Avant le troisième bloc de rencontres de la saison, Franck Cohen visait un sans faute. Soit trois victoires en trois matches et un capital d’un minimum de douze points. A l’arrivée, l’UST n’en totalise que six. A savoir une victoire contre Chinon (8-7), une défaite à Blois (24-14) et un nul sans gloire devant la Châtre (13-13) à Tonnellé. Le déficit de six points est énorme. Résultat Riom est à quatorze longueurs, Poitiers à douze, Nontron à huit et Blois à une longueur.
A deux journées de la fin de la phase aller, la situation devient préoccupante. Etat des lieux avec Franck Cohen, l’entraîneur adjoint.
Quel sentiment vous anime ?
Franck Cohen. Je me suis trompé. Sincèrement, je pensais le groupe capable de faire le plein. Nous en sommes loin. Le constat est simple. Les maux restent les mêmes. Nous avons beaucoup plus d’occasions que nos adversaires, mais, au bout du compte, nous n’arrivons pas à marquer les points pour faire la différence. Notre domination reste trop souvent stérile. Nous ne progressons pas dans ce secteur. C’est usant et frustrant. Maintenant, il faut être lucides. Cinquièmes ? Nous sommes à notre place. Je suis déçu, mais nullement abattu.
« Nous manquons de leaders »
Etes-vous inquiet après la prestation contre la Châtre ?
F.C. Il pleuvait, le terrain était un véritable bourbier. Cela ne nous a sans doute pas aidé, mais ne cherchons pas d’excuses, nous avons rendu une copie bien pâle. Nous manquons de maîtrise, de compétence, de leaders capables de manager l’équipe sur le terrain. Il y a des choix bizarres et la pauvreté de notre jeu au pied nous handicape. Soit nous n’osons pas taper, soit nous mettons le frein à main. Avec la pluie et les terrains boueux, c’est une arme primordiale. Il faut savoir l’utiliser. Avant la trêve, il reste deux rencontres. Il faudrait essayer de faire un coup à Guéret (NDLR: le 9 décembre) pour rattraper un peu de terrain perdu. A part à Nontron (défaite 32 à 0), nous n’avons jamais été loin. A un moment donné, la roue va peut-être tourner, mais il faut travailler pour progresser.
N’avez-vous pas peur que le manque de résultats probants ne perturbe le groupe ?
F.C. Nous traversons une période délicate. Il faut rester solidaire et tous tirer dans le même sens. Entraîneurs, joueurs et dirigeants. Il faut être patients, ne pas baisser les bras et traîner des pieds. Nous avons la chance de pouvoir jouer au rugby, alors croquons à pleines dents dans le ballon. Je pense qu’il est urgent d’oublier ce qu’a été Tours lors des deux dernières années. Nous sommes dans le dur.
Où situez-vous le problème ?
F.C. C’est paradoxal. On a du mal à battre une équipe faible et on n’est pas très loin face à une équipe forte. Il faut franchir le cap. Avec Julien (Darthevel), on va s’atteler à la tâche, c’est notre job. Ce groupe vit bien, les types sont attachés au club, ils sont investis dans l’aventure. Cette semaine sans match sera importante. On va pouvoir échanger, bosser à la vidéo, tout mettre à plat. J’espère qu’on va trouver les solutions. Les jeunes doivent apprendre à grandir plus vite, mais, à certains postes, ils ont montré leurs limites.
D’où un certain retard dans la mise en place de votre jeu…
F.C. C’est sûr qu’avec Jérémy (Dioton), ce ne serait pas la même musique. Nous avons aussi connu beaucoup de pépins depuis le début de saison. A la reprise, début janvier, on récupérera des joueurs importants comme Jean Baptiste Lépine, Gauthier Lacroix, Charles Taylor, Aymeric Grelle. Absent depuis le premier match à la Couronne, Robin Ledoux a repris. A l’ouverture, il amènera de la concurrence et sa compétence dans le jeu au pied.
« Plus d’assiduité à l’entraînement »
Vu les problèmes rencontrés derrière, avez-vous songé à recruter un ouvreur buteur ?
F.C. Je pense que ce serait une erreur d’aller chercher quelqu’un à l’extérieur. Depuis deux ans, on demande aux joueurs de se serrer la ceinture. Ils ont fait des efforts. Ce serait très mal vécu. Il faut finir avec ce groupe et se serrer les coudes. Il faut accompagner les joueurs et être plus précis dans nos demandes. Nous allons batailler pour la quatrième place, j’espère que la roue va finir par tourner et qu’on se qualifiera. Cela passe par plus de sérieux et d’assiduité à l’entraînement. Et si on n’y parvient pas, la terre ne s’arrêtera pas de tourner.
Certes mais comment voyez-vous l’avenir ?
F.C. Il faudra en tirer les enseignements. Les dirigeants ont accompli un gros boulot pour assainir les finances. Rapidement, il va falloir se mettre autour de la table et envisager l’avenir. En janvier-février, il va falloir savoir où l’on va pour la saison prochaine.
Propos recueillis par Bertrand Bourgeault