Non, vous ne rêvez pas ! Vous avez bien lu. Ce derby, qui a drainé près de 2.000 spectateurs samedi après midi à Tonnellé, a failli tout bonnement être annulé au dernier moment, alors que les supporteurs des deux équipes commençaient à arriver au stade. Mais comment cela a-t-il failli arriver ? Pour comprendre, un léger retour en arrière s’impose.
Aux alentours de 14h, un vent de panique souffle, en effet, aux alentours de la pelouse. Comme cela se passe régulièrement avant une rencontre officielle, le responsable fédéral effectue le tour du propriétaire. Jusque là, rien d’anormal. La suite est moins drôle.
En inspectant la pelouse, Jean Michel Riva, missionné par la FFR, considère que toutes les conditions ne sont pas requises au bon déroulement de la partie et en avise les dirigeants de l’UST. Pour quel motif ? Selon lui, les lignes blanches délimitant les différentes zones du terrain ne sont pas suffisamment visibles. Et là, coup de théâtre. « Si le terrain n’est pas retracé, menace-t-il, la rencontre n’aura pas lieu … »
Du côté des dirigeants, on ne badine pas en route et on prend l’affaire très au sérieux. Aussitôt, le téléphone fonctionne dare-dare entre le club et la mairie. Christophe Bouchet, le maire, en déplacement, est même alerté sur la route entre Paris et Tours. A toute vitesse, un employé municipal arrive rapidement à Tonnellé. Selon les souhaits du responsable fédéral, le terrain est retracé et tout rentre dans l’ordre au plus grand soulagement des dirigeants de l’UST. Heureusement, car la fête aurait pu être gâchée…
Cela aurait été bien dommage, car tout le monde s’appliquait, après coup, à reconnaître que ce derby avait connu un franc succès populaire et sportif.
« J’ai adoré cette journée, jubilait dans la soirée Benoît Sebillet, le président de l’UST. Lorsque l’on voit les gens heureux, c’est une bien belle récompense. » Rodolphe Estève et Benoît Raymond, pour ne citer qu’eux, étaient du même avis. Sous la plume de l’ami Patrick Kellogg, on pouvait lire dans la Nouvelle République. « Cela fait vraiment plaisir de voir que le rugby départemental peut générer ces moments de rencontre et d’échange », avouait le président du Comité d’Indre et Loire ou encore « c’est un bonheur que de se retrouver entre amis, beaucoup ayant fréquenté les deux clubs » appuyait ravi le coach assistant de Chinon. Bref, chacun avait le sentiment d’avoir vécu un moment vraiment à part.
Et dire qu’un représentant de la Fédération, un peu trop tatillon, a failli priver tous ces passionnés d’ovalie de ces instants si forts en convivialité et en amitié.
BERTRAND BOURGEAULT