires pour aller chercher la victoire. C’est le gros point positif. Avec le temps, il était difficile de contrôler le ballon et d’envoyer du jeu. »
Dans ce match à l’ancienne, le public a même eu droit à une « générale » vite appréhendée par l’excellent arbitre francilien Arnaud Spinellli. Pour calmer les esprits, il sortira deux jaunes pour Rougebec et Ravelli (56e).
Pour n’avoir pas su se mettre à l’abri, Tours tremblera jusqu’au bout. Ne baissant jamais pavillon, les Chinonais seront récompensés par un essai en force du puissant Lallemand, poussé en terre promise par tout son pack. Comme Harnagea transformait, Chinon passait devant (7-5, 75e) et pouvait caresser l’espoir de triompher pour la première fois de son histoire à Tonnellé. Mais les Tourangeaux ne l’entendaient pas de cette oreille. Ils héritaient d’une pénalité et le pied de Jules Denormandie faisait mouche des 45m en face (8-7). Tours revenait de loin.
« On a livré un match sérieux, se félicitait Franck Cohen, l’entraîneur adjoint. Nous avons été patients, concentrés et appliqués. Par ailleurs, nous avons fait preuve de beaucoup d’abnégation. Contrairement à eux, nous avons été peu pénalisés. Il reste à être plus précis sur certains détails, car nous avons eu des occasions que nous ne savons pas mettre au fond. De leur côté, ils viennent deux fois dans nos vingt deux et scorent à deux reprises. On a eu chaud, mais notre succès est, à mes yeux, mérité. Un succès de Chinon aurait été injuste, car nous avons maîtrisé notre sujet. Je suis fier de mon équipe, elle est en progrès. Et puis, je dispose pour la première fois de Martial (Carrière)…»
Pour sa part, Martial Carrière, l’entraîneur de Chinon, nourrissait quelques regrets. « On vient mourir à un point, c’est dur, mais nous sommes victimes de notre indiscipline. En revanche, je suis satisfait de la progression affichée surtout au niveau du paquet d’avants. »
Après cette première manche très disputée, les deux équipes ont d″ores et déjà pris rendez vous pour le match retour, le 10 mars à Chinon, qui vaudra sans doute très cher au niveau de la qualification.
Bertrand Bourgeault
Tours – Chinon : 8-7 (0-0).
Arbitre M. Spinelli (Ile de France). Spectateurs: 2000
Tours: un essai de Biet (43e). Une pénalité (78e) de Denormandie.
Chinon: un essai collectif (75e). Une transformation de Harnagea.
Carton jaune. Tours: Rougebec (56e). Chinon: Clark (18e), Hall (51e), Ravilly (56e).
Evolution du score: 5-0, 5-7, 8-7.
Tours. Soulié – Labergère, Barré (Guerche, 60e), Balmens, Etamé – (o) Ledoux (Ruiz, 71e), (m) Denormandie – Pelletier (Pignata, ), Taylor (Bonard, 67e), Biet – Girardeau, Faye – Grelle (Boucavel, 60e), Gabory (Marmier, 50e), Rougebec (cap). Entraîneurs: Darthevel et Cohen.
La 8e journée
- Tours – Chinon 8-7
- Guéret – Blois 17-19
- La Couronne – La Châtre 33-24
- Riom – Poitiers 21-15
- Nontron – Vierzon 59-19
- Issoudun – Montluçon 37-31
Classement. 1. Riom 34 pts; 2. Nontron 29; 3. Poitiers 29; 4. Tours 23; 5; Blois 23; 6. Chinon 21; 7. Issoudun 20; 8. Guéret 15; 9. Montluçon 14; 10. La La Couronne 9; 11. La Châtre 8; 12. Vierzon 4.
Prochaine journée (dimanche 18 novembre): Blois – Tours, La Châtre – Guéret, Chinon – Riom, Poitiers – Nontron, Vierzon – Issoudun, Montluçon – La Couronne.