Menés (20-3) après vingt minutes à Vierzon, les Tourangeaux sont parvenus à inverser la vapeur en signant un éloquent 30 à 0 pour s’imposer (33-20). De bon augure avant la venue de Poitiers dans quinze jours. Tentative d’explications.
Comment expliquer une entame aussi catastrophique ?
A distance en apprenant que l’UST se retrouvait menée (20-3) au bout de vingt minutes de jeu seulement, les supporteurs tourangeaux pouvaient s’interroger. L’équipe était-elle au complet ? Certains avaient-ils manqué le bus ? L’horaire inhabituel (19h30) désorientait-il les hommes de Darthevel et Cohen ? Détrompez-vous. Rien de tout cela. « Nous avons été emportés par la furia vierzonnaise, admet Franck Cohen, l’entraîneur adjoint. Nous avons connu un début de match compliqué. A l’inverse, nos adversaires ont eu un surplus d’orgueil et un maximum de réussite.» « On prend un essai casquette et, derrière, on a du mal à réagir, reconnaît le capitaine Thomas Rougebec. Ils viennent deux fois et marquent deux pénalités. » Toujours lucide, Bastien Biet va plus loin dans son analyse. « Nous avons tardé à nous y mettre…. » Le tout avec la bénédiction d’un arbitre un peu dépassé.
« On s’attendait à une chaude réception, justifie Julien Darthevel, nous n’avons pas été déçus. »
Les Tourangeaux ont-ils eu peur de perdre ?
Thomas Rougebec et Bastien Biet ne manient pas la langue de bois et répondent par l’affirmative. «Oui, à la mi-temps, nous commençions à nous poser des questions. Sincèrement, nous ne voyions pas comment nous allions changer la donne, témoignent en choeur les deux hommes. Tout leur réussissait et nous, rien n’allait comme nous voulions. »
Pour sa part, Julien Darthevel, l’entraîneur, du bord de touche restait lucide. « Je n’étais pas trop inquiet, avou-t-il, car je savais mes joueurs capables de réagir. Il a suffi de recadrer quelques détails à la mi-temps. »
Quelles ont été les clefs de la résurrection de l’UST ?
Dans le vestiaire, alors que Tours était revenu au score (20-11), les deux entraîneurs s’appliquaient à garder leur calme. « Au niveau de la stratégie, nous ne nous sommes pas affolés, reconnaît Franck Cohen. Nous étions même sereins. Nous savions qu’il fallait se libérer et enchaîner quelques séquences plus longues. La rentrée de Jules (Denormandie) a été précieuse à la mêlée. Du coup, nous les avons usés en mettant plus d’intensité. » Très patient, Tours mettra tranquillement son jeu en place et parviendra à marquer quatre fois par Grelle, à deux reprises, Labergère et Girardeau. Avec l’essai de Soulié en première période, l’UST tenait le bonus offensif.
« On a su mettre de l’envie et du mouvement, se félicite Bastien Biet. Je retiens que nous gagnons à 22. L’apport du banc a été déterminante. Ils nous ont amené une grosse plus value. »
Quels sont les motifs de satisfaction ?
Même s’il reste sur sa faim au niveau de la capacité à mettre en place un jeu collectif plus propre, Franck Cohen savoure ce retour en fanfare. « C’est une sacrée performance de leur filer trente points en deuxième mi-temps. Chez eux, ils ont accroché pas mal d’équipes. A commencer par Chinon. Du coup, on revient à une longueur de nos amis chinonnais et, surtout, on emmagasine de la confiance. »
Si tout le monde mérite des louanges, Franck Cohen ressort les prestations de Guerche, Biet et Girardeau. « Julien a joué juste à l’ouverture, estime l’entraîneur adjoint. Paul a hissé son niveau de jeu en deuxième ligne et, enfin, Bastien est en train de monter en puissance. Il revient, au bon moment, à son meilleur niveau. »
Que change cette victoire bonifiée ?
En prenant dix points en deux matches face à Montluçon (36-0) et Vierzon (33-20), l’UST se replace au moment d’aborder le prochain bloc, qui sera crucial en vue de la qualification pour les phases finales. Le 3 mars, Tours recevra Poitiers, puis se rendra à Chinon le samedi 9, avant d’accueillir Blois le 24 mars. Tout reste possible, la quatrième place tout comme la troisième, à condition, bien sûr, de sortir des prestations de haute volée. Et puis, c’est bien connu, Tours est plus à l’aise devant des équipes du haut de tableau. Alors…
Pour que tout le monde soit en pleine forme pous ces trois matches, le staff a octroyé une semaine de repos à ses joueurs. « Nous sommes sur le pont depuis le 4 janvier, confesse Cohen. Ca fera du bien à tout le monde de se soigner et de se régénérer.»
Bertrand Bourgeault
Vierzon – Tours: 20-33 (20-11). Arbitre M. Pradeau.
Vierzon: deux essais de Rocher (2e), Inchauspé (13e). Deux pénalités (17e, 20e) et deux transformations de Ducros.
Tours: cinq essais de Soulié (13e), Grelle (45e, 59e), Labergère (50e), Girardeau (65e). Deux pénalités (6e et 40e) de R. Ledoux. Une transformation de Denormandie (50e).
Vierzon. Carton jaune: M’Tougui (56e). Carton blanc: Cartier (65e).
Tours. R. Ledoux (Lacroix, 50e) – Perchais (Denormandie, 41e), Balmens, Pionneau, Etamé – (o) Guerche, (m) Labergère – Kellogg (Breil, 41e, Pelletier, 70e), Soulié (Faye, 65e), Biet – Girardeau, Taylor – Grelle (Boucavel, 60e), Coûté (Gabory, 41e), Rougebec (cap). Entraîneurs: Darthevel et Cohen.
La 17e journée
Vierzon – Tours 20-33
Poitiers – Guéret 27-9
Chinon – La Châtre 18-9
Blois – La Couronne 39-21
Montluçon – Riom 18-20
Issoudun – Nontron 14-14
Classement. 1. Poitiers 70 pts; 2. Riom 59; 3. Nontron 49; 4. Blois 49; 5. Chinon 48; 6. Tours 47; 7. Guéret 42; 8. Issoudun 31; 9. La Châtre 27; 10. Montluçon 27; 11. Vierzon 12; 12. La Couronne 12.
PROCHAINE JOURNEE (3 mars): Tours – Poitiers, Guéret – Chinon, La Châtre – Blois, Riom – Vierzon, Nontron – Montluçon, La Couronne – Issoudun.