«  Je n'ai pas reconnu mes joueurs » Franck Cohen, entraîneur adjoint de l'UST

28 janvier 2019

«  Je n’ai pas reconnu mes joueurs » Franck Cohen, entraîneur adjoint de l’UST

Après deux sorties encourageantes, Tours, incapable d’enchaîner, subit sa septième défaite de la saison à Issoudun (15-10) et compromet ses chances de qualification. A sept journées de la fin, la situation devient très préoccupante.

«  Si nous sommes en mesure de jouer avec le même état d’esprit et la même envie, nous pouvons battre tout le monde dans cette poule », estimait à juste titre Franck Cohen avant la rencontre. Par prudence, l’ancien Orléanais s’empressait d’ajouter « Il faut avant tout se méfier de…nous, car nous sommes encore fragiles. ». Ses joueurs lui ont donné raison.
A Issoudun, ils ont rendu une copie plus que pâle. A chaud, on sentait Cohen très en colère. « Vu le contenu de notre prestation, nous ne pouvons pas nous montrer déçus. Nous ne méritons pas de gagner. Quand on ne fait rien, on ne peut que perdre. Je ne pensais que l’équipe effectuerait une telle marche arrière. Le groupe a sombré collectivement. Nous sommes tous responsables. Avec Julien (Darthevel), notre discours n’est pas passé. Cette semaine, nous allons tout remettre à plat. Notre discours n’est peut-être pas assez clair. » Et Cohen de continuer à fulminer. «  J’ai du mal à comprendre comment on peut enchaîner deux bonnes prestations et puis être aussi loin, en première mi-temps, de ce que nous devons faire. Nous nous faisons piquer des ballons dans les mauls, nous perdons des ballons au contact. Nous prenons un essai en contre. Bref, nous donnons des points trop facilement. Cela prouve qu’individuellement nous n’y sommes pas. Je n’ai pas reconnu mes joueurs. J’admets que nous puissions avoir de la carence technique, mais pas de se faire arracher des munitions de la sorte. Certains comportements m’ont déplu. Nous savions qu’Issoudun nous attendait dans un jeu de proximité, peste Cohen. Nous avions demandé aux joueurs de les bouger. Pendant quarante minutes, nous sommes timorés, nous manquons d’ambition et nous nous réfugions dans un jeu à une passe. C’est décevant. »


« Impossible de gagner en jouant vingt minutes… »
En jouant de la sorte, l’UST se retrouvera distancée à la pause (15-0) par une équipe d’Issoudun, qui en voulait plus. Sermonnés aux vestiaires, les coéquipiers de Rougebec reviennent sur le terrain avec de meilleures intentions. En dix minutes, ils inscrivent deux beaux essais sur des ballons sortis rapidement.
Tout d’abord par Bastien Biet (15-5, 46e) qui, sur une « penaltouche », conclut un joli mouvement, puis par le véloce ailier Rémy Perchais (15-10, 50e) en bout de ligne. La machine était relancée. Il restait trente minutes pour inverser la tendance, mais Issoudun, au courage, saura remettre la main sur le ballon et priver Tours d’un incroyable retour.
Ce nouveau faux-pas fait désordre, au moment où Chinon prend le bonus devant La Couronne et que Guéret s’en va gagner à Montluçon. Du coup, les Creusois s’invitent dans la course à la qualification, alors que l’écart entre Chinon et l’UST se creuse pour passer à sept points. D’où un fort mécontentement du staff.
Cohen encore. « Il est impossible de gagner un match en jouant seulement vingt minutes. » Des propos corroborés par Darthevel. « Nous n’avons pas compris qu’il fallait jouer 80 minutes pour gagner un match de rugby. Nous n’avons pas été pris sur la stratégie, mais sur un manque de détermination et d’envie. »
Voilà. Tout est dit ou presque. Au repos, dimanche prochain, l’UST a quinze jours pour laver son linge sale en famille et préparer la venue de Montluçon. « Maintenant, nous ne sommes plus maîtres de notre destin. Nous n’avons plus le choix, assène Franck Cohen, très amer. Il faut prendre tous les points. Les gros comme Poitiers viennent à la maison. Peut-être que dos au mur, nous allons nous révèler et montrer un autre visage… » Messieurs, si vous avez un peu d’orgueil, c’est maintenant ou jamais qu’il faut le montrer, sinon…adieu la qualif et les phases finales.

Bertrand Bourgeault

Issoudun -Tours: 15-10 (15-0). Arbitre M. Darbon.
Issoudun: deux essais de Khalifa (6e) et Menigon (35e). Une pénalité (30e) et une transformation de Maige.
Tours: deux essais de Biet (46e) et Perchais (50e).
Carton jaune. Issoudun: Menigon (60e). Tours: Veauvy (60e).
Evolution du score: 7-0, 10-0, 15-0, mi-temps, 15-5, 15-10.
Tours. Lacroix – Perchais, Balmens, Pionneau (Guerche, 41e), Labergère (Etamé, 50e) – (o) R. Ledoux, (m) Denormandie (B. Ledoux, 70e) – Breil (Kellogg, 59e), Lépine, Biet – Veauvy, Guérineau, 61e), Girardeau – Boucavel (Ribbes, 41e), Couté (Gabory, 41e), Rougebec (cap). Entraîneurs: Darthevel et Cohen.

La 15e journée
Issoudun – Tours 15-10
Vierzon – La Châtre remis
Montluçon – Guéret 8-11
Nontron – Riom remis
Chinon – La Couronne 35-3
Poitiers – Blois 42-10

Classement. 1. Poitiers 62 pts; 2. Riom 51; 3. Chinon 44; 4. Nontron 43; 5. Blois 40; 5. Chinon 39; 6. Tours 37; 7. Guéret 37; 8. Issoudun 29; 9. La Châtre 27; 10. Montluçon 26; 11. La Couronne 12; 12. Vierzon 12.

Prochaine journée (10 février). Tours – Montluçon, Guéret – Vierzon, La Châtre – Poitiers, Blois – Chinon, Riom – Issoudun, La Couronne – Nontron.

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