A l’époque, peu de gens l’ont su. Pas beaucoup de personnes étaient dans le secret. Quarante huit ans plus tard, Jean Claude Morice avoue avoir longuement hésité à quitter l’US Tours, à l’orée de la saison 71-72, pour rejoindre le Stade Poitevin. C’est Raymond Laval, l’instigateur de ce transfert, qui, en fait, n’aboutira pas, qui nous a apporté quelques précisions.
« Mike (O’Callaghan), après six mois à Poitiers, était sur les tablettes du Stade Toulousain. Claude Labatut, l’entraîneur, le voulait, se souvient Raymond. Comme je savais que Pierre Pasquier, le président de Poitiers, cherchait un remplaçant. Je l’ai mis en contact avec Jean Claude (Morice). Je le connaissais parfaitement. Vu son niveau, Bobby méritait amplement d’évoluer au dessus. » Finalement, l’affaire ne se fera pas. Morice, qui, à ses débuts, évoluait à l’aile de la ligne de trois quarts, où il pétait le feu, s’en explique.
« Ce n’était pas un choix facile, confesse le bouillant flanker de l’UST. J’avais envie de connaître le haut niveau, mais il y avait Magali. Elle avait deux ans, je venais de divorcer et, fait rarissime, j’en avais la garde. Je tenais le rôle du père et de la mère. Je l’emmenais partout. Pendant les matches, c’était la Mé (Berthe Vignier), qui la gardait. Magali venait partout. C’était la mascotte de l’UST. »
Voilà pourquoi Bobby, en bon père de famille, est resté fidèle à Tours. N’allant jamais ni à Poitiers, ni plus tard à Angoulême, qui ont longtemps convoité le joyau de l’UST. Morice y restera 34 ans, avant de partir en 1997 à Saint Pierre des Corps. Récemment, il a été promu membre d’honneur de l’UST, son club de cœur.
Bertrand Bourgeault