Jean Anturville nous a quittés

C’est une terrible nouvelle que l’US Tours et tout le monde du rugby a appris samedi midi avec le décès brutal, à 55 ans, de Jean Anturville, victime d’un arrêt cardiaque. Né le 18 mars 1964 à Bizanos, Jeannot était un passionné de ski, de montagne – il adorait son Pic du Midi d’Ossau – et, bien sûr, de ballon ovale.

Depuis deux ans, il habitait à Vendres dans l’Hérault. Début septembre, Anturville avait repris en main le club local en Fédérale 3, après avoir tenté l’an passé de relancer Narbonne alors moribond en Fédérale 1. « Il accompagnait l’un des entraîneurs du club à la chasse, quand il a eu un malaise, raconte effondré François Laden, manager de Vendres-Lespignan. C’est très brutal, tout le club est sous le choc. »

Ancien demi de mêlée de Pau, Dax et Morlaas, Anturville avait notamment entraîné les juniors de la Section Paloise. C’est lui qui a lancé la génération des Damien Traille et Imanol Harinordoquy pour ne citer qu’eux. Sur sa carte de visite, on relève des titres à foison : champion de France Crabos en 1998, puis Reichel en 2000 avec Pau, champion aussi avec Tours en 2001, puis Béziers en 2010.

Anturville, c’était avant tout l’homme des montées en Pro D2, avec l’UST en 2001, Bourg en Bresse en 2008 et Béziers en 2010. Un sacré palmarès pour cet excellent entraîneur que Patrick Leprince et Jean Jacques Jordi avaient eu le nez creux d’attirer à Tours.

« Dans ses bagages, écrivions-nous dans le livre Tonnellé raconte, relatant les 120 ans de l’UST, Jean amène quelques solides éléments du terroir béarnais comme Esterez, Labrit et Vitini. Ils rejoignent les Ruiz, Bugard et Malié. La greffe de Pau (voir par ailleurs) allait prendre très vite. »

Olivier Esterez, qui l’a bien connu, se souvient de l’homme. « C’est avant tout un fin stratège, assure-t-il. Très costaud dans l’analyse. Un homme de caractère. Il savait préparer son équipe. Son expérience de 9 lui a beaucoup service. Jean adorait entraîner les avants, même s’il était adepte d’un rugby total et débridé. Un vrai Béarnais, un peu bourru, mais très apprécié. Il a su faire grandir l’UST. »

Après cinq années à Tours, Anturville rebondira à Bourg en Bresse (2005-2009), Béziers (2010-2011),  Nice (2011-2012), Nevers (2013-2016) et Narbonne (2018-2019). Sans risquer se tromper, on peut dire que Anturville, le Béarnais, a marqué deux décennies de rugby en Fédérale.

Aujourd’hui, toutes nos pensées vont vers sa famille, ses proches et ses trois enfants. Jean rejoint son frère, Philippe, disparu voici quelques années. Trop tôt, trop jeune. « La vie est injuste. Repose en paix Jean » comme l’a posté Yann Labrit, l’ancien troisième ligne de l’UST, puis de Bourgoin.

BERTRAND BOURGEAULT