Né à Orléans, formé au RCO et venir jouer à l’UST, chez l’ennemi juré, voilà en quelques mots résumée la carrière d’Alexandre Coûté. Contrairement à Barré, Dioton et Faye, il sera le seul, dimanche, à jouer contre Guéret et, ensuite, à ranger les crampons. Visiblement, Alexandre, qui bosse chez Mandrego, une agence de communication événementielle située à Ballan-Miré, semble bien le vivre. Dans son discours, on sent rapidement qu’il a déjà basculé sur une autre vie.
« En fin de saison dernière, je me suis cassé l’épaule à Floirac en 32e de finale, se remémore le talonneur tourangeau. Je ne voulais pas arrêter sur une blessure. Du coup, le temps de revenir physiquement et avec mon boulot, qui me prend beaucoup de temps, je n’ai repris la compétition qu’en décembre. J’ai eu du mal à retrouver le niveau. »
Il vise le marathon du Cap Ferret
Très lucide, Alexandre ne s’appesantit pas sur cette saison galère. « C’est le bon moment de tourner la page, assure-t-il. Je vais pouvoir passer plus de temps avec Aurore, ma compagne et Sandro, notre petit garçon de 21 mois. Petit à petit, je commence à me mettre à la course à pied, au vélo et au triathlon. Je prend plus de plaisir qu’à jouer au rugby. Dans ma tête, je me suis déjà fixé des objectifs, comme le trail de Sancerre, le 15 juin et le marathon du Cap Ferret, le 20 octobre. Pierre Alexandre (Barré) est aussi partant. »
A 32 ans, qu’il fêtera le 5 mai, Coûté va donc quitter les fauteuils d’orchestre, après avoir débuté comme troisième ligne aile à Orléans. Auparavant, il s’empresse de rendre un vibrant hommage à l’UST, où il est arrivé voici cinq ans, suite à un coup de téléphone de Xavier Guillemet, entraîneur de l’époque, à la recherche d’un talonneur. « Pour mon job, je faisais les aller et retour d’Orléans à Tours, explique Coûté. L’opportunité s’est présenté de venir chez l’ennemi juré et je ne le regrette pas. A Tours, j’ai vécu une superbe aventure et découvert une sacrée bande de potes. Ce club est en train de bien se structurer, il évolue dans le bon sens. Je suis très content d’avoir fini en Touraine. A l’UST, une vieille dame de 120 ans. Ce club a une âme, des valeurs et une histoire. Jamais, sincèrement, je n’aurais pensé finir ici.»
Sa maman lui a acheté ses premiers crampons
Pour la petite histoire, on précisera que Coûté a failli ne jamais jouer au rugby. Benoit, son père, ancien joueur du RC Orléans, freine des deux pieds, jugeant ce sport trop brutal. En revanche, Nadia, sa maman, comprend très vite que son fils, alors en quatrième, aime ce sport, que lui a fait découvrir Anthony Candolfi, le père d’un copain, directeur de l’école de rugby au RCO. En catimini, elle lui achète ses premiers crampons…
L’histoire a commencé ainsi.Très vite, l’histoire s’accélère. Avec les Mustangs (association regroupant plusieurs clubs d’Orléans), Alexandre, lors de tournois de jeunes, se frotte à Tours. « C’était la guerre », se souvient-il. Ensuite, au terme de trois ans au centre de formation, de 15 à 18 ans, il glisse au poste de talonneur en raison de sa petite taille (1,76m, 88kg). Un jour, à 18 ans, Franck Cohen, entraîneur au RCO, le balance en Fédérale B. En 2008, Coûté, à 21 ans, débute en équipe première, en Fédérale 1, à Bobigny. Sacré souvenir.
Quatre ans à Vierzon avant l’Australie
Ensuite, de 2009 à 2013, Coûté mutera pour quatre années à Vierzon, où il jouera avec son frère Maxime, pilier. A 26 ans, il part en Australie, pour ses études et pour parfaire son anglais. Au retour, toujours sous les ordres de Cohen, il perd une demi finale de Fédérale 3, après prolongation, avec Orléans contre Meyzieu (36-24). La suite, on la connaît. Guillemet l’attirera dans ses filets.
Cette venue à Tours lui permettra de vivre cette incroyable finale de 2017, à Saint Jean d’Angély perdue contre Périgueux (46-6). Deux ans après ce titre de vice champion de France, les Dioton, Barré, Biet, Soulié et Rougebec ont prévu prochainement de remettre le couvert… L’ami Kader est prévu pour l’organisation, ainsi qu’un tournoi de pétanque. Joli prétexte… La pression risque de monter avant de couler à flot…
BERTRAND BOURGEAULT